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Le fait que ce refrain si populaire au pays de Québec se chante en pays poitevin constitue-t-il une preuve irréfutable qu’il est d’origine poitevine et qu’il a été apporté sur les bords du Saint-Laurent par des Poitevins ? Évidemment non.

C’est l’opinion de trois folkloristes canadiens de renom, Messieurs Barbeau, Massicotte et Lacourcière que, dans l’attribution des origines des pièces de folklore, il faut user d’une prudence extrême, avant de conclure. Les noms de lieux et de personnes, par exemple, dans une légende ou dans une chanson ne sont pas une indication infaillible d’origine, car, dans les variantes d’une même pièce, il n’est pas rare de trouver des noms de lieux et de personnes différents. Tout de même, il est des cas, comme dans la chanson intitulée « Les Filles de La Rochelle », où, à cause du contexte, le doute n’est guère possible. On peut présumer, sans risque trop grave d’erreur, que cette dernière chanson a pris naissance à La Rochelle, capitale de l’Aunis et que c’est par des Aunisiens, frères de race des poitevins, qu’elle a été apportée en Nouvelle-France.

D’autre part, lorsque l’on étudie le problème de la naissance et de la diffusion des pièces de folklore dans les provinces françaises, on ne doit pas perdre de vue la place de premier plan qu’a occupée pendant des siècles le Poitou dans l’histoire de la France. On ne doit pas oublier qu’au