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Substitution de consonnes : abcès devient abset, chevel — cheveu devient g’vet, après : apret, croc : crok, drap : dret.

Doublement de consonne : ad rem devient bien inutilement adreimm.

Analogie fantaisiste : abatmain, pendmain, saizihmain, par analogie avec l’orthographe du mot français main. Il en est ainsi de tous les mots on -ment, substantifs ou adverbes.

Suppression de l’e muet final, compliquée d’un redoublement de consonne le plus souvent : s’eintrumett eintt (entre), gatt (gade = chèvre), kapuss, keuss (coudre), tiess (tête) ; samm (écume) ; vizeg, eintrupreind, eintruvuw, salâd, fagn.

e muet conservé : karelle (querelle), eintruprise, pèhreie (pêcherie), gueuie (gueule), peinsaie (pensée). À part dans les noms en -aie et en -eie, l’e final n’est conservé à peu près nulle part. Remacle a mis une constance louable dans cette amputation, et dans le doublement de la consonne finale quand l’analogie aurait pu faire passer la consonne simple pour muette. Nous ne conseillons à personne d’écrire vitt, batt, mett, tiess, fiess, foiss, encore moins feumm, samm, stremm, encore moins agnn (âne) ; mais nous voulons tirer de ces graphies un enseignement : c’est que souvent, en fait de réforme orthographique, le remède est pire que le mal, vitium ducit culpae fuga, si caret arte.

Emploie-t-il des douces ou des fortes à la fin des mots ? Il a conservé les douces : vizeg (visage), preind (prendre), dob (double), tîd (teindre). Il aurait donc dû, pour être logique, écrire eintrupriz, egliz au lieu de eintruprise, egliss. Parfois, comme Cambresier, il pousse le zèle jusqu’à mettre des douces pour des fortes : teg (tache), ateg (attaches), mang (manche), eng (encre).

[Voyelles.]

Le système vocalique de Remacle n’est pas plus riche et ne diffère guère de celui de son devancier. Les accents sont rares. Il emploie aussi le signe oi pour  : boi (bois), boir (bord), boitt (boîte). La nasale en française qui sonne an, écrite in par