« Peau d’Âne et Don Quichotte/XIV » : différence entre les versions

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De l’autre côté de la rive, ils étaient tous deux dans la même attitude. Vêtu d’un costume de velours noir ajusté, qui moulait sa taille bien prise ; un béret orné d’une plume sur la tête, le Prince Charmant était assis sur un pliant devant un chevalet. Il était très jeune. Son profil fin et sa soyeuse moustache se détachaient sur le fond de verdure. Lorsque, sous les noirs sourcils bien arqués, il levait les yeux sur son modèle, on voyait son doux regard bleu pervenche éclairant la plus jolie carnation du monde. Il était beau comme le jour.
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Folette paraissait ravie jusqu’à l’extase. Sa jupe à paniers sortait de l’herbe comme une grosse cloche… Mais, tout à coup, cette cloche s’effondra pour rentrer dans le gazon.
 
En effet, de sa manière la plus suave, Folette,
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En effet, de sa manière la plus suave, Folette, fatiguée de demeurer immobile, esquissait un de ces « plongeons à la royale » auxquels elle excellait. Et même il arriva ceci :
 
Cette étrange petite créature, prise à son jeu, exécuta quelques pas de menuet, s’entraîna, dansa toute seule, en agitant, suivant le vieux rite d’autrefois, un mouchoir de soie fine qui faisait des grâces au-dessus de sa tête. Elle chantait doucement, délicieusement, un air de lointaine romance, et, de ridicule qu’il était tout à l’heure, le spectacle devenait presque attendrissant, joliment désuet.
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— Hier, tu disais « la Vieille au Bois Dormant » ! objecta Violette en face du grand mystère troublant. Moi, je ne sais plus… Ma tête se brouille.
 
Sur ces entrefaites, des petits pas, trottinant menu comme ceux d’un alerte souriceau, attirèrent l’attenti
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<section begin="s1" />souriceau, attirèrent l’attention des enfants.
on des enfants.
 
C’était Folette qui, relevant ses falbalas d’organdi, arrivait pour voir son portrait.
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— Peut-être bien tout de même, reprend Violette, très intéressée.
 
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{{t3|'''{{uc|Le royaume de l’oiseau bleu}}'''|XV}}
 
 
 
… Ah ! mon Dieu ! Qu’est-ce qui se passe, là… à côté de Folette ?
 
Voilà que l’oiseau qui parle s’enfuit d’un vol maladroit et lourd en abandonnant sa noix. Tandis qu’il sautille sans grâce, la patte en l’air, un monstre s’avance à pas de velours, sorte de panthère noire qui surgit d’un massif de verdure. Il rase le sol. Petite bête de rapine et de proie, il se coule sur le sable, les épaules hautes, tendues pour le bond suprême, avançant avec une rare prudence son mufle avide sous les yeux d’or.
 
Tout à coup, il saute. Il saute sur l’oiseau voleur. En un clin d’œil, il le saisit et, la tête relevée maintenant, noble comme un lion qui enlève sa proie, au milieu du désert, il s’apprête à partir.
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