« Page:Caillaud - Normandie, Poitou et Canada français, 1945.pdf/93 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 26 novembre 2020 à 02:34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

table rase, est la condition d’un travail historique à la fois intelligent et fécond. Ne tenir pour certain que ce qui est prouvé, d’accepter que ce qui s’appuie sur les documents ou sur les monuments authentiques et, pour le reste, appeler les hypothèses par leur nom, telle est la règle fondamentale à laquelle les ouvriers de l’histoire ne doivent jamais se permettre de déroger. »

Loin de moi la pensée de vouloir enlever à la Normandie quoi que ce soit qui lui revienne légitimement. À chacun son dû. Mais la Normandie n’est pas toute la France. Les formules extasiées de visiteurs européens plus ou moins pressés qui, prévenus ou persuadés d’avance qu’ils vont retrouver au Canada des sortes de décalques de Normands, déclarent que tout ce qu’ils remarquent de français chez les Canadiens français est authentiquement, uniquement, exclusivement normand, ces formules extasiées, disons-nous, ne sauraient constituer un critère inattaquable. Retranché derrière l’autorité de Descartes, un poitevin lui aussi un illustre et très authentique poitevin (qu’on a tenté de faire passer pour tourangeau parce qu’il est né par accident dans la Touraine toute proche), on peut demander que ne soit considéré comme certain que ce qui est prouvé et prétendre que le reste n’est qu’hypothèse.

Si la Normandie a beaucoup donné d’elle-même, cela a été prouvé, à la Nouvelle-France, elle n’est