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Cette étrange petite créature, prise à son jeu, exécuta quelques pas de menuet, s’entraîna, dansa toute seule, en agitant, suivant le vieux rite d’autrefois, un mouchoir de soie fine qui faisait des grâces au-dessus de sa tête. Elle chantait doucement, délicieusement, un air de lointaine romance, et, de ridicule qu’il était tout à l’heure, le spectacle devenait presque attendrissant, joliment désuet. |
Cette étrange petite créature, prise à son jeu, exécuta quelques pas de menuet, s’entraîna, dansa toute seule, en agitant, suivant le vieux rite d’autrefois, un mouchoir de soie fine qui faisait des grâces au-dessus de sa tête. Elle chantait doucement, délicieusement, un air de lointaine romance, et, de ridicule qu’il était tout à l’heure, le spectacle devenait presque attendrissant, joliment désuet. |
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Au bout de quelques minutes, le peintre l’interrompit, d’une voix chaude et bien timbrée |
Au bout de quelques minutes, le peintre l’interrompit, d’une voix chaude et bien timbrée : |
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— Allons, madame… allons… le jour s’avance. Un peu d’immobilité, s’il vous plaît, pour la pose |
— Allons, madame… allons… le jour s’avance. Un peu d’immobilité, s’il vous plaît, pour la pose ! |
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Folette sourit et devint bien sage. |
Folette sourit et devint bien sage. |
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— Tu sais, moi, sous le chapeau, je ne vois pas très bien… |
— Tu sais, moi, sous le chapeau, je ne vois pas très bien… |
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— Mais si |
— Mais si ! Mais si ! Regarde donc mieux. |
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⚫ | Non, Folette ne se peignait pas. Par quelle métamorphose un tel auréolement de jeunesse éclairait-il son fin visage |
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⚫ | Non, Folette ne se peignait pas. Par quelle métamorphose un tel auréolement de jeunesse éclairait-il son fin visage ? Était-ce le simple sourire d’une âme pure qui se décelait sur ses lèvres et rayonnait autour d’elle ? Était-ce le lointain souvenir de joies abolies et de bonheurs envolés dont la fugitive vision opérait ce miracle ?… On ne sait… Mais le prodige semblait tel aux enfants qu’ils crurent presque à un enchantement nouveau. |
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D’un air triomphant, le peintre, après les avoir salués, leur tendit à bout de bras la toile luisante, qui sentait bon l’huile fraîche. |
D’un air triomphant, le peintre, après les avoir salués, leur tendit à bout de bras la toile luisante, qui sentait bon l’huile fraîche. |
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— Est-ce ressemblant |
— Est-ce ressemblant ? demanda-t-il. |
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Les enfants poussèrent un cri de saisissement. Oui, c’était bien Folette, mais |
Les enfants poussèrent un cri de saisissement. Oui, c’était bien Folette, mais — flatterie de peintre — elle paraissait avoir vingt ans. Le sourire de son visage découvrait des dents menues et nettes comme des grains de riz. Ses cheveux étaient blancs, mais peut-être étaient-ils poudrés comme au temps des marquises ? Ses grands yeux candides éclairaient un front si pur, si pur qu’on l’aurait cru frôlé par le battement d’aile d’un ange… |
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Il semblait que Folette, ce fût la Belle au Bois Dormant, dans l’instant qu’elle s’était piqué le doigt de son fuseau. |
Il semblait que Folette, ce fût la Belle au Bois Dormant, dans l’instant qu’elle s’était piqué le doigt de son fuseau. |
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En vérité, c’était si curieux que Pierre et Violette ne comprenaient rien à rien. |
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— C’est bien la Belle au Bois Dormant, disait Pierre… La vue du Prince Charmant l’a rajeunie… Elle l’attendait pour sûr |
— C’est bien la Belle au Bois Dormant, disait Pierre… La vue du Prince Charmant l’a rajeunie… Elle l’attendait pour sûr ! |
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— Hier, tu disais |
— Hier, tu disais la « Vieille » au Bois Dormant ! objecta Violette en face du grand mystère troublant. Moi, je ne sais plus… Ma tête se brouille. |
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Sur ces entrefaites, des petits pas, trottinant menu comme ceux d’un alerte |
Sur ces entrefaites, des petits pas, trottinant menu comme ceux d’un alerte |