« Peau d’Âne et Don Quichotte/XII » : différence entre les versions

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Mme Boisgarnier ne remarqua point sa pâleur. Elle-même avait meilleure mine qu’au premier jour. Des couleurs animaient ses joues. Ses gestes étaient moins las, sa voix se faisait moins dolente. C’était à croire qu’elle puisait maintenant à quelque source vive des forces inconnues…
 
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Le sourire ironique de François devenait agaçant. Ne voilà-t-il pas même que, d’un air supérieur, ce détestable sceptique répondait flegmatiquement :
 
— Mon pauvre petit, j’aime autant vous dire que vous avez été le jouet d’une hallucination.
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vous dire que vous avez été le jouet d’une hallucination.
 
Pierre était suffoqué.
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Le soupçon est un véritable supplice. Il descend en nous comme un poison, il s’infiltre rapidement dans nos veines, il nous serre le cœur et il remonte au cerveau qui – le malin – se charge bien vite de le muer en certitude.
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Pierre en un clin d’œil a passé par ces émotions successives. Il se sent joué, mystifié ; il devine qu’on a machiné les scènes des nains ; quelque chose en lui s’écroule qui serait comme la chute d’un château patiemment édifié en Espagne… le pays de Don Quichotte de la Manche.
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— Un malheureux « lapin de gouttière » trouvé mort la veille près de l’usine.
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— Mais les coffres avec de l’or dedans ?
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Consolé, Pierre ne l’était pas du tout. Il descendait de très haut, il descendait du dos de la Chimère. Et c’est toujours un art bien difficile que celui de quitter les folles rêveries et les songeries douces qui, dès l’enfance, trompent les douleurs de la vie, pour accepter, avec celle-ci, la lutte corps à corps qui doit durer jusqu’à l’heure dernière…
 
Il serra tout de même la main de François, car il devinait bien que celui-ci
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était un fort et un sage, mais il ne lui dit ni « merci », ni « à demain », car il n’éprouvait pas une envie considérable de le revoir.
 
— Violette, dit-il, si on allait faire un tour ?
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Sur l’onde verte, les grands ronds s’agrandissaient encore. Puis, doucement, tremblaient, au fil de l’eau, les guirlandes de renoncules, qui reprenaient, après un léger frémissement, leur immobilité de fleurs captives, aux racines emprisonnées dans la vase. Une grande paix régnait décidément en ces lieux calmes où descendait la fraîcheur. Les enfants se taisaient. Alors, Folette reprit :
 
— Oui, mes chers petits, ne l’oubliez jamais. Dans ce royaume qui… tout de même est déjà un peu sur terre… il y a la fée de la Bonté, la fée de la Pitié, la fée de la Miséricorde, et bien d’autres encore… toutes les fées auxquelles il faut faire appel quand on veut donner du bonheur à autrui, ce qui est le meilleur moyen de s’en donner à soi-même. Oh ! soyez tranquilles, avec ces fées-là on peut mener une vie très pleine et très belle… et même, mes chers petits, il y a celle que l’on croit mauvaise, que l’on n’invite jamais aux baptêmes et qui vient tout de même… la fée de la Douleur. Hélas ! elle a sa place dans la vie, car des coups de sa baguette elle ennoblit les âmes…
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dans la vie, car des coups de sa baguette elle ennoblit les âmes…
 
La voix de Folette baissait… Son regard devenait vague, elle murmura :