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Lettres de deux amants habitants
=== Préface ===
Il faut des spectacles dans les grandes villes, et des romans aux peuples corrompus.
Quoique je ne porte ici que le titre
Tout honnête homme doit avouer les livres
Quant à la vérité des faits, je déclare
Ce livre
Quiconque veut se résoudre à lire ces lettres doit
Pourquoi craindrais-je de dire ce que je pense ? Ce recueil avec son gothique ton convient mieux aux femmes que les livres de philosophie. Il peut même être utile à celles qui, dans une vie déréglée, ont conservé quelque amour pour
Lettres de deux amants habitants
== Première partie ==
Ligne 28 :
=== Lettre I à Julie ===
Il faut vous fuir, mademoiselle, je le sens bien :
Vous savez que je ne suis entré dans votre maison que sur
Cependant je vous vois tous les jours, et je
Je ne vois, mademoiselle,
Vous, me chasser ! moi, vous fuir ! et pourquoi ? Pourquoi donc est-ce un crime
Je vois avec effroi quel tourment mon coeur se prépare. Je ne cherche point à flatter mon mal ; je voudrais le haïr,
Oui, je promets, je jure de faire de mon côté tous mes efforts pour recouvrer ma raison, ou concentrer au fond de mon âme le trouble que
Vous le dirai-je sans détour ? Dans ces jeux que
De grâce, quittons ces jeux qui peuvent avoir des suites funestes. Non, il
Durant nos lectures,
Si la commisération naturelle aux âmes bien nées peut vous attendrir sur les peines
=== Lettre II à Julie ===
Que je me suis abusé, mademoiselle, dans ma première lettre ! Au lieu de soulager mes maux, je
:E poi
:Fur i biondi capelli allor velati,
:E
Vous retranchez en public
Que ne pouvez-vous connaître combien cette froideur
Je sens
Cent fois le jour je suis tenté de me jeter à vos pieds, de les arroser de mes pleurs,
Est-il au monde un état plus affreux que le mien ? Mon coeur sent trop combien il est coupable, et ne saurait cesser de
Mais non, je
=== Lettre III à Julie ===
Ne vous impatientez pas, mademoiselle ; voici la dernière importunité que vous recevrez de moi.
Quand je commençai de vous aimer, que
Soit sensibilité, soit dédain, soit pitié pour mes souffrances, vous en êtes affectée, je le vois ; je crains de contribuer aux vôtres, et cette crainte
Cependant, en revenant à mon tour sur moi, je commence à connaître combien
I. Billet de Julie
Réponse
Je me suis tu longtemps ; votre froideur
II. Billet de Julie
Non, monsieur, après ce que vous avez paru sentir, après ce que vous
Réponse
Je
III. Billet de Julie
Insensé ! si mes jours te sont chers, crains
=== Lettre IV de Julie ===
Il faut donc
Que dire ? comment rompre un si pénible silence ? ou plutôt
Tu le sais, tes remords en augmenteront ; je
Je
Tel est
Toutefois, si tu
O Dieu ! suis-je assez humiliée ! Je
Je crois,
=== Lettre V à Julie ===
Puissances du ciel !
Permets, permets que je savoure le bonheur inattendu
Rassure-toi donc, je
=== Lettre VI de Julie à Claire ===
Veux-tu, ma cousine, passer ta vie à pleurer cette pauvre Chaillot, et faut-il que les morts te fassent oublier les vivants ? Tes regrets sont justes ; et je les partage ; mais doivent-ils être éternels ? Depuis la perte de ta mère, elle
Reviens, ma chère, elle
Depuis le départ de mon père nous avons repris notre ancienne manière de vivre, et ma mère me quitte moins ; mais
Lettre VII. Réponse
Je
Quand je dis nous, tu
Cependant, sur ce que tu me marques, je
Je ne suis pas, comme tu sais, loin de toi pour mon plaisir ; et le printemps
Ne va pas ici rougir et baisser les yeux : prendre un air grave, il
P.-S.
=== Lettre VIII à Julie ===
Quels sont, belle Julie, les bizarres caprices de
Que vous êtes changée depuis deux mois, sans que rien ait changé que vous ! Vos langueurs ont disparu : il
Dites, dites, volage, est-ce là le caractère
Mais ce qui
Quel sera donc le prix
Je vous le dis sérieusement : comptez sur vous, ou chassez-moi,
=== Lettre IX de Julie ===
Vous me reprochez avec la même équité le soin que je prends de vous sauver des combats pénibles avec vous-même, comme si vous ne deviez pas plutôt
Je le sens bien, la vie égale et douce que nous menons depuis deux mois ne
Si vous pouviez comprendre avec quel effroi
Dès lors je ne vous craignis plus ; et, quand je pris soin
Ah ! mon ami, que ne puis-je faire passer dans votre âme le sentiment de bonheur et de paix qui règne au fond de la mienne ! Que ne puis-je vous apprendre à jouir tranquillement du plus délicieux état de la vie ! Les charmes de
E
Je ne sais quel triste pressentiment
Je
=== Lettre X à Julie ===
Que vous avez raison, ma Julie, de dire que je ne vous connais pas encore ! Toujours je crois connaître tous les trésors de votre belle âme, et toujours
Je le sens chaque jour davantage, le plus grand des biens est
Tout ce que vous dites du bonheur de notre situation présente est incontestable ; je sens que nous devons être heureux, et pourtant je ne le suis pas. La sagesse a beau parler par votre bouche, la voix de la nature est la plus forte. Le moyen de lui résister quand elle
Il
Que
Cependant je languis et me consume ; le feu coule dans mes veines ; rien ne saurait
=== Lettre XI de Julie ===
Mon ami, je sens que je
Ainsi mon amour
Il faut que je vous dise, dans
Défaites-vous donc de
Je voudrais que vous pussiez sentir combien il est important pour tous deux que vous vous en remettiez à moi du soin de notre destin commun. Doutez-vous que vous ne me soyez aussi cher que moi-même ? et pensez-vous
Je ne sais, mon ami, si nos coeurs auront le bonheur de
=== Lettre XII à Julie ===
Ma Julie, que la simplicité de votre lettre est touchante ! Que
Depuis un an que nous étudions ensemble, nous
Pour regagner donc le temps perdu (ah ! Julie, en fut-il jamais de mieux employé ?),
Si nous voulions, ma charmante amie, nous charger
Il y a, je
Moins vous aurez de lecture à faire, mieux il faudra la choisir, et voici les raisons de mon choix. La grande erreur de ceux qui étudient est, comme je viens de vous dire, de se fier trop à leurs livres, et de ne pas tirer assez de leur fonds ; sans songer que de tous les sophistes, notre propre raison est presque toujours celui qui nous abuse le moins. Sitôt
Voilà, ma charmante écolière, pourquoi je borne toutes vos études à des livres de goût et de moeurs ; voilà pourquoi, tournant toute ma méthode en exemples, je ne vous donne point
Ne soyez donc pas surprise des retranchements que je fais à vos précédentes lectures ; je suis convaincu
=== Lettre XIII de Julie ===
Je vous le disais bien que nous étions heureux ; rien ne me
Nous ne sommes à la campagne que
Parmi les bosquets naturels que forme ce lieu charmant, il en est un plus charmant que les autres, dans lequel je me plais davantage, et où, par cette raison, je destine une petite surprise à mon ami. Il ne sera pas dit
A propos
=== Lettre XIV à Julie ===
Ô souvenir immortel de cet instant
Hélas ! je jouissais
En approchant du bosquet,
A peine sais-je ce qui
=== Lettre XV de Julie ===
Il est important, mon ami, que nous nous séparions pour quelque temps, et
Il y a longtemps que vous avez un voyage à faire en Valais. Je voudrais que vous pussiez
Vous
Je vous défends, non seulement de retourner sans mon ordre, mais de venir nous dire adieu. Vous pouvez écrire à ma mère ou à moi, simplement pour nous avertir que vous êtes forcé de partir sur-le-champ pour une affaire imprévue, et me donner, si vous voulez, quelques avis sur mes lectures
=== Lettre XVI. Réponse ===
Je relis votre terrible lettre, et frisonne à chaque ligne.
Vous recevrez votre boîte dans le même état où vous
=== Lettre XVII. Réplique ===
Votre lettre me fait pitié ;
Sans doute, il est des dons vils
Supposeriez-vous que je refuse à mes besoins ce que je destine à pourvoir aux vôtres ? Je vais vous donner du contraire une preuve sans réplique.
Venons à
Mais comme je
=== Lettre XVIII à Julie ===
Je ne puis vous parler de mon voyage ; à peine sais-je comment il
=== Lettre XIX à Julie ===
Rien ne
Je commence à être fort inquiet du sort de ma première lettre ; elle fut écrite et mise à la poste en arrivant :
Je vois le peu de fondement de mes alarmes, et ne saurais les calmer. Le sentiment de mes maux
Cent fois, en lisant des romans,
Si vous voulez
=== Lettre XX de Julie ===
Je reçois à la fois vos deux lettres ; et je vois, par
Ne parlons plus de peines, mon bon ami ; ah ! respectez et partagez plutôt le plaisir que
Sol che son figlia io mi rammento adesso.
Ne pensez pas pourtant que je vous oublie. Oublia-t-on jamais ce
=== Lettre XXI à Julie ===
Que
Et que vouliez-vous apprendre, incomparable fille, dans mon vain et triste savoir ? Ah !
Quelle différence pourtant de votre état au mien, daignez le remarquer ! Je ne parle point du rang et de la fortune,
Ne craignez pourtant pas que je vous importune encore de mes indiscrètes plaintes. Non, je respecterai vos plaisirs, et pour eux-mêmes qui sont si purs, et pour vous qui les ressentez. Je
:Nodo più forte.
:Fabricato da noi, non dalla sorte.
Je me tais donc ; et
=== Lettre XXII de Julie ===
Enfin le premier pas est franchi, et il a été question de vous. Malgré le mépris que vous témoignez pour ma doctrine, mon père en a été surpris ; il
Ensuite, il
Adieu, mon ami, je ne puis
=== Lettre XXIII à Julie ===
A peine ai-je employé huit jours à parcourir un pays qui demanderait des années
Je ne vous ferai point ici un détail de mon voyage et de mes remarques ;
Ce
Ce fut là que je démêlai sensiblement dans la pureté de
:Qui non palazzi, non teatro o loggia ;
:
:Trà
:Levan di terra al ciel
Supposez les impressions réunies de ce que je viens de vous décrire, et vous aurez quelque idée de la situation délicieuse où je me trouvais. Imaginez la variété, la grandeur, la beauté de mille étonnants spectacles ; le plaisir de ne voir autour de soi que des objets tout nouveaux, des oiseaux étranges, des plantes bizarres et inconnues,
Au reste, ajouta-t-il en souriant, cette hospitalité
Ce qui me paraissait le plus agréable dans leur accueil,
La seule chose sur laquelle je ne jouissais pas de la liberté était la durée excessive des repas.
Un autre usage qui ne me gênait guère moins,
Pour moi, qui respecte encore plus les usages des pays où je vis que ceux de la galanterie, je recevais leur service en silence avec autant de gravité que don Quichotte chez la duchesse.
Ne soyez pas surprise de me trouver si savant sur des mystères que vous cachez si bien : je le suis en dépit de vous ; un sens en peut quelquefois instruire un autre : malgré la plus jalouse vigilance, il échappe à
:Parte appar delle mamme acerbe e crude :
:Parte altrui ne ricopre invida vesta.
:Invida ma
:
Je remarquai aussi un grand défaut dans
Tandis que je parcourais avec extase ces lieux si peu connus et si dignes
Ô ma Julie, disais-je avec attendrissement, que ne puis-je couler mes jours avec toi dans ces lieux ignorés, heureux de notre bonheur et non du regard des hommes ! Que ne puis-je ici rassembler toute mon âme en toi seule ; et devenir à mon tour
La poste arrive ; il faut finir ma lettre, et courir recevoir la vôtre. Que le coeur me bat
=== Lettre XXIV à Julie ===
Je réponds sur-le-champ à
Je distingue dans ce
Que je
Mais ici, ma Julie, nous avons
Or quel bien plus précieux peut avoir un père que sa fille unique, fût-ce même une autre que Julie ? Que fera donc celui qui lui vend ses services ? Fera-t-il taire ses sentiments pour elle ? Ah ! tu sais si cela se peut ! Ou bien, se livrant sans scrupule au penchant de son coeur, offensera-t-il dans la partie la plus sensible celui à qui il doit fidélité ? Alors je ne vois plus dans un tel maître
Quand les lettres
Il
Voilà mes raisons, sage et vertueuse Julie ; elles ne sont
=== Lettre XXV de Julie ===
La relation de votre voyage est charmante, mon bon ami ; elle me ferait aimer celui qui
Je savais le parti que vous prendriez. Nous nous connaissons trop bien pour en être encore à ces éléments. Si jamais la vertu nous abandonne, ce ne sera pas, croyez-moi, dans les occasions qui demandent du courage et des sacrifices. Le premier mouvement aux attaques vives est de résister ; et nous vaincrons, je
Je
Je le sens, mon ami, le poids de
Encore si
:Sentirsi, o Des ! morir,
:E non poter mai dir :
:Morir mi sento !
Le pis est que tous ces maux empirent sans cesse mon plus grand mal, et que plus ton souvenir me désole, plus
Je voulais vous parler de mille choses ; mais, outre
Billet
=== Lettre XXVI à Julie ===
Que mon état est changé dans peu de jours ! Que
Telle est la situation cruelle où me plongent le sort qui
Quel effet bizarre et inconcevable ! Depuis que je suis rapproché de vous, je ne roule dans mon esprit que des pensers funestes. Peut-être le séjour où je suis contribue-t-il à cette mélancolie ; il est triste et horrible ; il en est plus conforme à
Dans les violents transports qui
Parmi les rochers de cette côte,
Ah ! si tu pouvais rester toujours jeune et brillante comme à présent, je ne demanderais au ciel que de te savoir éternellement heureuse, te voir tous les ans de ma vie une fois, une seule fois, et passer le reste de mes jours à contempler de loin ton asile, à
Je
=== Lettre XXVII de Claire ===
Ma douleur me laisse à peine la force de vous écrire. Vos malheurs et les miens sont au comble.
Venez donc, sans différer.
=== Lettre XXVIII de Julie à Claire ===
Que ton absence me rend amère la vie que tu
Enfin mon père
Claire, que ferai-je ? que deviendrai-je ? Hanz ne vient point. Je ne sais comment
=== Lettre XXIX de Julie à Claire ===
Reste, ah ! reste, ne reviens jamais : tu viendrais trop tard. Je ne dois plus te voir ; comment soutiendrais-je ta vue ?
Où étais-tu, ma douce amie, ma sauvegarde, mon ange tutélaire ? Tu
Quel démon
Non, non, jamais il ne fut capable
Il semblait que ma passion funeste voulût se couvrir, pour me séduire, du masque de toutes les vertus. Ce jour même il
Je cherche en gémissant quelque reste de consolation sur la terre ; je
=== Lettre XXX. Réponse ===
Fille infortunée ! hélas !
Il est vrai que je partis malgré moi ; tu le vis, il fallut obéir ; si je
Mais pourquoi tant de pleurs, chère et douce amie ? Pourquoi ces regrets plus grands que ta faute, et ce mépris de toi-même que tu
Ce langage te choquera ; mais ton plus grand malheur est de
Garde-toi donc de tomber dans un abattement dangereux qui
Enfin tu me restes : je puis me consoler de tout, hors de te perdre. Ta première lettre
Je compte avec une mortelle impatience les moments que je suis forcée à passer loin de toi. Ils se prolongent cruellement : nous sommes encore pour six jours à Lausanne, après quoi je volerai vers mon unique amie.
=== Lettre XXXI à Julie ===
Quel prodige du ciel es-tu donc, inconcevable Julie ? et par quel art, connu de toi seule, peux-tu rassembler dans un coeur tant de mouvements incompatibles ? Ivre
Que me sert, hélas !
Il
Que je suis humilié, que je suis avili de ton repentir ! Je suis donc bien méprisable, si notre union te fait mépriser de toi-même, et si le charme de mes jours est le supplice des tiens ! Sois plus juste envers toi, ma Julie ; vois
Mais quand ta douleur serait raisonnable, quand tes regrets seraient fondés, pourquoi
Mais je le vois, tu me méprises comme un insensé, parce que ma raison
=== Lettre XXXII. Réponse ===
Il fut un temps, mon aimable ami, où nos lettres étaient faciles et charmantes ; le sentiment qui les dictait coulait avec une élégante simplicité : il
Tes yeux ont vu mes douleurs. Tu crois en avoir pénétré la source ; tu veux me consoler par de vains discours, et quand tu penses
Voilà, mon ami, les pertes qui nous sont communes, et que je ne pleure pas moins pour toi que pour moi. Je
Je connais mon sort,
Quelque regret que
=== Lettre XXXIII de Julie ===
Ah ! mon ami, le mauvais refuge pour deux amants
Claire prétendit remarquer que tu ne faisais pas une meilleure figure : tu lui paraissais embarrassé de ta contenance, inquiet de ce que tu devais faire,
Je sens, mon ami, que cette manière de vivre, qui donne tant de contrainte et si peu de plaisir,
Reprenons, reprenons cette vie solitaire et paisible dont je
Il peut
=== Lettre XXXIV. Réponse ===
Ligne 557 :
Nò, non vedrete mai
Cambiar
Bei lumi onde imparai
A sospirar
Que je dois
Aussi
Ah ! crois
Reprenons-la donc, cette vie solitaire que je ne quittai
Je ne le cache point, ma douce amie,
P.-S.
=== Lettre XXXV de Julie ===
Je ne trouve pas, mon ami, que les deux mots que
Je ne suis pas fâchée pourtant que cette bagatelle nous fournisse une occasion de traiter entre nous de la jalousie ; sujet malheureusement trop important pour moi.
Je vois, mon ami, par la trempe de nos âmes et par le tour commun de nos goûts, que
Autant que je puis juger de moi-même, il me semble que, souvent affectée avec trop de vivacité, je suis pourtant peu sujette à
Prévenons, je
Que penses-tu de mon expédient ?
Voilà, mon très honoré maître, matière à discussion pour ce soir ; car je sais que vos deux humbles disciples auront
Adieu, mon bon ami ;
=== Lettre XXXVI de Julie ===
Baise cette lettre, et saute de joie pour la nouvelle que je vais
Pendant
Tu comprends quelle facilité nous aurons à nous voir durant une quinzaine de jours ; mais
Al bel seggio riposto, ombroso e fosco,
Ligne 611 :
Ne mai pastori appressan, ne bifolci.
P.-S.
=== Lettre XXXVII de Julie ===
Ils sont partis ce matin, ce tendre père et cette mère incomparable, en accablant des plus tendres caresses une fille chérie, et trop indigne de leurs bontés. Pour moi, je les embrassais avec un léger serrement de coeur, tandis
Pardonne, ô mon doux ami ! ces mouvements involontaires, et ne crains pas que
=== Lettre XXXVIII à Julie ===
Non, Julie, il ne
Ah !
Dis-moi comment il se peut
Non vide il mondo si leggiadri rami ;
Ne mosse
Je trouve la campagne plus riante, la verdure plus fraîche et plus vive,
=== Lettre XXXIX de Julie ===
Tu
Dis-moi, pourras-tu
Je sens combien
=== Lettre XL de Fanchon Regard à Julie ===
Ligne 647 :
Mademoiselle,
Pardonnez une pauvre fille au désespoir, qui, ne sachant plus que devenir, ose encore avoir recours à vos bontés. Car vous ne vous lassez point de consoler les affligés, et je suis si malheureuse
Je
Il est venu ce matin un monsieur bien riche
Excusez la liberté que je prends, ma bonne demoiselle ; je
Fanchon Regard.
Ligne 661 :
Réponse
Quant à Claude Anet,
=== Lettre XLII à Julie ===
Je reçois votre lettre, et je pars à
=== Lettre XLIII de Saint-Preux à Julie ===
Jugez à la joie que vous donnera cet heureux succès de celle que
P.-S.
=== Lettre XLIV de Julie ===
Ne murmure pas tant, mon ami, de ce retour précipité. Il nous est plus avantageux
Compare à présent cet état à notre situation réelle. Premièrement ton absence a produit un excellent effet. Mon argus
Je me doute bien
Ma cousine a su les entretiens que tu as eus avec son père au sujet de M.
Adieu, mon ami.
Ligne 695 :
=== Lettre XLV à Julie ===
Je
Ayant passé le Simplon, il était venu
Il fut aussi question de moi, et milord
Quant à son caractère, je le crois vif et emporté, mais vertueux et ferme ; il se pique de philosophie, et de ces principes dont nous avons autrefois parlé. Mais au fond je le crois par tempérament ce
Je ne sais ce que tu trouves de rêche dans ses manières : véritablement elles ne sont pas prévenantes, mais je
Puisque je suis en train de sincérité, je te dirai encore, ma jolie prêcheuse,
=== Lettre XLVI de Julie ===
Eh bien donc ! mon ami, toujours le chalet !
Tu
Pour revenir à ton Anglais, je
Vois combien les amants sont maladroits en injures ! Tu me reproches une faute que je
Crois-moi, ne te charge point de me dire mes vérités, tu
=== Lettre XLVII à Julie ===
Ah ! mauvaise, est-ce là la circonspection que tu
Je crains fort que le pauvre philosophe anglais
Ce
Tout ceci sera mieux éclairci demain ; car nous avons pour ce soir un nouveau rendez-vous de musique : milord veut la rendre complète , et il a mandé de Lausanne un second violon
En arrivant chez moi,
=== Lettre XLVIII à Julie ===
Ah ! ma Julie !
Ensuite,
Mais quand, après une suite
Je
Laisse donc pour jamais cet ennuyeux et lamentable chant français qui ressemble au cri de la colique mieux
=== Lettre XLIX de Julie ===
Tu sais bien, mon ami, que je ne puis
Mon ami, tu crains de me perdre, et me parles de chansons ! Belle matière à tracasserie entre amants qui
Je ne sais ni ne veux savoir si milord Edouard a
Ne va pas croire
Hélas ! que me serviront désormais ces précautions tardives ? Est-il temps
=== Lettre L de Julie ===
Je
Je ne sais si vous vous souvenez des étranges discours que vous me tîntes hier au soir, et des manières dont vous les accompagnâtes ; quant à moi, je ne les oublierai jamais assez tôt pour votre honneur et pour mon repos, et malheureusement
Mais ce qui
Je ne sais si je
Mais quand vous seriez assez malheureux pour vous plaire à ce déshonnête langage, comment avez-vous pu vous résoudre à
Il me reste beaucoup de choses à dire sur le même sujet ; mais il faut finir cette lettre, et je les renvoie à un autre temps. En attendant, remarquez un effet de vos fausses maximes sur
=== Lettre LI. Réponse ===
Il
Ne pense pas que je veuille expier mon crime par une peine si légère :
=== Lettre LII de Julie ===
Comment, mon ami, renoncer au vin pour sa maîtresse ! Voilà ce
Voilà plus de mauvaises plaisanteries que tu ne
A
Si tu tiens ton engagement, tu
A propos du concert de mardi, cet étourdi de Regianino ne
P.-S.
=== Lettre LIII de Julie ===
Ainsi tout déconcerte nos projets, tout trompe notre attente, tout trahit des feux que le ciel eût dû couronner ! Vils jouets
Consulte-toi bien, mon ami, et vois
Babi, qui couche ordinairement dans ma chambre, est malade depuis trois jours ; et, quoique je voulusse absolument la soigner, on
Ceci suffit pour me faire entendre. Viens cette après-midi chez ma Fanchon, je
Oh ! comme je vois à présent palpiter ton coeur ! Comme
Pense encore
=== Lettre LIV à Julie ===
Que ce mystérieux séjour est charmant ! Tout y flatte et nourrit
Quel bonheur
Il me semble entendre du bruit ; serait-ce ton barbare père ? Je ne crois pas être lâche... Mais
=== Lettre LV à Julie ===
Oh ! mourons, ma douce amie ! mourons, la bien-aimée de mon coeur ! Que faire désormais
Dis-moi, Julie, toi qui,
Si je ne
Il faut que je
=== Lettre LVI de Claire à Julie ===
Ils avaient tous deux soupé chez milord ; et, après une heure ou deux de musique, ils se mirent à causer et boire du punch. Ton ami
Tu te perds, ma chère, il faut que mon amitié te le dise ;
Je ne puis trop le répéter, songe à toi, tandis
=== Lettre LVII de Julie ===
Mon ami, je me suis instruite avec soin de ce qui
Je ne
Commençons par ce qui vous regarde. Pourriez-vous jamais me dire en quoi vous êtes personnellement offensé dans un discours où
Venons maintenant à moi. Accordons que
Voilà des raisons trop solides pour que vous ayez rien qui le puisse être à y répliquer : mais vous combattrez, je le prévois, la raison par
Vous souvient-il
Vous, qui voulez
Gardez-vous donc de confondre le nom sacré de
Rentrez donc en vous-même, et considérez
Mais quels sont au fond ces inconvénients ? Les murmures des gens oisifs, des méchants, qui cherchent à
Ma verace valor, ben che negletto,
Ligne 873 :
E di se stesso a se freggio assai chiaro.
Celui qui feint
Quand il serait vrai
Mais savez-vous ce qui rend cette modération si pénible à un homme ordinaire ?
Je vous ai fait voir, si je ne me trompe, que dans votre démêlé avec milord Edouard votre honneur
Je vous
Je ne
P.-S.
=== Lettre LVIII de Julie à Milord Edouard ===
Ce
On dit, milord, que vous avez
=== Lettre LIX de monsieur
Je me hâte, mademoiselle, selon vos ordres, de vous rendre compte de la commission dont vous
=== Lettre LX à Julie ===
Calme tes larmes, tendre et chère Julie ; et, sur le récit de ce qui vient de se passer, connais et partage les sentiments que
A peine avons-nous été seuls
Tandis que mon âme se livrait à ces réflexions amères, Edouard me tenait des discours auxquels
Il a désiré de savoir en détail
Enfin je vois que la dureté philosophique et nationale
Cet entretien, durant lequel nous ne comptions pas les heures, nous a menés
Voilà
Maintenant, que tu dois être tranquillisée, chasse, je
P.-S.
=== Lettre LXI de Julie ===
Amène demain milord Edouard, que je me jette à ses pieds comme il
Mille angoisses de toutes espèces
Ne manque pas au rendez-vous de demain. Jamais je
=== Lettre LXII de Claire à Julie ===
Faudra-t-il toujours, aimable cousine, ne remplir envers toi que les plus tristes devoirs de
Hier, après le concert, ta mère en
Là-dessus ton père
De quoi
Conçois, ma chère, ce que je souffrais de voir cet honnête homme nuire ainsi par une âpreté déplacée aux intérêts de
Voilà, monsieur, continua-t-il, quelle est cette noblesse respectable, ancienne autant
Je connus à la réplique de ton père que cette conversation ne faisait que
Ce
Je
=== Lettre LXIII de Julie à Claire ===
Tout ce que tu avais prévu, ma chère, est arrivé. Hier, une heure après notre retour, mon père entra dans la chambre de ma mère, les yeux étincelants, le visage enflammé, dans un état, en un mot, où je ne
Il commença par apostropher vivement, mais en général, les mères de famille qui appellent indiscrètement chez elles des jeunes gens sans état et sans nom, dont le commerce
Alors commença une dangereuse altercation qui
Je ne sais, ma chère, où je trouvai tant de hardiesse, et quel moment
Ici finit le triomphe de la colère et commença celui de la nature. Ma chute, mon sang, mes larmes, celles de ma mère
Il était
A table, il ne me parla point ; mais ce silence était de honte et non de dédain ; il affectait de trouver bon chaque plat pour dire à ma mère de
Après le souper,
Ce matin, la lassitude et le ressentiment de ma chute
Après cela, prenant un ton plus grave, il
A ces mots, il est sorti sans attendre ma réponse, et presque avec le même air de sévérité
Voilà, ma Claire, comment
O mon ange ! ma protectrice ! quel horrible emploi je te laisse ! Auras-tu le courage de
P.-S.
=== Lettre LXIV de Claire à monsieur
Mon père
Que les pauvres enfants en sont loin, de cette douce tranquillité dont nous osons jouir ! et que notre contentement a mauvaise grâce, tandis que nos amis sont au désespoir !
Je compte sur vous en cette occasion, et
=== Lettre LXV de Claire à Julie ===
Tout est fait ; et malgré ses imprudences, ma Julie est en sûreté. Les secrets de ton coeur sont ensevelis dans
Je voulais éviter à ton triste coeur le détail de ce départ si cruel et si nécessaire. Tu
Toutes les mesures que
M.
Quoique effrayée
Il
Il me restait à exécuter la dernière partie de ta commission, et je
Ton ami a facilement compris de quoi il
Un moment après, je les ai entendus descendre précipitamment. Je suis sortie sur le palier pour les suivre des yeux. Ce dernier trait manquait à mon trouble.
A quelques instants de là, M.
Fin de la première partie
Lettres de deux amants habitants
== Seconde partie ==
Ligne 1 035 :
=== Lettre I à Julie ===
Vains rêves
Mais toi, Julie, ô toi qui sus aimer une fois, comment ton tendre coeur a-t-il oublié de vivre ? Comment ce feu sacré
Réponds-moi maintenant, amante abusée ou trompeuse : que sont devenus ces projets formés avec tant de mystère ? Où sont ces vaines espérances dont tu leurras si souvent ma crédule simplicité ? Où est cette union sainte et désirée, doux objet de tant
=== Lettre II de Milord Edouard à Claire ===
Nous arrivons à Besançon, et mon premier soin est de vous donner des nouvelles de notre voyage. Il
Il fut fort abattu la première journée ; je la fis courte, voyant que la vitesse de notre marche irritait sa douleur. Il ne me parla point, ni moi à lui : les consolations indiscrètes ne font
Je me flatte cependant
Soyez-en sûre, aimable Claire, je ne
Que signifie ce sacrifice des convenances de la nature aux convenances de
Il est donc de la justice universelle que ces abus soient redressés ; il est du devoir de
Vous êtes plus heureuse, aimable Claire ; vous avez un père qui ne prétend point savoir mieux que vous en quoi consiste votre bonheur. Ce
Quoique
Je joins ici une lettre pour votre amie : ne la confiez, je vous prie, à aucun commissionnaire, mais remettez-la vous-même.
Fragments joints à la lettre précédente
Ligne 1 073 :
I
Pourquoi
II
Où
III
As-tu bien consulté ton coeur en me chassant avec tant de violence ? As-tu pu, dis, Julie, as-tu pu renoncer pour jamais... Non, non : ce tendre coeur
=== Lettre III de milord Edouard à Julie ===
Votre cousine vous dira des nouvelles de votre ami. Je crois
Je connais les hommes ;
Dès ce moment je pris pour votre bonheur mutuel un tendre intérêt qui ne
Sondez bien votre coeur, ô Julie ! et voyez
Venez, modèle unique des vrais amants, venez, couple aimable et fidèle, prendre possession
Votre sort est en vos mains, Julie ; pesez attentivement la proposition que je vous fais, et
Je vous laisse à vos réflexions ; mais, je le répète, craignez
P.-S.
=== Lettre IV de Julie à Claire ===
Oh ! ma chère, dans quel trouble tu
Ah ! chère et tendre amie, toi qui fus toujours mon unique ressource, et qui
Relis la lettre de ce généreux Anglais ; relis-la mille fois, mon ange. Ah ! laisse-toi toucher au tableau charmant du bonheur que
Mon Dieu, que
=== Lettre V. Réponse ===
Tes perplexités ne sont que trop bien fondées, ma chère Julie ; je les ai prévues et
Ne sois pas injuste envers moi, ma douce amie, et ne me juge point avant le temps. Je sais
Tu vois par exemple avec surprise
Voilà ce qui doit arriver à toutes les âmes
Venons maintenant à moi, cousine, à moi
Congiunti eran
Ma più congiunti i cori ;
Conforme era
Ma
Que penses-tu
A
Tu
Tu trouveras, je le prévois, beaucoup
Prends bien garde, cousine, que, quoique je
Billet de Julie à claire
Je
=== Lettre VI de Julie à milord Edouard ===
Votre lettre, milord, me pénètre
Voilà la source des reproches
Je ne puis répondre à vos raisons, je
Non, non, cette affection secrète qui prévint en vous une estime éclairée ne vous a point trompé. Il est digne de tout ce que vous avez fait pour lui sans le bien connaître ; vous ferez plus encore,
=== Lettre VII de Julie ===
Et toi aussi, mon doux ami ! et toi
Regarde à quel point tu
Peux-tu
Je
Finissons pour jamais ces plaintes mutuelles, je
Tu trouves ton sort déplorable ! Considère celui de ta Julie, et ne pleure que sur elle. Considère dans nos communes infortunes
Non, mon respectable ami, ce
Heureux dans ta disgrâce, tu trouves le plus précieux dédommagement qui soit connu des âmes sensibles. Le ciel dans ton malheur te donne un ami et te laisse à douter si ce
=== Lettre VIII de Claire ===
Vous avez plus
Croyez-moi, changez de langage avec Julie si vous voulez
Quoi
Je
=== Lettre IX de milord Edouard à Julie ===
Nous
=== Lettre X à Claire ===
Pourquoi faut-il que
Je ne vous parlerai point de
En rapprochant dans mon délire toutes les circonstances de mon départ,
Hier au soir nous rentrâmes assez tard, et je sus
O ma cousine !
Il
Imaginez en quel état je me trouvai après cette lecture, qui
Ensuite il me remit les deux lettres qui
Et vous, digne et charmante cousine, vous, unique et parfait modèle
Non, je
P.-S.
=== Lettre XI de Julie ===
Il est donc vrai que mon âme
Mon ami, quel charme pour moi de te voir reprendre cette vigueur de sentiments qui convient au courage
Frutto senile in su
O mon doux ami, tu vas
Je frémis en songeant aux dangers de mille espèces que vont courir ta vie et tes moeurs. Je prends en toi toute la confiance
Je ne te rappellerai point tous ces arguments subtils que tu
Pardonne-moi ces transports, mon aimable ami ; tu sais
Je ne crains pas que les sens et les plaisirs grossiers te corrompent ; ils sont des pièges peu dangereux pour un coeur sensible, et il lui en faut de plus délicats. Mais je crains les maximes et les leçons du monde ; je crains cette force terrible que doit avoir
Je
Me voici à mon second point : car, comme tu vois, je
Ne
=== Lettre XII à Julie ===
O qual fiamma di gloria,
Scorrer sento per tutte le vene,
Alma grande, parlando con te !
Julie, laisse-moi respirer ; tu fais bouillonner mon sang, tu me fais tressaillir, tu me fais palpiter ; ta lettre brûle comme ton coeur du saint amour de la vertu et tu portes au fond du mien son ardeur céleste. Mais pourquoi tant
Je pars, encouragé par
=== Lettre XIII à Julie ===
Que cette tristesse ne
En méditant en route sur ta dernière lettre,
Quant à la dernière que
Milord Edouard
=== Lettre XIV à Julie ===
Ce
Il y a pourtant de la réalité à tout cela ; car le Français est naturellement bon, ouvert, hospitalier, bienfaisant ; mais il y a aussi mille manières de parler
Au lieu de tous ces sentiments suspects et de cette confiance trompeuse, veux-je chercher des lumières et de
Mais au fond, que penses-tu
Vous croiriez que le gens isolés qui vivent dans
Il y a ainsi un petit nombre
Il y a plus ;
Ainsi les hommes à qui
Telle est
=== Lettre XV de Julie ===
Oui, mon ami, nous serons unis malgré notre éloignement ; nous serons heureux en dépit du sort.
Qui cantô dolcemente, e qui
Qui si rivolse, e qui ritenne il passo ;
Qui
Qui disse una parola, et qui sorrise.
Mais toi, sais-tu
Dis-moi, je te prie, mon cher ami, en quelle langue ou plutôt en quel jargon est la relation de ta dernière lettre ? Ne serait-ce point là par hasard du bel esprit ? Si tu as dessein de
Observer en trois semaines toutes les sociétés
Tu ne
Mais sais-tu bien ce qui nous met toutes deux de si bonne humeur ?
O mon ami,
P.- S.
=== Lettre XVI à Julie ===
Que les passions impétueuses rendent les hommes enfants !
Quand tu ne
Premièrement, ma cousine (car
La première chose qui se présente à observer dans un pays où
Mais
Je ne conçois pas comment vous avez pu prendre toutes deux le change sur mon objet. Ce ne sont point les Français que je me suis proposé
Si je voulais étudier un peuple,
Cette méthode pourrait,
Veuille donc, ma charmante prêcheuse, distinguer ici
Si
Malgré ma lenteur, malgré mes distractions inévitables, mon recueil était fini quand ta lettre est arrivée heureusement pour le prolonger ; et
Ils seront donc unis malgré les obstacles, ou plutôt ils le sont au moment que
=== Lettre XVII à Julie ===
Enfin me voilà tout à fait dans le torrent. Mon recueil fini,
Ainsi je commence à voir les difficultés de
On ne peut pas non plus voir et méditer alternativement, parce que le spectacle exige une continuité
Je trouve aussi que
Quel parti prendrai-je donc, moi étranger, qui ne puis avoir aucune affaire en ce pays et que la différence de religion empêcherait seule
Je suis maintenant initié à des mystères plus sacrés.
Cependant, à considérer ces propos selon nos idées, on aurait tort de les appeler satiriques, car ils sont bien plus railleurs que mordants, et tombent moins sur le vice que sur le ridicule. En général la satire a peu de cours dans les grandes villes, où ce qui
Ce qui
Si la conversation se tourne par hasard sur les convives,
Au milieu de tout cela,
Malgré cette avilissante doctrine, un des sujets favoris de ces paisibles entretiens,
Cette apparente régularité donne aux usages communs
Or, comme il
Quant à la comédie, il est certain
En général, il y a beaucoup de discours et peu
Tout cela vient de ce que le Français ne cherche point sur la scène le naturel et
Ainsi, de quelque sens
Cependant je commence à sentir
Forcé de changer ainsi
Confus, humilié, consterné, de sentir dégrader en moi la nature de
=== Lettre XVIII de Julie ===
Je viens, mon bon ami, de jouir
Ne nous dissimulons pas pourtant que cette amie incomparable va nous échapper en partie. La voilà dans un nouvel ordre de choses ; la voilà sujette à de nouveaux engagements, à de nouveaux devoirs ; et son coeur, qui
Je ne vois pas clairement si toutes ces raisons sont bonnes, tu en seras le juge ; mais un certain sentiment intérieur
Sur ce principe,
A
Quand je ne connaîtrais pas
Je te dira plus ; pourquoi perdrais-tu en visites oisives le temps qui te reste à passer aux lieux où tu es ? Paris est-il moins que Londres le théâtre des talents, et les étrangers y font-ils moins aisément leur chemin ? Crois-moi, tous les Anglais ne sont pas des lords Edouards, et tous les Français ne ressemblent pas à ces beaux diseurs qui te déplaisent si fort. Tente, essaye, fais quelques épreuves, ne fût-ce que pour approfondir les moeurs, et juger à
A propos de cette grande ville, oserais-je relever une affectation que je remarque dans tes lettres ? Toi qui me parlais des Valaisanes avec tant de plaisir, pourquoi ne me dis-tu rien des Parisiennes ? Ces femmes galantes et célèbres valent-elles moins la peine
Je serais bien aise aussi
Je ne sais si
M. de Crouzas vient de nous donner une réfutation des épîtres de Pope, que
Adieu, mon trop cher ami, je ne voudrais pas finir sitôt ; mais on
=== Lettre XIX à Julie ===
Tiens, ma Julie, gronde-moi, querelle-moi, bats-moi ; je souffrirai tout, mais je
Quant aux tentatives dont tu me parles, elles me sont impraticables, parce
Tu
Je te dirai sur les deux épouseurs que je
P.-S.
=== Lettre XX de Julie ===
Mon ami,
Tranquillise-toi sur les deux galants ou prétendants, ou comme tu voudras les appeler, car désormais le nom ne fait plus rien à la chose. Ils sont partis :
=== Lettre XXI à Julie ===
Tu
Tu te plaignais de mon silence ! Eh, mon Dieu ! que
Commençons par
Leur démarche est aisée et commune. Leur port
Leurs traits sont peu réguliers ; mais, si elles ne sont pas belles, elles ont de la physionomie, qui supplée à la beauté, et
Elles se mettent si bien, ou du moins elles en ont tellement la réputation,
Leur parure est plus recherchée que magnifique ; il y règne plus
Quant au maintien soldatesque et au ton grenadier, il frappe moins, attendu
Cependant, soit prévention de ma part en faveur de la beauté, soit instinct de la sienne à se faire valoir, les belles femmes me paraissent en général un peu plus modestes, et je trouve plus de décence dans leur maintien. Cette réserve ne leur coûte guère ; elles sentent bien leurs avantages, elles savent
La gaieté naturelle à la nation, ni le désir
Les femmes de Paris aiment à voir les spectacles,
Il est sûr que mille liaisons secrètes doivent être le fruit de leur manière de vivre éparses et isolées parmi tant
Il semble que tout
Comme je ne sais rien de ceci par moi-même, on
Supprime une partie de ce tableau trop chargé sans doute, place Julie à côté du reste, et souviens-toi de mon coeur ; je
Il faut cependant
Voilà ce que
Nous restâmes ainsi quatre ou cinq jours ensemble, contents les uns des autres et de nous-mêmes. Au lieu de passer en revue Paris et ses folies, nous
Une autre chose acheva de me faire changer
Sitôt que mes recherches se sont tournées de ce côté,
Une remarque assez commune, qui semble être à la charge des femmes, est
Au reste cette autorité ne suppose ni attachement ni estime, mais seulement de la politesse et de
Quoi
Voilà ce que je
Je
Conclusion : si Julie
=== Lettre XXII à Julie ===
Depuis ta lettre reçue je suis allé tous les jours chez M. Silvestre demander le petit paquet. Il
=== Lettre XXIII à Madame
Avant de vous dire ce que je pense de ce fameux théâtre, que je vous rende compte de ce
Il faut convenir pourtant
Cet assemblage si magnifique et si bien ordonné est regardé comme
Les membres de cette noble Académie ne dérogent point. En revanche ils sont excommuniés, ce qui est précisément le contraire de
Voilà ce que
Figurez-vous une gaine large
Comme les chars sont la partie la plus considérable des machines de
Le théâtre est garni de petites trappes carrées qui,
Voilà, ma cousine, en quoi consiste à peu près
Le nombre des gens occupés au service de
Je ne vous parlerai point de cette musique ; vous la connaissez. Mais ce dont vous ne sauriez avoir
A ces beaux sons, aussi justes
Les ballets, dont il me reste à vous parler, sont la partie la plus brillante de cet Opéra ; et considérés séparément, ils font un spectacle agréable, magnifique, et vraiment théâtral ; mais ils servent comme partie constitutive de la pièce, et
La danse est donc le quatrième des beaux-arts employés dans la constitution de la scène lyrique ; mais les trois autres concourent à
Non contents
Ceci me mène insensiblement à des recherches sur la véritable constitution du drame lyrique, trop étendues pour entrer dans cette lettre, et qui me jetteraient loin de mon sujet :
=== Lettre XXIV de Julie ===
Oui, oui, je le vois bien,
Mais admire ma simplicité ; depuis que
Quant à la manière dont je
=== Lettre XXV à Julie ===
Il faut, chère Julie, que je te parle encore de ton portrait ; non plus dans ce premier enchantement auquel tu fus si sensible, mais au contraire avec le regret
La première chose que je lui reproche est de te ressembler et de
Mais, dis-moi,
Passons au peintre
Bionda testa, occhi azurri, e bruno ciglio.
Il a fait le bas du visage exactement ovale ; il
Quant à
A
Voilà la critique
=== Lettre XXVI à Julie ===
Julie, ô Julie ! ô toi
Que tu vas avoir de mépris pour un coupable, mais bien moins que je
Tel est
Les premiers compliments se passèrent à peu près comme partout ;
Cette fausse dignité fit bientôt place à des manières plus naturelles. On se mit à causer tout bas ; et, reprenant sans y penser un ton de familiarité peu décente, on chuchetait, on souriait en me regardant, tandis que la dame de la maison me questionnait sur
Cependant le souper se prolongeait et devenait bruyant. Au défaut de
Le bruit, les propos que
=== Lettre XXVII. Réponse ===
Rassurez-vous sur la crainte de
A ne regarder que la faute dont vous rougissez, vous vous trouvez bien plus coupable que vous ne
Votre première erreur est
Quoique vous ne
Quelle différence de tableau si vous
Je ne vous reproche point
Une seconde faute, plus grave encore et beaucoup moins pardonnable, est
Sans vous étaler contre ce défaut des préceptes de morale que vous savez mieux que moi, je me contenterai de vous proposer un moyen pour vous en garantir, plus facile et plus sûr peut-être que tous les raisonnements de la philosophie ;
Vous voulûtes, dites-vous, mettre à profit cette soirée pour votre fonction
Je ne sais si votre commode philosophie adopte déjà les maximes
Je reviens au point important par lequel
Je voudrais que votre curiosité allât plus loin encore. Pourquoi, dans une ville si riche, le bas peuple est-il si misérable, tandis que la misère extrême est si rare parmi nous, où
Je sais
Si vous voulez donc être homme en effet, apprenez à redescendre.
Voilà, mon ami, comment on tire parti du présent en
Je vous devais toute la franchise de
Adieu, mon ami : veille avec soin sur ta santé, je
P.-S.
=== Lettre XXVIII de Julie ===
Tout est perdu ! Tout est découvert ! Je ne trouve plus tes lettres dans le lieu où je les avais cachées. Elles y étaient encore hier au soir. Elles
Fin de la seconde partie
Lettres de deux amants habitants
== Troisième partie ==
=== Lettre I de Madame
Que de maux vous causez à ceux qui vous aiment ! Que de pleurs vous avez déjà fait couler dans une famille infortunée dont vous troublez le repos ! Craignez
Vous savez de quelle manière le secret de vos feux, dérobé si longtemps aux soupçons de ma tante, lui fut dévoilé par vos lettres. Quelque sensible que soit un tel coup à cette mère tendre et vertueuse, moins irritée contre vous que contre elle-même, elle ne
Cette contrainte augmente encore par le soin de la dérober aux yeux
Mme
Cette mère infortunée a voulu vous écrire ; elle avait même commencé. O Dieu ! que de coups de poignard vous eussent portés ses plaintes amères ! Que ses touchants reproches vous eussent déchiré le coeur ! Que ses humbles prières vous eussent pénétré de honte !
Si
Que vous seriez attristé, que vous vous consumeriez en regrets, si vous pouviez contempler
=== Lettre II à madame
Pénétré
Oui, je promets de vivre loin
Daignez vous confier à des serments qui ne seront point vains, et à un homme qui
=== Lettre III à madame
Tenez, cruelle, voilà ma réponse. En la lisant, fondez en larmes si vous connaissez mon coeur, et si le vôtre est sensible encore ; mais surtout ne
Votre main barbare a donc osé les rompre ces doux noeuds formés sous vos yeux presque dès
=== Lettre IV de madame
Vous
Rendez grâce à cette vertu que vous croyez haïr, et qui fait plus pour vous que votre amour même. Il
Cette tendre mère, que vos lettres avaient déjà puissamment émue, commence à connaître, par tout ce
Quoi
Je ne cherche point à rallumer dans votre coeur une espérance que je
=== Lettre V de Julie ===
Elle
Mon Dieu ! quel transport égare une infortunée et lui fait oublier ses résolutions ? Où viens-je verser mes pleurs et pousser mes gémissements ?
O vous que le ciel suscita dans sa colère pour me rendre malheureuse et coupable, pour la dernière fois recevez dans votre sein des larmes dont vous êtes
=== Lettre VI à madame
Enfin le voile est déchiré ; cette longue illusion
Est-il donc vrai que
Pour achever de me les rendre insupportables, plus les afflictions
Mais
Non, non ;
Ne croyez pas pourtant
Hélas ! elle était fille, et
=== Lettre VII. Réponse ===
Comment pourrait-on vous aimer moins en vous estimant chaque jour davantage ? Comment perdrais-je mes anciens sentiments pour vous tandis que vous en méritez chaque jour de nouveaux ? Non, mon cher et digne ami, tout ce que nous fûmes les uns aux autres dès notre première jeunesse, nous le serons le reste de nos jours ; et si notre mutuel attachement
Vous faites plus que sentir cela, mon généreux ami, vous
Outre cela,
Si vous
Consolez-vous donc de la perte
Si les reproches que ma désolée cousine se fait sur la mort de sa mère étaient fondés, ce cruel souvenir empoisonnerait, je
Bien loin
Elle
=== Lettre VIII de milord Edouard ===
Meurs donc, jeune insensé ; meurs, homme à la fois féroce et lâche, mais sache en mourant que tu laisses dans
=== Lettre IX. Réponse ===
Ligne 1 759 :
Réponse
Venez, milord ; je croyais ne pouvoir plus goûter de plaisir sur la terre ; mais nous nous reverrons. Il
Billet de Julie
Il est temps de renoncer aux erreurs de la jeunesse, et
Julie
=== Lettre X du Baron
=== Lettre XI. Réponse ===
Epargnez-vous, Monsieur, des menaces vaines qui ne
Quel sacrifice osez-vous
Si votre fille eût daigné me consulter sur les bornes de votre autorité, ne doutez pas que je ne lui eusse appris à résister à vos prétentions injustes. Quel que soit
Allez, père barbare et peu digne
Billet inclus dans la précédente lettre
Je rends à Julie
S. G.
Ligne 1 791 :
=== Lettre XII de Julie ===
Je voulais vous décrire la scène qui vient de se passer, et qui a produit le billet que vous avez dû recevoir ; mais mon père a pris ses mesures si justes
La plume échappe de ma main.
=== Lettre XIII de Julie à madame
Il est donc vrai, chère et cruelle amie, que tu me rappelles à la vie et à mes douleurs ?
Ah ! cousine chère, tu connus un coeur plus constant et plus tendre qui ne se fût pas ainsi rebuté. Son goût ne se bornait pas aux traits et à la figure ;
Oserai-je te dire un délire de ma fièvre, qui, loin de
Je ne puis te représenter
Je reviens à mon rêve. Ma cousine, raille-moi, si tu veux, de ma simplicité ; mais il y a dans cette vision je ne sais quoi de mystérieux qui la distingue du délire ordinaire. Est-ce un pressentiment de la mort du meilleur des hommes ? Est-ce un avertissement
=== Lettre XIV. Réponse ===
Ah ! fille trop malheureuse et trop sensible,
La veille je
Vaincu par la nature, il dormit douze heures de suite, mais avec tant
Son parti était pris. M.
Je te trouvai sensiblement mieux,
Alors, démêlant quelques objets à la faible lueur
Chère cousine,
Il partit comme il
Voilà, trop aimable cousine, de quoi bannir les terreurs funèbres qui
=== Lettre XV de Julie ===
Oui, tendre et généreux amant, ta Julie sera toujours tienne, elle
Respecte ces tendres penchants, mon aimable ami ; tu leur dois trop pour les haïr ; mais souffres-en le cher et doux partage ; souffre que les droits du sang et de
=== Lettre XVI. Réponse ===
Ligne 1 843 :
Réponse
Nous renaissons, ma Julie ; tous les vrais sentiments de nos âmes reprennent leurs cours. La nature nous a conservé
Ainsi nous recommençons de vivre pour recommencer de souffrir, et le sentiment de notre existence
Que
O si tu connaissais
Ecoute celui qui
A Dieu ne plaise, ô chère amie de mon coeur, que je veuille rassurer le tien par ces honteuses maximes ! Je les abhorre sans savoir les combattre ; et ma conscience y répond mieux que ma raison. Non que je me fasse fort
Je ne sais ce que
Je sens pourtant
Ces vains projets de fortune qui
=== Lettre XVII de madame
Votre amante
=== Lettre XVIII de Julie ===
Vous êtes depuis si longtemps le dépositaire de tous les secrets de mon coeur,
Liée au sort
Il y a six ans à peu près que je vous vis pour la première fois ; vous étiez jeune, bien fait, aimable ;
Mes sentiments nous furent communs ; ils
Je sentis mon coeur, et me jugeai perdue à votre premier mot.
Vous voyant prêt à
Vous partagiez mon égarement : votre lettre me fit trembler. Le péril était doublé : pour me garantir de vous et de moi il fallut vous éloigner. Ce fut le dernier effort
Mon père, en quittant le service, avait amené chez lui M. de Wolmar : la vie
La tristesse et
Si je ne trouvai point le bonheur dans mes fautes, je
Mais il
Cependant cet état
Sitôt que
Tel était, mon bon ami, le mystère que je voulus vous dérober, et que vous cherchiez à pénétrer avec une si curieuse inquiétude. Mille raisons me forçaient à cette réserve avec un homme aussi emporté que vous, sans compter
Hélas ! je fus encore abusée par une si douce espérance. Le ciel rejeta des projets conçus dans le crime ; je ne méritais pas
Je les crus un instant accomplis ; cette erreur fut la source du plus cuisant de mes regrets, et
Votre départ fut la fin de mes erreurs ainsi que de mes plaisirs ; je reconnus, mais trop tard, les chimères qui
Je ne vous dirai point combien
Je fus rassurée sur des craintes que le ton de vos lettres commençait à confirmer ; et je le fus par un moyen qui eût pu mettre le comble aux alarmes
Mon ami, je
Accablée
Comme un malade qui cesse de souffrir en tombant en faiblesse se ranime à de plus vives douleurs, je sentis bientôt renaître toutes les miennes quand mon père
Il vit que
Concevez mon saisissement. Cette attitude, ce ton, ce geste, ce discours, cette affreuse idée, me bouleversèrent au point que je me laissai aller demi-morte entre ses bras, et ce ne fut
Nous étions tous deux tellement agités que nous ne pûmes de longtemps nous remettre. Cependant, en repassant en moi-même ses derniers mots, je conçus
M. de Wolmar est un homme
Voyez donc, continua-t-il, combien tout ce que vous pouvez me dire est à présent hors de propos ; voyez si des préférences que la pudeur désavoue, et quelque feu passager de jeunesse peuvent jamais être mis en balance avec le devoir
Je ne manquais pas de bonnes réponses à ce discours ; mais les préjugés de mon père lui donnent des principes si différents des miens, que des raisons qui me semblaient sans réplique ne
En effet, je
Vous le savez, mon ami, ma santé, si robuste contre la fatigue et les injures de
Que font maintenant ces amants si tendres, qui brûlaient
M. de Wolmar arriva, et ne se rebuta pas du changement de mon visage. Mon père ne me laissa pas respirer. Le deuil de ma mère allait finir, et ma douleur était à
Arrivée à
Un coup
De retour au logis, je soupirais après une heure de solitude et de recueillement. Je
Dans le ravissement
A
Après cette courte prière, la première que
Je ne puis vous dire combien ce principe intérieur qui
Adorez
Cherchez-vous un exemple sensible des vains sophismes
Le crime est secret, disent-ils, et il
Si je considère mon sexe en particulier, que de maux
A
Si cette sécurité nous égara,
Je vous dirai plus. Tout est changé entre nous ; il faut nécessairement que votre coeur change. Julie de Wolmar
Voilà le fidèle tableau de ma vie, et
Nous étions trop unis vous et moi pour
Je ne crois pas avoir besoin
=== Lettre XIX. Réponse ===
Et vous ne seriez plus ma Julie ? Ah ! ne dites pas cela, digne et respectable femme. Vous
Insensé ! comme si je
Oserai-je vous parler de vous encore, et conserver le seul intérêt qui me reste au monde, celui de votre bonheur ? En
Plus je réfléchis sur
Dès là que le devoir et
Croyez-moi, vertueuse Julie, défiez-vous
Il faut finir cette lettre. Je ne pourrais, je le sens,
=== Lettre XX de Julie ===
Vous me demandez si je suis heureuse. Cette question me touche, et en la faisant vous
M. de Wolmar a près de cinquante ans ; sa vie unie, réglée, et le calme des passions, lui ont conservé une constitution si saine et un air si frais,
Malgré sa froideur naturelle, son coeur, secondant les intentions de mon père, crut sentir que je lui convenais, et pour la première fois de sa vie il prit un attachement. Ce goût modéré, mais durable,
Avec quelque soin que
Le plus grand goût de M. de Wolmar est
Voilà, mon bon ami, une idée abrégée, mais fidèle, du caractère de M. de Wolmar, autant que je
Sur ce tableau, vous pouvez
Pour M. de Wolmar, nulle illusion ne nous prévient
Mon ami, le ciel éclaire la bonne intention des pères, et récompense la docilité des enfants. A Dieu ne plaise que je veuille insulter à vos déplaisirs. Le seul désir de vous rassurer pleinement sur mon sort me fait ajouter ce que je vais vous dire. Quand avec les sentiments que
Il importe peut-être à votre entière guérison que
Ce que
Une considération plus légitime et
Que ferais-je donc dans le doute où je suis ? En attendant que le ciel
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