« Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome III.djvu/73 » : différence entre les versions

 
mAucun résumé des modifications
 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 5 : Ligne 5 :
En général, on ne peut pas douter que le succin, ainsi que tous les autres bitumes liquides ou concrets, ne doivent leur origine aux huiles animales et végétales imprégnées d’acide ; mais comme, indépendamment des huiles, les animaux et végétaux contiennent des substances gélatineuses et mucilagineuses en grande quantité, il doit se trouver des bitumes uniquement composés d’huile, et d’autres mêlés d’huile et de matière gélatineuse ou mucilagineuse ; des bitumes produits par les seules résines, d’autres par les gommes-résines mêlées de plus ou moins d’acides, et c’est à ces diverses combinaisons des différents résidus des substances animales ou végétales que sont dues les variétés qui se trouvent dans les qualités des bitumes.
En général, on ne peut pas douter que le succin, ainsi que tous les autres bitumes liquides ou concrets, ne doivent leur origine aux huiles animales et végétales imprégnées d’acide ; mais comme, indépendamment des huiles, les animaux et végétaux contiennent des substances gélatineuses et mucilagineuses en grande quantité, il doit se trouver des bitumes uniquement composés d’huile, et d’autres mêlés d’huile et de matière gélatineuse ou mucilagineuse ; des bitumes produits par les seules résines, d’autres par les gommes-résines mêlées de plus ou moins d’acides, et c’est à ces diverses combinaisons des différents résidus des substances animales ou végétales que sont dues les variétés qui se trouvent dans les qualités des bitumes.


Par exemple, l’ambre gris<ref group=NdÉ>On ignore l’origine véritable de l’ambre gris ; à l’heure actuelle, on le considère généralement comme un produit de sécrétion durci de certains animaux, notamment des Cétacés. [''Note de Wikisource :'' Il s’agit en effet de concrétions intestinales du cachalot.]</ref> paraît être un bitume qui a conservé les parties les plus odorantes des résines dont le parfum est aromatique ; il est dans un état de mollesse et de viscosité dans le fond de la mer auquel il est attaché, et il a une odeur très désagréable et très forte dans cet état de mollesse avant son dessèchement : l’avidité avec laquelle les oiseaux, les poissons et la plupart des animaux terrestres le recherchent et l’avaient, semble indiquer que ce bitume contient aussi une grande quantité de matière gélatineuse et nutritive. Il ne se trouve pas dans le sein de la terre : c’est dans celui de la mer, et surtout dans les mers méridionales, qu’il est en plus grande quantité ; il ne se détache du fond que dans le temps des plus grandes tempêtes, et c’est alors qu’il est jeté sur les rivages ; il durcit en se séchant, mais une chaleur médiocre le ramollit plus aisément que les autres bitumes ; il se coagule par le froid, et n’acquiert jamais autant de fermeté que le succin ; cependant, par l’analyse chimique, il donne les mêmes résultats et laisse les mêmes résidus ;
Par exemple, l’ambre gris<ref group=NdÉ>On ignore l’origine véritable de l’ambre gris ; à l’heure actuelle, on le considère généralement comme un produit de sécrétion durci de certains animaux, notamment des Cétacés. [''Note de Wikisource :'' Il s’agit en effet de concrétions intestinales du cachalot. Il n’a donc aucun rapport avec l’ambre jaune que son nom.]</ref> paraît être un bitume qui a conservé les parties les plus odorantes des résines dont le parfum est aromatique ; il est dans un état de mollesse et de viscosité dans le fond de la mer auquel il est attaché, et il a une odeur très désagréable et très forte dans cet état de mollesse avant son dessèchement : l’avidité avec laquelle les oiseaux, les poissons et la plupart des animaux terrestres le recherchent et l’avaient, semble indiquer que ce bitume contient aussi une grande quantité de matière gélatineuse et nutritive. Il ne se trouve pas dans le sein de la terre : c’est dans celui de la mer, et surtout dans les mers méridionales, qu’il est en plus grande quantité ; il ne se détache du fond que dans le temps des plus grandes tempêtes, et c’est alors qu’il est jeté sur les rivages ; il durcit en se séchant, mais une chaleur médiocre le ramollit plus aisément que les autres bitumes ; il se coagule par le froid, et n’acquiert jamais autant de fermeté que le succin ; cependant, par l’analyse chimique, il donne les mêmes résultats et laisse les mêmes résidus ;