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de monter tout en haut de la tour pour voir si leurs deux frères, l’un mousquetaire, l’autre dragon, qu’elle attend ce jour-là même, n’arrivent pas. Elle demande à chaque instant : « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? — Non, répond celle-ci, je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. » Pendant ce temps, Barbe-Bleue, armé d’un grand coutelas, ne cesse de crier : « Descendras-tu, ou je monte ! » Enfin, les deux frères arrivent et délivrent leur sœur en tuant Barbe-Bleue, qui levait déjà son arme pour lui trancher la tête. »

La légende de Barbe-Bleue est connue et populaire non pas seulement en Poitou, mais dans tous les pays de langue française. Elle a inspiré à l’écrivain français du XVIIème siècle Charles Perrault un conte qui captive au plus haut point les enfants, garçons et filles, et enchante même les grandes personnes. Elle a inspiré aussi le musicien allemand Jacques Offenbach qui, né à Cologne, vint jeune se fixer en France, où il se fit naturaliser et où il demeura toute sa vie. Ce musicien composa, sur un livret écrit par Meilhac et Halévy, d’après la légende de Barbe-Bleue, un opéra bouffe, représenté pour la première fois à Paris, en 1866, dans lequel le héros légendaire, s’il est assurément répréhensible de se débarrasser de ses femmes, le fait du moins d’une manière plutôt enjouée et nullement sanguinaire.