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Ce mode de dessèchement une fois bien établi, l’est pour toujours. Il est infaillible, il est peu dispendieux, il n’est sujet à aucun entretien. Enfin, il n’est point subordonné, comme celui de {{sc|Paterson}}, à l’assentiment de tous les propriétaires ou cultivateurs d’une commune ou d’un canton, assentiment si difficile et malheureusement presque toujours impossible à obtenir, indépendamment de l’inconvénient qu’il présente encore de couper tout un pays de fossés dans toutes les directions, outre celui de l’entretien annuel.
Ce mode de dessèchement une fois bien établi, l’est pour toujours. Il est infaillible, il est peu dispendieux, il n’est sujet à aucun entretien. Enfin, il n’est point subordonné, comme celui de {{sc|Paterson}}, à l’assentiment de tous les propriétaires ou cultivateurs d’une commune ou d’un canton, assentiment si difficile et malheureusement presque toujours impossible à obtenir, indépendamment de l’inconvénient qu’il présente encore de couper tout un pays de fossés dans toutes les directions, outre celui de l’entretien annuel.


On pourra objecter que cette méthode exige des frais et des dépenses plus élevés que la valeur du terrain à dessécher ; aussi ne la conseillera-t-on que lorsque l’étendue du terrain et la certitude d’en recueillir des récoltes abondantes pourront dédommager de ces premières avances, comme ou l’a fait avec tant de succès en Allemagne et en Angleterre. Quant à l’acquisition de la sonde, on ne doit pas hésiter, puisque cet instrument peut servir à tout autre usage, et que, d’ailleurs, on peut louer une sonde pour la durée des opérations du sondage, ou les faire faire par un sondeur. — Une autre objection mieux fondée est la crainte que le sondage, au lieu de produire le dessèchement par la perte des eaux dans le terrain perméable, ne ramenât au contraire des eaux ascendantes à la surface de la terre. Il est bien vrai que des sondages profonds pourraient produire ce résultat ; mais ce ne sont pas des coups de sonde aussi peu profonds que ceux dont il est question qui doivent ramener des sources jaillissantes : d’ailleurs, le remède serait encore dans la cause même du mal. La sonde offre en effet le moyen de se débarrasser des eaux jaillissantes lorsqu’on ne veut pas les employer, puisqu’elle fait connaître à toute profondeur des terrains perméables dans lesquels on peut replonger et faire perdre les eaux ascendantes. Ainsi, dans le grand sondage que {{sc|M. Mullot}} d’Épinay a fait sur la place aux Gueldres, à Saint-Denis, après avoir, par deux tubes placés l’un dans l’autre, ramené de deux profondeurs différentes (de 53 mètres et de 66 mètres) deux sources jaillissantes l’une à 1 mètre et l’autre à 2 mètres au-dessus du pavé de cette place, cet habile mécanicien a établi un troisième tube d’un plus grand diamètre et contenant les deux premiers, au moyen duquel il fait perdre à volonté l’une de ces deux sources, ou même toutes les deux ensemble par leurs infiltrations dans un terrain perméable, lorsqu’on ne veut pas les laisser couler à la surface de la terre.
On pourra objecter que cette méthode exige des frais et des dépenses plus élevés que la valeur du terrain à dessécher ; aussi ne la conseillera-t-on que lorsque l’étendue du terrain et la certitude d’en recueillir des récoltes abondantes pourront dédommager de ces premières avances, comme on l’a fait avec tant de succès en Allemagne et en Angleterre. Quant à l’acquisition de la sonde, on ne doit pas hésiter, puisque cet instrument peut servir à tout autre usage, et que, d’ailleurs, on peut louer une sonde pour la durée des opérations du sondage, ou les faire faire par un sondeur. — Une autre objection mieux fondée est la crainte que le sondage, au lieu de produire le dessèchement par la perte des eaux dans le terrain perméable, ne ramenât au contraire des eaux ascendantes à la surface de la terre. Il est bien vrai que des sondages profonds pourraient produire ce résultat ; mais ce ne sont pas des coups de sonde aussi peu profonds que ceux dont il est question qui doivent ramener des sources jaillissantes : d’ailleurs, le remède serait encore dans la cause même du mal. La sonde offre en effet le moyen de se débarrasser des eaux jaillissantes lorsqu’on ne veut pas les employer, puisqu’elle fait connaître à toute profondeur des terrains perméables dans lesquels on peut replonger et faire perdre les eaux ascendantes. Ainsi, dans le grand sondage que {{sc|M. Mullot}} d’Épinay a fait sur la place aux Gueldres, à Saint-Denis, après avoir, par deux tubes placés l’un dans l’autre, ramené de deux profondeurs différentes (de 53 mètres et de 66 mètres) deux sources jaillissantes l’une à 1 mètre et l’autre à 2 mètres au-dessus du pavé de cette place, cet habile mécanicien a établi un troisième tube d’un plus grand diamètre et contenant les deux premiers, au moyen duquel il fait perdre à volonté l’une de ces deux sources, ou même toutes les deux ensemble par leurs infiltrations dans un terrain perméable, lorsqu’on ne veut pas les laisser couler à la surface de la terre.


Enfin, lorsqu’on veut éviter la dépense des boitouts que ne comportent point de petites surfaces qu’il est cependant important de dessécher, on peut se borner à ouvrir des coulisses ou rigoles souterraines, dans lesquelles on donne de distance en distance quelques ''coups de sonde''. De tels sondages ont été faits en France avec le plus grand succès dans plusieurs endroits, pour faire perdre les eaux pluviales sur des terrains dont la dépression causait annuellement l’inondation. L’ingénieur {{sc|Degousée}} a fait plusieurs sondages de ce genre, et je citerai entre autres celui qu’il a exécuté aux Thermes, près Paris, parce qu’il prouve la facilité avec laquelle, dans tout établissement, usine ou manufacture, on peut, à peu de frais, perdre les eaux-mères et infectes que, trop souvent dans les villes ou faubourgs, on laisse couler sur la voie publique, à son détriment et au préjudice de tous les voisins.
Enfin, lorsqu’on veut éviter la dépense des boitouts que ne comportent point de petites surfaces qu’il est cependant important de dessécher, on peut se borner à ouvrir des coulisses ou rigoles souterraines, dans lesquelles on donne de distance en distance quelques ''coups de sonde''. De tels sondages ont été faits en France avec le plus grand succès dans plusieurs endroits, pour faire perdre les eaux pluviales sur des terrains dont la dépression causait annuellement l’inondation. L’ingénieur {{sc|Degousée}} a fait plusieurs sondages de ce genre, et je citerai entre autres celui qu’il a exécuté aux Thermes, près Paris, parce qu’il prouve la facilité avec laquelle, dans tout établissement, usine ou manufacture, on peut, à peu de frais, perdre les eaux-mères et infectes que, trop souvent dans les villes ou faubourgs, on laisse couler sur la voie publique, à son détriment et au préjudice de tous les voisins.