« Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 10.djvu/447 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 26 avril 2021 à 07:10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

-elle aux Marseillais, mais sauvez l’honneur et la vie de cette jeune fille. C’est un dépôt que j’ai juré de rendre à sa mère. Rendez-lui sa fille et prenez mon sang. »

Les Marseillais attendris respectent et sauvent ces femmes. On les aide à franchir les cadavres qui jonchent les antichambres et les corridors.

Quelques hommes du peuple, en saccageant les appartements, avaient brisé les fontaines de marbre des bains de la reine. L’eau mêlée au sang inondait les pavés, et teignait de rouge les pieds et les robes traînantes de ces fugitives. On les confia à des hommes du peuple, qui les conduisirent furtivement, le long de la rivière au-dessous du quai, jusqu’au pont Louis XV, et les remirent en sûreté à leurs familles.


XXI

La poursuite des victimes cherchant à se dérober à la mort dura trois heures. Les caves, les cuisines, les souterrains, les passages secrets, les toits même, dégouttaient de sang. Quelques Suisses qui s’étaient cachés dans les écuries sous des monceaux de fourrage y furent étouffés par la fumée ou brûlés vifs. Le peuple voulait faire un immense bûcher des Tuileries. Déjà les écuries, les corps de garde, les bâtiments de service qui bordaient les cours, étaient en flammes. Des bûchers formés des meubles, des tableaux,