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l’empire en population, car elle possède 845,729 habitans, contenus dans les villes chinoise et mandchoue, et dans la jolie île d’Ho-nan (située sur le beau fleuve Ta, et où les négocians tiennent leurs femmes dans des harems élégans ), et 128,000 individus à qui il n’est pas permis d’habiter la terre, et qu’on oblige de vivre sur la rivière, répartis dans 43,021 sanpans.
l’empire en population, car elle possède 845,729{{lié}}habitans, contenus dans les villes chinoise et mandchoue, et dans la jolie île d’Ho-nan (située sur le beau fleuve Ta, et où les négocians tiennent leurs femmes dans des harems élégans), et 128,000{{lié}}individus à qui il n’est pas permis d’habiter la terre, et qu’on oblige de vivre sur la rivière, répartis dans 43,021{{lié}}sanpans.


Il est utile de savoir que le plus ancien dénombrement de l’empire, que j’ai trouvé dans un manuscrit complet du ''Moadjem-Al-Boldan'', ou alphabet des contrées (espèce de dictionnaire géographique arabe de ''Chéhâb-eddyn-abou-abdallah-yakout'' <ref>Cet estimable écrivain vivait, si je m’en souviens, au douzième siècle de l’ère chrétienne. Il est probable qu’il a eu connaissance de ce dénombrement par le voyage des Arabes qui visitèrent le ''Kita'' (la Chine) au neuvième siècle, comme nous l’apprenons par le voyage que ''Ouahab'' et ''Abousaid'' firent par mer à Canton, vraisemblablement le ''Canfou'' du Vénitien Marco-Polo. </ref>, en 12 grands volumes in-folio), et le ''Sang-Houng-Pen-ki'', recueil manuscrit des traditions chinoises, (deux des objets les plus précieux que j’aie perdus dans mon naufrage), que ce dénombrement, dis-je, qui eut lieu au commencement de l’ère chrétienne, ne donne à la Chine que 60,000,000 d’habitans. Fait remarquable! Ainsi, quand l’Europe possède aujourd’hui une population moindre que celle de l’Europe romaine, celle de la Chine <ref>On compte généralement en Chine de huit à dix personnes par famille ; neuf en est le nombre moyen. </ref>s’est accrue de près de deux tiers dans un même laps de temps.
Il est utile de savoir que le plus ancien dénombrement de l’empire, que j’ai trouvé dans un manuscrit complet du ''Moadjem-Al-Boldan'', ou alphabet des contrées (espèce de dictionnaire géographique arabe de ''Chéhâb-êddyn-abou-abdallah-yakout''{{lié}}<ref>Cet estimable écrivain vivait, si je m’en souviens, au douzième siècle de l’ère chrétienne. Il est probable qu’il a eu connaissance de ce dénombrement par le voyage des Arabes qui visitèrent le ''Kita'' (la Chine) au neuvième siècle, comme nous l’apprenons par le voyage que ''Ouahab'' et ''Abousaid'' firent par mer à Canton, vraisemblablement le ''Canfou'' du Vénitien Marco-Polo. </ref>, en 12 grands volumes in-folio), et le ''Sang-Houng-Pen-ki'', recueil manuscrit des traditions chinoises, (deux des objets les plus précieux que j’aie perdus dans mon naufrage), que ce dénombrement, dis-je, qui eut lieu au commencement de l’ère chrétienne, ne donne à la Chine que 60,000,000{{lié}}d’habitans. Fait remarquable ! Ainsi, quand l’Europe possède aujourd’hui une population moindre que celle de l’Europe romaine, celle de la Chine{{lié}}<ref>On compte généralement en Chine de huit à dix personnes par famille ; neuf en est le nombre moyen. </ref> s’est accrue de près de deux tiers dans un même laps de temps.


On voit donc que les calculs du père Lecomte, qui portaient la population de Kanton à 1,500,000 habitans, de Sonnerat à 75,000, et de Maltebrun à 250,000, et que ceux de l’estimable almanach de Gotha, qui élèvent la population de Nanking à 2,000,000 et celle de la Chine à 257,000,000, sont aussi erronés que les calculs de lord Macartney et du mandarin Choou-Ta-Zing, qui donnent 3,000,000 d’âmes à Péking, et 333,ooo,ooo à l’empire céleste (''Tien-Chaou'', nom que les Chinois donnent à leur pays ).
On voit donc que les calculs du père Lecomte, qui portaient la population de Kanton à 1,500,000{{lié}}habitans, de Sonnerat à 75,000, et de Maltebrun à 250,000, et que ceux de l’estimable almanach de Gotha, qui élèvent la population de Nanking à 2,000,000 et celle de la Chine à 257,000,000, sont aussi erronés que les calculs de lord Macartney et du mandarin Choou-Ta-Zing, qui donnent 3,000,000 d’âmes à Péking, et 333,000,000 à l’empire céleste (''Tien-Chaou'', nom que les Chinois donnent à leur pays ).