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à la décadence des désinences casuelles. À Pompéi, on écrit : ''{{lang|la|Cum discentes}}'', « avec ses élèves » ; ''{{lang|la|cum collegas}}'', « avec ses collègues ». Dans une inscription de Misène, de l’an 159 après Jésus-Christ, on a : ''{{lang|la|per multo tempore}}''. Dans une autre, à peu près du même temps : ''{{lang|la|ex litteras}}''<ref>''C. I. L.'', {{rom-maj|VIII|8}}, 10 570 ; {{rom-maj|X|10}}, 3 344.</ref>. Le latin d’Afrique, dès l’époque d’Hadrien, présente fréquemment ce genre de faute. Un ingénieur de Lambèse, qui sait d’ailleurs bien sa langue, se trompe sur ce point : il écrit : ''{{lang|la|a rigorem, sine curam}}''<ref>Boissier, ''Journal des savants'', 1896, {{pg}}503.</ref>.
à la décadence des désinences casuelles. À Pompéi, on écrit : ''{{lang|la|Cum discentes}}'', « avec ses élèves » ; ''{{lang|la|cum collegas}}'', « avec ses collègues ». Dans une inscription de Misène, de l’{{lié|an 159}} après Jésus-Christ, on a : ''{{lang|la|per multo tempore}}''. Dans une autre, à peu près du même temps : ''{{lang|la|ex litteras}}''<ref>''{{lang|la|{{abr|{{lié|C. I. L.}}|Corpus Inscriptionum Latinarum}}}}'', {{rom-maj|VIII}}, {{formatnum:10 570}} ; {{rom-maj|X}}, {{formatnum:3344}}.</ref>. Le latin d’Afrique, dès l’époque d’Hadrien, présente fréquemment ce genre de faute. Un ingénieur de Lambèse, qui sait d’ailleurs bien sa langue, se trompe sur ce point : il écrit : ''{{lang|la|a rigorem, sine curam}}''<ref>Boissier, ''Journal des savants'', 1896, {{pg}}503.</ref>.


Si nous descendons encore de deux siècles, nous trouvons l’usage des désinences de plus en plus incertain, celui des prépositions de plus en plus fréquent. Dans le ''Pèlerinage de Silvia'' ({{s|iv}}), on trouve des locutions comme celles-ci : ''Fundamenta de habitationibus ipsorum… Fallere vos super hanc rem non possum… Valde instructus de scripturis…'' Et même : ''Lecto omnia de libro Moysi'', « ayant tout lu du livre de Moïse ». À côté des prépositions latines, on rencontre la préposition grecque {{lang|grc|κατά}}. ''{{lang|la|Cata singulos hymnos fit oratio}}''<ref>On sait que cette préposition a ensuite passé dans les langues romanes : espagnol, ''cada uno'' ; italien, ''caduno'' ; ancien français ''chaün'', ''cheün''.</ref>.
Si nous descendons encore de deux siècles, nous trouvons l’usage des désinences de plus en plus incertain, celui des prépositions de plus en plus fréquent. Dans le ''Pèlerinage de Silvia'' ({{s|iv}}), on trouve des locutions comme celles-ci : ''{{lang|la|Fundamenta de habitationibus ipsorum… Fallere vos super hanc rem non possum… Valde instructus de scripturis…}}'' Et même : ''{{lang|la|Lecto omnia de libro Moysi}}'', « ayant tout lu du livre de Moïse ». À côté des prépositions latines, on rencontre la préposition grecque {{lang|grc|κατά}}. ''{{lang|la|Cata singulos hymnos fit oratio}}''<ref>On sait que cette préposition a ensuite passé dans les langues romanes : espagnol, ''{{lang|es|cada uno}}'' ; italien, ''{{lang|it|caduno}}'' ; ancien français ''{{lang|fro|chaün, cheün}}''.</ref>.


Dans son livre sur ''le Latin de Grégoire de Tours'', {{M.|Max}} Bonnet fait observer que Grégoire se trompe sur l’emploi des cas quand ils sont précédés d’une
Dans son livre sur ''le Latin de Grégoire de Tours'', {{M.|Max Bonnet}} fait observer que Grégoire se trompe sur l’emploi des cas quand ils sont précédés d’une