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:C’est pour un tel bonheur, dès l’enfance rêvé,
C’est pour un tel bonheur, dès l’enfance rêvé,
:Que j’ai longtemps souffert et que j’ai tout bravé.
Que j’ai longtemps souffert et que j’ai tout bravé.
::Dans nos temps de fureurs civiles,
{{em|4}}Dans nos temps de fureurs civiles,
:Je te dois une paix que rien ne peut troubler.
Je te dois une paix que rien ne peut troubler.
:Plus de vide en mes jours ! Pour moi tu sais peupler
Plus de vide en mes jours ! Pour moi tu sais peupler
::Tous les déserts, même les villes !
{{em|4}}Tous les déserts, même les villes !


Chaque étoile à son tour vient apparaître au ciel.
Tels, quand un grand festin d’ambroisie et de miel
{{em|4}}Embaume une riche demeure,
Souvent, sur le velours et le damas soyeux,
On voit les plus hâtifs des convives joyeux
{{em|4}}S’asseoir au banquet avant l’heure.


Vois, — c’est un météore ! il éclate et s’éteint.
:Chaque étoile à son tour vient apparaître au ciel.
Plus d’un grand homme aussi, d’un mal secret atteint,
:Tels, quand un grand festin d’ambroisie et de miel
{{em|4}}Rayonne et descend dans la tombe.
::Embaume une riche demeure,
Le vulgaire l’ignore et suit le tourbillon ;
:Souvent, sur le velours et le damas soyeux,
Au laboureur courbé le soir sur le sillon
:On voit les plus hâtifs des convives joyeux
{{em|4}}Qu’importe l’étoile qui tombe ?
::S’asseoir au banquet avant l’heure.


Ah ! tu n’es point ainsi, toi dont les nobles pleurs
De toute âme sublime honorent les malheurs !
{{em|4}}Toi qui gémis sur le poëte !
Toi qui plains la victime et surtout les bourreaux !
Qui visites souvent la tombe des héros,
{{em|4}}Silencieuse, et non muette !


Si quelque ancien château, devant tes pas distraits,
:Vois, — c’est un météore ! il éclate et s’éteint.
Lève son donjon noir sur les noires forêts,
:Plus d’un grand homme aussi, d’un mal secret atteint,
{{em|4}}Bien loin de la ville importune,
::Rayonne et descend dans la tombe.
Tu t’arrêtes soudain ; et ton œil tour à tour
:Le vulgaire l’ignore et suit le tourbillon ;
Cherche et perd à travers les créneaux de la tour
:Au laboureur courbé le soir sur le sillon
{{em|4}}Le pâle croissant de la lune.
::Qu’importe l’étoile qui tombe ?


C’est moi qui t’inspirai d’aimer ces vieux piliers,

:Ah ! tu n’es point ainsi, toi dont les nobles pleurs
:De toute âme sublime honorent les malheurs !
::Toi qui gémis sur le poëte !
:Toi qui plains la victime et surtout les bourreaux !
:Qui visites souvent la tombe des héros,
::Silencieuse, et non muette !


:Si quelque ancien château, devant tes pas distraits,
:Lève son donjon noir sur les noires forêts,
::Bien loin de la ville importune,
:Tu t’arrêtes soudain ; et ton œil tour à tour
:Cherche et perd à travers les créneaux de la tour
::Le pâle croissant de la lune.


:C’est moi qui t’inspirai d’aimer ces vieux piliers,
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