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Bucaille avait la poitrine secouée de sanglots. Chez lui, le repentir s’exhalait d’une nature nativement honnête que n’avait pas encore gangrené le vice.
Bucaille avait la poitrine secouée de sanglots. Chez lui, le repentir s’exhalait d’une nature nativement honnête que n’avait pas encore gangrené le vice.


— Oui… et c’est affreux. Mais, Pierre, songe à la tentation, songe aux jours où l’on a faim à la maison, songe que de mon avenir dépend le sort des miens ! Alors ? J’ai perdu la tête. Cet argent qui dormait, cette vieille femme qui ne s’en servait même pas. Ah ! Pierre, oui, je suis un misérable. Mais je t’assure qu’il ne faut jamais tenter les malheureux. ah ! je te le jure bien, c’est ma première, mais c’est ma dernière faute !
— Oui… et c’est affreux. Mais, Pierre, songe à la tentation, songe aux jours où l’on a faim à la maison, songe que de mon avenir dépend le sort des miens ! Alors ? J’ai perdu la tête. Cet argent qui dormait, cette vieille femme qui ne s’en servait même pas. Ah ! Pierre, oui, je suis un misérable. Mais je t’assure qu’il ne faut jamais tenter les malheureux. Ah ! je te le jure bien, c’est ma première, mais c’est ma dernière faute !


Dans l’âme de Pierre se livrait un terrible combat. Il savait qu’on doit être juste, mais aussi que la miséricorde est nécessaire aux premières fautes. Tout enfant, il avait entendu dire par son père que si on ne doit pas laisser un être malfaisant dans la société, on ne doit point non plus vouer à la honte et au crime un malfaiteur à ses débuts quand il se repent. Soudain, une très vieille histoire que, précisément, lui avait contée son père, revient à sa mémoire. Il n’hésite pas. Il va l’appliquer à la vie réelle, cette histoire. Ayant barre, malgré son jeune âge, sur l’homme qui est à sa merci, il dit gravement :
Dans l’âme de Pierre se livrait un terrible combat. Il savait qu’on doit être juste, mais aussi que la miséricorde est nécessaire aux premières fautes. Tout enfant, il avait entendu dire par son père que si on ne doit pas laisser un être malfaisant dans la société, on ne doit point non plus vouer à la honte et au crime un malfaiteur à ses débuts quand il se repent. Soudain, une très vieille histoire que, précisément, lui avait contée son père, revient à sa mémoire. Il n’hésite pas. Il va l’appliquer à la vie réelle, cette histoire. Ayant barre, malgré son jeune âge, sur l’homme qui est à sa merci, il dit gravement :