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nie ; mais les forces européennes sont manifestement insuffisantes^
l’île ; mais les forces européennes sont manifestement insuffisantes
pour cela, et il semble même que les choses soient en train de tourner
pour cela, et il semble même que les choses soient en train de tourner
bien différemment, puisque ce sont les insurgés qui assiègent les
bien différemment, puisque ce sont les insurgés qui assiègent les
troupes européennes dans les villes qu’elles occupent, et tout d’abord
troupes européennes dans les villes qu’elles occupent, et tout d’abord
dans la Canée. Les dernières nouvelles [ne sont, à ce sujet, ^rien moins
dans la Canée. Les dernières nouvelles (ne sont, à ce sujet, rien moins
que rassurantes. Si les flottes européennes ont eu la maladresse initiale
que rassurantes. Si les flottes européennes ont eu la maladresse initiale de laisser le colonel Vassos débarquer en Crète, à un moment où
de laisser le colonel Vassos débarquer en Crète, à un moment où
il était si facile de l’en empêcher, les troupes européennes ne paraissent
il était si facile de l’en empêcher, les troupes européennes ne paraissent
avoir montré sur terre, ni plus de vigilance, ni plus d’à-propos, puisqu’elles
avoir montré sur terre, ni plus de vigilance, ni plus d’à-propos, puisqu’elles ont permis aux insurgés, conduits par des officiers et assistés
ont permis aux insurgés, conduits par des officiers et assistés
par des soldats grecs, de s’emparer des hauteurs qui dominent la
par des soldats grecs, de s’emparer des hauteurs qui dominent la
Canée, et de couper la ligne par laquelle la ville s’alimente d’eau douce.
Canée, et de couper la ligne par laquelle la ville s’alimente d’eau douce.
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plusieurs jours, un conflit se prépare manifestement entre les troupes
plusieurs jours, un conflit se prépare manifestement entre les troupes
européennes et les troupes gréco-crétoises ; il est à la veille d’éclater.
européennes et les troupes gréco-crétoises ; il est à la veille d’éclater.
D’autre part, la proclamation de l’autonomie, évidemment mal comprise
D’autre part, la proclamation de l’autonomie, évidemment mal comprise par la population à qui elle n’a pas pu être expliquée, n’a pas
reçu un bon accueil. Il faudrait du temps pour dissiper les préventions préexistantes. Les insurgés qui ont fait jusqu’ici cause commune avec les Grecs, qui ont combattu avec eux, qui les regardent
par la population à qui elle n’a pas pu être expliquée, n’a pas
reçu un bon accueil. 11 faudrait du temps pour dissiper les préventions
préexistantes. Les insurgés qui ont fait jusqu’ici cause commune
avec les Grecs, qui ont combattu avec eux, qui les regardent
comme des frères, ne comprennent l’indépendance que sous la forme
comme des frères, ne comprennent l’indépendance que sous la forme
de l’annexion à la Grèce. Ils ne sont pas assez versés dans les questions
de l’annexion à la Grèce. Ils ne sont pas assez versés dans les questions de droit des gens pour se rendre compte de ce que peut être
l’autonomie, et quand on leur parle de la suzeraineté du sultan,
de droit des gens pour se rendre compte de ce que peut être
l’autonomie, et quand on leur parle de la suzeraineté du sultan,
maintenue dans un intérêt qui n’est pas le leur, cet ensemble de
maintenue dans un intérêt qui n’est pas le leur, cet ensemble de
choses ne leur dit rien qui vaille. Ils ont tort assurément ; mais les
choses ne leur dit rien qui vaille. Ils ont tort assurément; mais les
choses sont ainsi.
choses sont ainsi.


Nous persistons à croire que la politique adoptée par l’Europe est
Nous persistons à croire que la politique adoptée par l’Europe est
la plus prudente de toutes, et la seule même qui le soit véritablement,
la plus prudente de toutes, et la seule même qui le soit véritablement,
à la condition toutefois d’être appliquée par toutes les puissances
à la condition toutefois d’être appliquée par toutes les puissances
également. On a beaucoup parlé, dans le débat qui a eu heu à la
également. On a beaucoup parlé, dans le débat qui a eu lieu à la
Chambre des députés et au Sénat, de ce qu’on a appelé le précédent
Chambre des députés et au Sénat, de ce qu’on a appelé le précédent
de 1886. M. de Freycinet était alors ministre des affaires étrangères.
de 1886. M. de Freycinet était alors ministre des affaires étrangères.
11 avait cru que, dans des circonstances qui n’étaient pas sans analogie
Il avait cru que, dans des circonstances qui n’étaient pas sans analogie
avec celles d’aujourd’hui, la France devait agir diplomatiquement
avec celles d’aujourd’hui, la France devait agir diplomatiquement
avec les autres puissances, adresser à la Grèce les mêmes exhortations,
avec les autres puissances, adresser à la Grèce les mêmes exhortations, exercer sur elle la même pression, aller même très loin dans
cette voie, mais pourtant s’abstenir si l’Europe jugeait un jour indispensable d’user de mesures coercitives et de faire intervenir ses forces
exercer sur elle la même pression, aller même très loin dans
navales pour établir le blocus le long du littoral hellénique. Cette attitude
cette voie, mais pourtant s’abstenir si l’Europe jugeait un jour indispensable
d’user de mesures coercitives et de faire intervenir ses forces
navales pour établir le blocus le long du littoral hellénique. Cette atti-I