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ne s’agit rien moins que de cela dans
<section begin="Hotman"/>ne s’agit rien moins que de cela dans
ce traité de François Hotman. Le
ce traité de François Hotman. Le
sieur Deckher<ref>De Scriptis Adespotis, ''p.'' 84, ''edit.'' 1686.</ref> y a été trompé
sieur Deckher <ref>{{lang|la|De Scriptis Adespotis}}, ''p.'' 84, ''edit.'' 1686.</ref> y a été trompé
par M. de Thou ; mais il y a fait
par {{M.|de Thou}} ; mais il y a fait
une faute de son chef : il veut que
une faute de son chef : il veut que
ce docte jurisconsulte se soit exilé de
ce docte jurisconsulte se soit exilé de
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mensonge. Hotman quitta la France en
mensonge. Hotman quitta la France en
l’année 1572, bien résolu de n’y
l’année 1572, bien résolu de n’y
remettre jamais le pied<ref>''Neque unquàm posteà induci potuit, ut in patriâ consistendum sibi judicaret : non Andegavensis ipsius ducis litteris inflexus, non promissis, non denique cum ab eo magister supplicum apud se libellorum dictus esset : hoc sæpè usurpans :'' Frustra Neptunum accusat, iterùm qui naufragium facit. ''Nevelet.'', in ''Vitâ Hottomanni, pag.'' 221.</ref>. Le ''Brutum
remettre jamais le pied <ref>{{lang|la|''Neque unquàm posteà induci potuit, ut in patriâ consistendum sibi judicaret : non Andegavensis ipsius ducis litteris inflexus, non promissis, non denique cùm ab eo magister supplicum apud se libellorum dictus esset : hoc sæpè usurpans :'' Frustra Neptunum accusat, iterùm qui naufragium facit. ''Nevelet.'', in ''Vitâ Hottomanni''}}'', pag.'' 221.</ref>. Le {{lang|la|''Brutum''
fulmen'' parut l’an 1585, comme
''fulmen''}} parut l’an 1585, comme
le remarque le sieur Deckher contre
le remarque le sieur Deckher contre
Goldast, qui a renvoyé l’édition
Goldast, qui a renvoyé l’édition
à l’an 1586. Je n’ai rien dit du traité
à l’an 1586. Je n’ai rien dit du traité
''de regno vulvarum''{{#tag:ref|L’épigramme suivante courut environ l’année 1561<ref group=lower-alpha>Le Laboureur, Additions aux Mémoires de Castelnau, ''tom. I, pag.'' 773.</ref>, à propos de ce qu’en ce temps-là une grande partie des états de l’Europe étaient régis, ou du moins administrés par des femmes.
''{{lang|la|de regno vulvarum}}'' {{#tag:ref|(*) L’épigramme suivante courut environ l’année 1561 <ref group=><sup>★</sup> Le Laboureur, Additions aux Mémoires de Castelnau, ''tom. I, pag.'' 773.</ref>, à propos de ce qu’en ce temps-là une grande partie des états de l’Europe étaient régis, ou du moins administrés par des femmes.
{{lang|la|<poem style="margin-left:10%;">
<poem>
''Vulva regit Scotos<ref group=lower-alpha>Marie Stuart.</ref>, hæres<ref group=lower-alpha>Elisabeth d’Angleterre.</ref> tenet illa Britannos,''
''Vulva regit Scotos'' <ref group=lower-alpha>Marie Stuart.</ref>, ''hæres'' <ref group=lower-alpha>Elisabeth d’Angleterre.</ref> ''tenet illa Britannos,''
''Flandros et Batavos nunc notha vulva<ref group=lower-alpha>Marguerite, ''fille naturelle de l’empereur'' Charles V, ''duchesse de Parme''.</ref> regit.''
{{intervalle|1.0em}}''Flandros et Batavos nunc notha vulva'' <ref group=lower-alpha>Marguerite, ''fille naturelle de l’empereur'' {{lié|Charles V}}, ''duchesse de Parme''.</ref> ''regit.''
''Vulva regit populos quos signat Gallia portu<ref group=lower-alpha>Catherine d’Autriche, ''sœur de'' Charles V, ''veuve de'' Jean III, ''roi de Portugal, et régente pendant la minorité de'' Sébastien, ''son fils.''</ref>,
''Vulva regit populos quos signat Gallia portu'' <ref group=lower-alpha>Catherine d’Autriche, ''sœur de'' {{lié|Charles V}}, ''veuve de'' {{lié|Jean III}}, ''roi de Portugal, et régente pendant la minorité de'' Sébastien, ''son fils.''</ref>,
''Et fortes Gallos Itala vulva regit<ref group=lower-alpha>Catherine de Médicis.</ref>.''
{{intervalle|1.0em}}''Et fortes Gallos Itala vulva regit'' <ref group=lower-alpha>Catherine de Médicis.</ref>.
''His furiam furiis, vulvam conjungite vulvis,''
''His furiam furiis, vulvam conjungite vulvis,''
''Sic natura capax omnia regna capit.''
{{intervalle|1.0em}}''Sic natura capax omnia regna capit.''
''Ad medicem<ref group=lower-alpha>''Medicam.''</ref> artem incertam Gallia saucia tendit<ref group=lower-alpha>''Tendis.''</ref>.''
''Ad medicem'' <ref group=><sup>★</sup> ''Medicam.''</ref> ''artem incertam Gallia saucia tendit'' <ref group=><sup>★</sup> ''Tendis.''</ref>.
''Non uti medicis est medicina tibi.''
{{intervalle|1.0em}}''Non uti medicis est medicina tibi.''
''Non credas medicis, venâ qui sanguinis haustâ''
''Non credas medicis, venâ qui sanguinis haustâ''
''Conantur vires debilitare tuas.''
{{intervalle|1.0em}}''Conantur vires debilitare tuas.''
''Ut regi, matrique suæ sis fida Deoque,''
''Ut regi, matrique suæ sis fida Deoque,''
''Utere consilio Gallia docta meo,''
{{intervalle|1.0em}}''Utere consilio Gallia docta meo,''
''Et pacem tu inter proceres non ponito bellum,''
''Et pacem tu inter proceres non ponito bellum,''
''Hospita<ref group=lower-alpha>Allusion sur le nom du chancelier de l’Hospital, ''à qui'' Catherine de Médicis ''était principalement obligée de, la régence. {{sc|Notes sur la Rem. crit}}.</ref> lis artus rodit agitque tuos.''
{{intervalle|1.0em}}''Hospita'' <ref group=lower-alpha>Allusion sur le nom du chancelier de l’Hospital, ''à qui'' Catherine de Médicis ''était principalement obligée de la régence.'' {{sc|Notes sur la Rem. crit}}.</ref> ''lis artus rodit agitque tuos.''
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Ce pourrait bien être là le prétendu livre de
<p>Ce pourrait bien être là le prétendu livre {{lang|la|''de''
''regno vulvarum'', attribué par d’Aubigné à François
''regno vulvarum''}}, attribué par d’Aubigné à François
Hotman. Ce jurisconsulte était poète latin,
Hotman. Ce jurisconsulte était poète latin,
et sa ''Franco-Gallia'', qu’il publia à quelques
et sa ''Franco-Gallia'', qu’il publia à quelques
douze ou treize ans de là, témoigne qu’il n’approuvait
douze ou treize ans de là, témoigne qu’il n’approuvait
pas que les femmes se mêlassent du gouvernement. {{sc|Rem. crit}}.|group=*}}, que d’Aubigné
pas que les femmes se mêlassent du gouvernement. {{sc|Rem. crit}}.{{Références| groupe="★"}}{{Références| groupe=lower-alpha}}</p>| group=* }}, que d’Aubigné
attribue à notre Hotman, au
attribue à notre Hotman, au
chapitre III du 1{{er}}. livre de la Confession
chapitre III du 1{{er}}. livre de la Confession
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c’est.
c’est.


'''{{refa|Hotman-H|(H)}}''' ''On a cru qu’il était l’auteur''
'''{{refa|Hotman-(H)|(H)}}''' ''On a cru qu’il était l’auteur''
''des'' Vindiciæ contra Tyrannos. ] Lorsque
''des'' {{lang|la|Vindiciæ contra Tyrannos}}. ] Lorsque
je parlai de cet ouvrage dans
je parlai de cet ouvrage dans
le projet de ce Dictionnaire, je dis<ref>''Pag.'' 90.</ref>
le projet de ce Dictionnaire, je dis <ref>''Pag.'' 90.</ref>
que l’erreur de ceux qui attribuèrent
que l’erreur de ceux qui attribuèrent
à François Hotman l’écrit de
à François Hotman l’écrit de
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qui fuient la persécution,
qui fuient la persécution,
aussi ''enflammées de menaces et de''
aussi ''enflammées de menaces et de''
''tuerie''<ref>Ἐμπνέων ἀτειλῆς καὶ φόνον, ''dit l’écriture aux'' Actes des Apôtres, ''chap. IX, vs.'' 1, ''touchant Saul.''</ref> que les persécuteurs
''tuerie'' <ref>{{lang|grc|Ἐμπνέων ἀπειλῆς καὶ ϕόνον}}, ''dit l’écriture aux'' Actes des Apôtres, ''chap. IX, vs.'' 1, ''touchant Saul.''</ref> que les persécuteurs
mêmes, il ne laissa pas de gronder
mêmes, il ne laissa pas de gronder
et de murmurer dans sa retraite.
et de murmurer dans sa retraite.
Il lit un livre intitulé ''Franco-Gallia'',
Il fit un livre intitulé ''Franco-Gallia'',
pour montrer que la monarchie
pour montrer que la monarchie
française n’est pas ce qu’on
française n’est pas ce qu’on
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qui lui paraît assez plausible, et il
qui lui paraît assez plausible, et il
prétend la renverser par quelque
prétend la renverser par quelque
chose de plus plausible encore;
chose de plus plausible encore ;
c’est, dit-il<ref>Barclai ''lib. III'' contra Monarchomachos, ''cap. I, pag.'' 311.</ref>, que Brutus se
c’est, dit-il <ref>Barclai ; ''lib. III'' contra Monarchomachos, ''cap. I, pag.'' 311.</ref>, que Brutus se
sert de diverses preuves qu’Hotman
sert de diverses preuves qu’Hotman
avait sifflées et réfutées, et
avait sifflées et réfutées, et
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Cela est plus obligeant pour ce
Cela est plus obligeant pour ce
docte jurisconsulte, que ce qu’en
docte jurisconsulte, que ce qu’en
a dit Boéclérus. ''Je voudrais, dit-il,
a dit Boéclérus. ''Je voudrais'', dit-il,
''qu’Hotman n’eût pas si opiniâtrement''
''qu’Hotman n’eût pas si opiniâtrement''
''voulu paraître entre les''
''voulu paraître entre les''
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''non-seulement la bonne philosophie,''
''non-seulement la bonne philosophie,''
''mais aussi l’Écriture Sainte.''
''mais aussi l’Écriture Sainte.''
''Je voudrais qu’il n’eût pas montré''
''Je voudrais qu’il n’eût pas montré''<section end="Hotman"/>