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On a développé très-au long les doctrines de l’assassinat et du non assassinat.
On a développé très-au long les doctrines de l’assassinat et du non assassinat.


Dans le ''Journal des Débats'', M. Eynard, l’ami du mort, ami de la Grèce aussi, a déploré {{corr|l’assasinat|l’assassinat}} de Capo d’Istria. Il a pleuré ''cet homme austère et d’une probité sans égale'', cet homme ''espoir de la Grèce'' ; il a voué à l’exécration l’assassin du président. La lettre de M. Eynard a été lue, elle paraissait à l’abri de toute réponse, mais un Grec répond à la lettre de M. Eynard.
Dans le ''Journal des Débats'', {{M.|Eynard}}, l’ami du mort, ami de la Grèce aussi, a déploré {{corr|l’assasinat|l’assassinat}} de {{corr|Gapo|Capo}} d’Istria. Il a pleuré ''cet homme austère et d’une probité sans égale'', cet homme ''espoir de la Grèce'' ; il a voué à l’exécration l’assassin du président. La lettre de {{M.|Eynard}} a été lue, elle paraissait à l’abri de toute réponse, mais un Grec répond à la lettre de {{M.|Eynard}}.


Voilà donc une voix qui s’élève sur la tombe du mort, à peine fermée, pour accuser sa mémoire, et notez bien que l’accusation est fort grave. Capo-d’Istria, dit cet homme, avait aboli le régime municipal, que les Turcs eux-mêmes avaient respecté ; il a confisqué toutes les constitutions à son profit, il a concentré en ses propres mains tous les pouvoirs, il a institué des tribunaux composés de juges amovibles, il a supprimé la liberté de la presse, il a violé le secret des lettres, il a dressé des listes de proscription, il a calomnié la vieille patrie, il a calomnié la jeunesse dans les cours étrangères, il a dilapidé les finances pour enrichir sa famille : à entendre le correspondant, Capo-d’Istria vendait la Grèce aux Russes ; c’était un traître digne de toute la rigueur des lois.
Voilà donc une voix qui s’élève sur la tombe du mort, à peine fermée, pour accuser sa mémoire, et notez bien que l’accusation est fort grave. Capo-d’Istria, dit cet homme, avait aboli le régime municipal, que les Turcs eux-mêmes avaient respecté ; il a confisqué toutes les constitutions à son profit, il a concentré en ses propres mains tous les pouvoirs, il a institué des tribunaux composés de juges amovibles, il a supprimé la liberté de la presse, il a violé le secret des lettres, il a dressé des listes de proscription, il a calomnié la vieille patrie, il a calomnié la jeunesse dans les cours étrangères, il a dilapidé les finances pour enrichir sa famille : à entendre le correspondant, Capo-d’Istria vendait la Grèce aux Russes ; c’était un traître digne de toute la rigueur des lois.