« Page:Thibaudet - La Poésie de Stéphane Mallarmé.djvu/123 » : différence entre les versions
Pywikibot touch edit |
Aucun résumé des modifications Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
⚫ | |||
LES ÉLÉMENTS DE SA POÉSIE 119 |
|||
⚫ | |||
Ainsi dans le lyrisme romantique était déjà contenue |
Ainsi dans le lyrisme romantique était déjà contenue |
||
cette tendance de la poésie à rendre les effets |
cette tendance de la poésie à rendre les effets de la musique, sans lui emprunter aucun de ses moyens, à n’imposer pas un poème du dehors, comme une notion harmonieuse et épurée, mais à le faire recomposer et revivre, |
||
sique, sans lui emprunter aucun de ses moyens, à n’im- |
|||
poser pas un poème du dehors, comme une notion har- |
|||
monieuse et épurée, mais à le faire recomposer et revivre, |
|||
du dedans. Les poètes ont cessé d’être, selon la formule |
du dedans. Les poètes ont cessé d’être, selon la formule |
||
du xvii |
du {{sc|xvii}}{{e}} siècle, des connaisseurs du cœur humain. Mais |
||
leur poésie est devenue le cœur humain lui-même. Selon |
leur poésie est devenue le cœur humain lui-même. Selon |
||
Schopenhauer, tandis que les autres arts figurent la |
Schopenhauer, tandis que les autres arts figurent la Volonté objectivée sous forme d’Idées platoniciennes, et |
||
lonté objectivée sous forme d’Idées platoniciennes, et |
|||
par là ouvrent à l’homme un sanctuaire supérieur de |
par là ouvrent à l’homme un sanctuaire supérieur de |
||
purification et de calme, la Musique est la Volonté elle- |
purification et de calme, la Musique est la Volonté elle-même, directement sentie, prenant en nous conscience |
||
même, directement sentie, prenant en nous conscience |
|||
d’elle toute dès ses premières racines. Et l’on pourrait, |
d’elle toute dès ses premières racines. Et l’on pourrait, |
||
je crois, faire glisser la poésie, selon sa nature et son |
je crois, faire glisser la poésie, selon sa nature et son |
||
objet, de l’une à l’autre de ces deux formes, la première |
objet, de l’une à l’autre de ces deux formes, la première |
||
répondant aux genres classiques objectifs, la seconde au |
répondant aux genres classiques objectifs, la seconde au |
||
lyrisme personnel et à la majeure partie de l’art |
lyrisme personnel et à la majeure partie de l’art romantique<ref>Le lecteur se réfère ici de lui-même aux idées de Nietzsche sur l’art apollinien et l’art dionysiaque.</ref>. |
||
tique *. |
|||
Cette forme intérieure de la poésie, cette continuité |
Cette forme intérieure de la poésie, cette continuité |
||
Ligne 38 : | Ligne 29 : | ||
d’épanouir les tableaux extérieurs ou les états intérieurs. |
d’épanouir les tableaux extérieurs ou les états intérieurs. |
||
La poésie devint descriptive et analytique. Elle abdiqua |
La poésie devint descriptive et analytique. Elle abdiqua |
||
toute |
toute lutte d’influence avec la musique et rivalisa plu- |
||
1. Le lecteur se réfère ici de lui-même aux idées de Nietzsche |
|||
sur l’art apollinien et l’art dionysiaque. |