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{{ndm|marge=left|largeur=50|text={{c|Lundi 17 janvier 1853.<br />'''Dans la Manche.'''}}}} |
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{{t|« Nous |
{{t|« Nous sommes dans la Manche : encore 200 |
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milles seulement ! — Dans nos beaux jours de |
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Açores à la Manche un grand trois-mâts abandonné, |
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navigation nous avons fait jusqu’à 222 milles en |
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errant au hasard et poussé par la lame ; |
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24 heures. L’''Arche d’Alliance'' marchait bien alors |
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des lambeaux de voiles pendaient à ses vergues ; |
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qu’elle sillonnait l’Océanie, mais on dirait maintenant, |
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sa coque était à moitié submergée. Nous n’aperçûmes |
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à mesure qu’elle se rapproche de la terre |
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personne de son malheureux équipage. |
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natale, qu’elle n’avance plus qu’avec regret… |
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Un navire aussi désemparé me fait l’effet d’un |
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Comme la passion rend injuste ! Nous ne sommes |
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grand squelette ; une imagination exaltée aurait |
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pas pourtant bien à plaindre. Il y a à peine |
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pu le prendre au milieu de la brume pour un |
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huit jours que nous étions encore aux Açores : |
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fantome. »|90}} |
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c’est vrai ; mais huit jours pour embrasser son |
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père, huit jours pour entendre une voix amie, |
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huit jours pour parler la langue maternelle dans |
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le pays qui vous vit naître, pour jouir des joies |
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du foyer, de la famille, pour aimer, pour sentir |
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toutes ces bonnes et douces choses, huit jours, |
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c’est huit siècles… presque une éternité !|90}} |