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trois parasites sur quatre (et si la proportion est exagérée, qu’importe, puisqu’il ne faudrait pas qu’il y en eût un) augmentent d’autant l’effort de celui qui produit et en même temps l’amortissent ; font que le bonheur est nul, le travail de ceux qui travaillent énorme, et que l’humanité vit tout juste, vit juste assez pour ne pas mourir.
trois parasites sur quatre (et si la proportion est exagérée, qu’importe, puisqu’il ne faudrait pas qu’il y en eût un) augmentent d’autant l’effort de celui qui produit et en même temps l’amortissent ; font que le bonheur est nul, le travail de ceux qui travaillent énorme, et que l’humanité vit tout juste, vit juste assez pour ne pas mourir.

C’est même en juger trop favorablement. La vérité est que l’humanité n’existe pas. Etant donné l’extrême supériorité intellectuelle de l’homme et le temps déjà très long depuis lequel il existe, ce qu’il a fait dans quelques régions très clairsemées devrait être partout. La terre entière devrait être cultivée, devrait être aménagée comme la maison de l’homme. S’il s’en faut de tant, c’est que l’homme n’a ni assez multiplié, ni employé d’une façon intelligente ses facultés. Il n’a pas su trouver le moyen de supprimer le lourd poids mort des parasites que l’humanité traîne à sa suite. L’humanité est comme un homme qui cultiverait la terre avec des enfans sur les épaules. Elle fait un travail douloureux, gauche et incomplet. Aussi s’essaye-t-elle à être, plutôt qu’elle n’existe. Il y a des fragmens d’humanité répandus sur la terre. L’humanité vraie, « remplissant la terre », selon le texte sacré, habitant sa maison, une partie considérable, même, de sa maison, n’existe pas.
C’est même en juger trop favorablement. La vérité est que l’humanité n’existe pas. Etant donné l’extrême supériorité intellectuelle de l’homme et le temps déjà très long depuis lequel il existe, ce qu’il a fait dans quelques régions très clairsemées devrait être partout. La terre entière devrait être cultivée, devrait être aménagée comme la maison de l’homme. S’il s’en faut de tant, c’est que l’homme n’a ni assez multiplié, ni employé d’une façon intelligente ses facultés. Il n’a pas su trouver le moyen de supprimer le lourd poids mort des parasites que l’humanité traîne à sa suite. L’humanité est comme un homme qui cultiverait la terre avec des enfans sur les épaules. Elle fait un travail douloureux, gauche et incomplet. Aussi s’essaye-t-elle à être, plutôt qu’elle n’existe. Il y a des fragmens d’humanité répandus sur la terre. L’humanité vraie, « remplissant la terre », selon le texte sacré, habitant sa maison, une partie considérable, même, de sa maison, n’existe pas.