« Page:Jules Feller - Essai d’orthographe wallonne, 1900 (in BSLLW t. 41 p.1-237).djvu/26 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 8 octobre 2020 à 12:58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 26 —

aspouy pour aspouyî, et yp pour îpe (herse). Il n’apparaît d’ailleurs que par hasard ou par imitation de Remacle, car on trouve moui pour mouyî et asosii pour associyî. L’autre semi-voyelle w apparaît par superfétation dans woisté, woiss, mais il faut bien pardonner à Lobel comme à Remacle ce que nous avons reproché à Grandgagnage et ce que nous reprocherons à d’autres.

Des consonnes, nous ne voyons qu’une particularité que nous n’ayons pas encore rencontrée, mais elle est monstrueuse : Lobet écrit le ʤ par gj ! Et il faut encore être indulgent pour cette graphie en faveur de l’intention, qui était excellente.

CHAVÉE, WÈROTTE, VIERSET.


[Les auteurs et les sources.]

Pour suivre l’ordre chronologique, il faut maintenant nous transporter dans une autre capitale de la Wallonie, à Namur. Henri Chavée, nourri de fortes études linguistiques, élève des meilleurs maîtres français, publia en 1857 un parallèle entre Français et wallon, dans lequel il avait été amené à poser des principes d’orthographe et à esquisser un système. En 1858, l’excellent chansonnier namurois Charles Wérotte, publia une seconde édition de ses propres œuvres où il observait le système de son illustre compatriote[1], puis une troisième en 1860. L’exemple de Charles Wérotte ne fut guère suivi par les auteurs wallons du pays namurois, car, en 1885, M. Auguste Vierset crut nécessaire de rappeler à ses concitoyens la méthode de Chavée et de Wérotte. Il fil paraître à Namur, chez l’éditeur Wesmael, un Essai d’orthographe wallonne d’après la méthode Chavée. Ces trois œuvres n’en forment donc qu’une

  1. Nous avons eu en main la 3e édition : Ch’oix di ch’ansons wallonnes et otres poésies, Namur, Lambert de Roisin, 1860, précédée d’une lettre-préface de Chavée.