« Peau d’Âne et Don Quichotte/XI » : différence entre les versions

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Une terreur sans nom courbe cette fois les enfants sous sa griffe. Comme de pauvres petits oiseaux devant un serpent fascinateur, ils regardent de leurs yeux tout ronds les sept femmes mortes. Et là-bas, en face de la fenêtre au jour louche, dont un carreau brisé laisse entrer le vent, ne voilà-t-il pas qu’une d’elles se prend à remuer doucement…
 
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Peut-on la sauver encore ? Qui sait ?
 
Très doucement, avec des précautions d’apaches, Pierre et Violette se glissent dehors. Ils
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jettent un dernier regard terrifié sur la porte rouge dont les petits clous brillent méchamment ; ils traversent les douves glauques et malodorantes du château maudit, ils se précipitent vers la route qui relie la forêt enchantée aux ondulations des plaines.
 
D’un regard anxieux ils scrutent les lointains chargés de chaudes vapeurs qui papillotent dans l’embrasement de midi.
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Pierre et Violette se jettent à genoux.
 
— Monsieur, monsieur le soldat ! de grâce, venez avec nous, accourez, je vous donnerai tout ce que j’ai, crie Pierre
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avec des larmes dans la voix, si vous sauvez la vie de Mme Barbe-Bleue.
 
— Mme Barbe-Bleue ? En v’là des histoires, répond l’homme un peu troublé tout de même par cette aventure qui dépasse tout à fait la modestie de ses capacités intellectuelles.
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Ce bruit, là, tout près, derrière l’horrible porte rouge maintenant refermée, il semble bien que ce soit un long sanglot.
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Le garde ne bouge pas. Ses gros souliers ferrés sont cloués sur le dallage noir et blanc qui tout à l’heure peut-être sera maculé de traînées sanglantes. Le bruit s’arrête, puis reprend. Maintenant, c’est une plainte ininterrompue, déchirante… quelque chose d’infiniment douloureux coupé par des hoquets de désespoir. Le râle de la mort ?
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— Pt’être ben, fait le garde ahuri, mais qu’est-ce qu’il a en ce moment, M. de Vauderland, à embrasser des volants de robe ?
 
— Pour ça, le pauvre cher homme, je vais vous expliquer l’histoire. Il a eu tant de chagrin que ça lui a tapé sur les nerfs. Sa dame, elle s’appelait Solange, et
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elle était bonne comme le pain blanc, vrai comme vous me voyez là. Depuis qu’elle est défunte, y a des jours où le chagrin monte à la tête du patron. Avec ça pas d’enfants dans cette maison qui est comme morte. Quelle pitié ! Alors comme madame, elle brodait souvent dans la chambre du haut pendant qu’elle attendait monsieur qui était à la chasse avec ses gros chiens, des fois, quand il rentre, il veut se faire accroire pt’être ben qu’elle est vivante. « Solange ! Solange ! » qu’il crie comme ça ! Vous pensez si elle descend, sa pauvre Solange !… Rapport à ce qu’elle est bien morte et enterrée dans le cimetière…
 
— Mais là, dans le cabinet, demande M. Malisson dont les yeux de faïence deviennent comme des boules de loto, qu’est-ce qu’il fait ?
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Cependant elle scrutait les enfants d’un œil clair et malin. Et, peu à peu, calmée, elle les interrogea et leur fit conter par le menu leurs aventures.
 
Un sourire énigmatique se dessina
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sur ses lèvres minces tandis qu’elle écoutait le récit « de la caverne et des nains ». Mais elle demeura très grave quand lui fut contée l’aventure de Barbe-Bleue.
 
Elle n’avait plus du tout l’air follet en entendant la merveilleuse histoire du cabinet maudit et des sept femmes.