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libéraux irritables, maladifs. L’université est notre premier et principal établissement d’éducation. Elle s’approprie en premier lieu les droits d’éducation et la première, d’après les résultats qu’elle atteint, prouve l’illégitimité et l’impossibilité de l’éducation. Ce n’est qu’au point de vue social qu’on peut justifier les résultats de l’éducation universitaire. L’université prépare non des hommes dont l’humanité a besoin mais des hommes dont a besoin la société dépravée.
libéraux irritables, maladifs. L’université est notre
premier et principal établissement d’éducation.
Elle s’approprie en premier lieu les droits d’éducation
et la première, d’après les résultats qu’elle
atteint, prouve l’illégitimité et l’impossibilité de
l’éducation. Ce n’est qu’au point de vue social
qu’on peut justifier les résultats de l’éducation universitaire.
L’université prépare non des hommes
dont l’humanité a besoin mais des hommes dont
a besoin la société dépravée.


Le cours est terminé. Je suppose que mon élève imaginaire est le meilleur sous tous les rapports. Il arrive dans sa famille ; tous, père, mère, parents, lui sont étrangers. Il n’a pas la même foi, il n’a pas leurs aspirations, il ne prie pas leur Dieu mais d’autres idoles. Le père et la mère sont déçus ; souvent aussi le fils désire se confondre avec eux, dans la même famille, mais souvent il ne le peut déjà plus. Ce que je dis n’est pas une phrase ni une invention, je connais plusieurs étudiants qui, revenus sous le toit paternel, étaient blessés des croyances de leurs parents et qui, éloignés d’eux par leurs idées sur le mariage, l’honnêteté, le commerce, se séparaient de leur famille. Mais l’affaire est faite et les parents se consolent de l’idée que c’est le ''siècle'' qui veut cela, que l’instruction d’aujourd’hui est ''telle'', qu’elle ne cadre pas avec leur milieu, mais que leur fils, de son côté, fera sa carrière, gagnera de quoi vivre, même les aidera et,
Le cours est terminé. Je suppose que mon élève
imaginaire est le meilleur sous tous les rapports. Il
arrive dans sa famille ; tous, père, mère, parents,
lui sont étrangers. Il n’a pas la même foi, il n’a
pas leurs aspirations, il ne prie pas leur Dieu mais
d’autres idoles. Le père et la mère sont déçus ;
souvent aussi le fils désire se confondre avec eux,
dans la même famille, mais souvent il ne le peut
déjà plus. Ce que je dis n’est pas une phrase ni
une invention, je connais plusieurs étudiants qui,
revenus sous le toit paternel, étaient blessés des
croyances de leurs parents et qui, éloignés d’eux
par leurs idées sur le mariage, l’honnêteté, le commerce,
se séparaient de leur famille. Mais l’affaire
est faite et les parents se consolent de l’idée que
c’est le ''siècle'' qui veut cela, que l’instruction d’aujourd’hui
est ''telle'', qu’elle ne cadre pas avec leur
milieu, mais que leur fils, de son côté, fera sa carrière,
gagnera de quoi vivre, même les aidera et,