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CON

nation de la volonté suppose le pouvoir complet d’accorder ou de refulbr le coissentement. Ainsi cette infaillibilité du consentement a la grâce congrue, loin d’exclure le pouvoir de refuser ce consentement, le suppose & le renferme. Donc cette infaillibilité est conséquente, comme on parle dans l’Ecole.

CONGRUITÉ. s. f. congruuas, terme de Théologie. C’est une convenance & un rapport des choses qui donnent des connoilllinces fières de ce qui arrivera. Le système de la congrinû dans la matière de la grâce consiste à dire que Dieu, qui connoît parfaitement la nature de la grâce, & les dispositions de la volonté de l’homme dans toutes les circonstances où elle se trouvera, donne des grâces avec lesquelles, en vertu de leur coiigruité avec la volonté de l’homme, considérée en telles circonstances, l’homme fera toujours infailliblement, mais non nécessairement, ce que Dieu veut qu’il fasse, parce que la volonté, suit toujours infailliblement, quoique librement & sans nécessité, ’son plus grand attrait.

Congruité. Mérite de congruité^merhnm de congruo. Terme de Théologie, qui se dit da mérite d’une action à laquelle la récompense n’est point due par justice, mais qui est telle qu’elle met l’homme dans des dispositions capables d’engager Dieu à • a-ccorder quelque chose par bonté pure & par Jiberalite, qui servent à obtenir de Dieu la grâce. Un pécheur dans l’état du péché ne mérite point la grâce d’un mérite de condignité, mais il peut faire & fait des ai5lions qui servent à l’obtenir ; c’est ce qu’on appelle mérite de congruité. Voyez Maldonat, de Pecnit. C. I. Telles sont les œuvres d« charité & de miséricorde, les actes de justice, de tempérance & d’humilité, les aumônes, les prières, les jeiines, les pénitences, &c. que fait un pécheur avant d’être sorti de l’état du péché. fsCF

☞ CONGRUMENT. adv. d’une manière congrue. Parler une langue congrument, congruenter ; c’est à-dire, selon les règles de la Grammaire. & de la Syntaxe.

On dit dans un autre sens, parler congrument d’une affaire ; pour dire, pertinemment. Voyez ce mot.

CONI, Ville d’Italie dans le Piémont, au confluent des rivièrcs de Sture & de Gez. Cunaum.

CONJECTURAL, ALE. adj. qui n’est fondé que sur des conjectures, sur des argumens probables. Conjecturalis. La Médecine, la Physique, sont des sciences conjecturaks. Preuve conjecturale.

stioNiECTURAL, ALE. Accoutumé à conjecturer. L’Auteur transporte quelquefois aux antiques des merveilles qui appartiennent à leurs Interprètes, dont elles ont échauffé le génie conjectural, Observ. sur les Eer. mod. sont. 19, pa.g. 171.

CONJECTURALEMENT. adv. par conjeaure. ■Conjectaiorie. Vous ne pouvez juger de l’avenir par le passé, si ce n’est conjecturalement.

CONJECTURE. s. f. Jugement fondé sur des probabilités, sur des preuves qui n’ont qu’un certain degré de vraisemblance ; qui n’ont pas une liaison afléz étroite avec la chose que l’on en conclut, pour pouvoir juger avec certitude. Conjectura, conjl’Smo. Les’gens fagesn’agissent point sur de légères conjectures. La connoissance des gens que l’on voit le plus souvent, n’est qu’un art de conjectures, où l’on se trompe souvent. M. Soud.

CONJECTURER, v. a. juger par conjeaure, sur des probabilités. Consitere, conséciare. La prudence fait quelquefois si bien conjecturer, qu’elle prévoit les événemens. Dc-là je conjecture sa perte. Conjecturer de l’avenir pM le passé.

Conjecturé, ée. part.

CONJECTUREUR. s. f. qui conjecture. Les Journalistes de Trévoux se servent souvent de ce mot. II est plus de dix fois dans l’extrait de la conjonfture du Cardinal de Cufa sur la fin du monde. lis s’en ferveur aussi en parlant des œuvres diverses du P. Hardouin, Le Conjectureur a-t-il oublié que Lamech, descendant de Gain, étoit Nègre î Le P. Tournemine. Ce qui auroit ■ retenu un ConjeSureur moins hardi, anime l’Ecrivain Anglois. la.

CONIFÈRE. adj. de t. g. terme de Botanique. On appelle arbres conifères, ceux dont les fruits fonc de figure conique, comme le pin, le lapin, lo picea, la melèlé. Arbores conifercc, ^Zt Ces fruits sont composés d’écaillés ligneulés, appliquées les unes contre les autres, s’ouvrant par en haut, & fixées par le bas sur un axe qui occupe le centre.

CONILLER. Voyez Conniller.

CONIMBRE, que M. de la Neuville & d’autres encore écrivent COIMBRE, à la Portugaise ; cependant nous disons toujours Conimbre. Conimbrlca. Ville de la Province de Beira en Portugal. ColzZlTz^se est une grande Ville, qui a un Evêché suffragant de Brague, une Université célùbte fondée par Jean III, Roi de Portugal, & un titre de Duché, La rivière de Mondejo, Munda, passe au milieu de Conimbre.

Dans les Collèges on dit les Conimbricenfes » pour citer un cours de Philosophie en quatrt ; volumes in-7°. composé par les Jésuites de Conimbre au commencement du siècle passé.

☞ CONINGSMACHEREN, petite Ville du Duché de Luxembourg, à deux lieues de Thionville.

CONJOINDRE, v. a. joindre une personne avec une autre. Ce« lK« ^erf.Il ne faut pas que l’homme sépare ce que Dieu a conjoint.

☞ Conjoindre par mariage. Joindre ensemble. Ce terme est peu usité ;, il sent un peu la pratique.

Conjoint. s. m. se dit au pluriel, en termes de pratique, du mari & ; de la femme. Mntrimonio instrli, conjuges. Les conjoints par mariage sont unsôi commims en biens par la Consume de Paris. La polygamie est opposée.à la tendre union qui doit être entre les conjoints, parce qu’elle partage les sentimens du cœur. S. Evr. On dit en Droit que la fraude est facilement présumée entre les personnes conjointes ; pour dire, entre les païens ou intéressés.

On dit aussi en musique, & en expliquant la gamme des anciens, les conjointes y les disjointes : on entend les consonantes. Soni conjuncti, difjuncti. Tétrachordes cojijoints, sont deux tétrachordes dont la même chorde est la plus haute du premier, & la plus baise du second. De Bros-SARD.

☞ Dans la Musique moderne, on appelle degré coiijoint, la marche d’une note à celle qui la Vuit immédiatement dans la gamme, soit en montant, soit en descendant.

CONJOINTEMENT. adv. ensemble l’un avec l’autre. Conjunclè, cortjunctim. Un arrêt d’appointement potte que deux instances fetont jugées conjointement, ou séparement, ainsi que de raison. Il faut que des allbciés travaillent cow/ol ; 2/£ff2e«, de concert, pour réussir en leurs desseins,

CONJONCTIF, IVE, ad, terme de Grammaire. Qui joint un mot à un autre mot, ou un sens à un autre sens. Conjunclivus. Et est une particule conjonctive ou copulative, opposée à ladisjonctive. P articula, conjunctiva, copusativa. Ni est une_ particule conjonctive. Voyez Conjonction. soifjurictivus. Et est une parricale conjonctive ou est dis> son(5bive.

CoNjoNCTiF ’se dit aussi quelquefois en] Grammaire au lieu de subjonctif. ConjunBivus, subjunclivus modus. Parce que la plupart de ses temps sont joints à un tjue, ou à quelque conjonction, tçj" Mais ce n’est point à cause de ce-tte conjoncftion que le Verbe est mis au subjonctif ; c’est parce qu’il est dépendant de quelque autre Verbe qui le précède Voyez Sueiontcif,

CONJONCTION. s. f. jonction de deux personnes. On le dit de l’union de Thomme & de la femme. Conjunclio. Il se fait dans le mariage une conjonction lacramentale de deux personnes, qui ne sont plus qu’une mêrae djau ». Si l’homme se régloit par