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<nowiki/>{{tiret2|trip|tyque}} pour la salle du Conseil (œuvre terminée en 1472, recouverte d’un châssis historié par Stuerbout, garnie de ferrures par Josse Metsys, restaurée en 1543, puis
LES PRIMITIFS FLAMANDS St
perdue) ; d’une peinture composée de quatre parties qui devaient orner une

« chambre de portraictures et de peintures » {{lang|nl|een sale of camere te setlene van porteratueren ende scilderien}}<ref>Cf. Van Even. ''Ancienne École de peinture'', p. 186. note I.</ref>. — Cette dernière commande n’a point été terminée ; Bouts
tyquc pour la salle du Conseil (œuvre terminée en 1472, recouverte d'un châssis his-
n’en acheva que deux parties — ce sont les grandes compositions qui racontent la ''Légende d’Othon'' et que conserve le Musée de Bruxelles. Les panneaux furent achetés à Anvers,
torié par Stuerbout, garnie de ferrures par Jossc Metsys, restaurée en 1543, puis
à la foire de Saint-Bavon et transportés par eau à Louvain. Jean van Haecht, professeur de théologie à l’Université, indiqua les sujets au peintre et fut amplement félicité et rétribué<ref>Pour l’identification des deux compositions achevées avec les tableaux de justice conservés au Musée de Bruxelles, nous
perdue) ; 2" d'une peinture conriposée de quatre parties qui devaient orner une
nous inclinons encore une fois devant l’opinion de Van Even. Il est à remarquer toutefois que les comptes de la ville de Louvain
« chambre de portraictures et de peintures » : een sale of camere te setlene van por~
mentionnent la somme de six florins donnée à Maître Jan van Haecht, pour le payer d’avoir trouvé le sujet et les personnages du
teratueren ende scilderien (i)- Celte dernière commande n'a point été terminée; Bouts
tableau que la ville fit exécuter par Diericke Sluerbout. Cf. ''Ancienne École de peint.'' p. 183 note a. </ref>.
n'en acheva que deux parties — ce sont les grandes compositions qui racontent la Légende
d'Othon et que conserve le Musée de Bruxelles. Les panneaux furent achetés à Anvers,
à la foire de Saint-Bavon et transportés par eau à Louvain. Jean van Haecht, profes-
seur de théologie à l'Université, indiqua les sujets au peintre et fut amplement féli-
cité et rétribué (2).


La légende interprétée par maître Thierry avait été racontée à la fin du
La légende interprétée par maître Thierry avait été racontée à la fin du
XIII' siècle par Godefroid, évêque de Viterbe ; elle était fort répandue au moyen âge,
XIII{{e}} siècle par Godefroid, évêque de Viterbe; elle était fort répandue au moyen âge,
tout comme l'histoire du rigoureux justicier Herkenbald évoquée par Roger van der
tout comme l’histoire du rigoureux justicier Herkenbald évoquée par Roger van der
Weyden dans ses tableaux de l'hôtel de ville de Bruxelles. Les magistrats de Lou-
Weyden dans ses tableaux de l’hôtel de ville de Bruxelles. Les magistrats de Louvain voulaient, eux aussi, que de saisissantes compositions tinssent leurs consciences
éveillées. Ils firent visite à l’artiste, dans son atelier, avant que les peintures ne fussent
vain voulaient, eux aussi, que de saisissantes compositions tinssent leurs consciences
éveillées. Ils firent visite à l'artiste, dans son atelier, avant que les peintures ne fussent
achevées et pour témoigner de leur satisfaction lui offrirent un pot de vin au nom
achevées et pour témoigner de leur satisfaction lui offrirent un pot de vin au nom
de la ville. Les deux chefs-d'œuvre restèrent à l'Hôtel de ville de Louvain pendant
de la ville. Les deux chefs-d’œuvre restèrent à l’Hôtel de ville de Louvain pendant
trois siècles et demi. Ils étaient dignes d'un tel cadre. On les avait fixés dans la
trois siècles et demi. Ils étaient dignes d’un tel cadre. On les avait fixés dans la
boiserie et de longues inscriptions flamandes versifiées en 1678 les commentaient. Res-
boiserie et de longues inscriptions flamandes versifiées en 1678 les commentaient. Restaurés en 1628 par un artiste appelé Daniel Nobiliers, qui reçut 450 florins, ils tombèrent au XVIII{{e}} siècle dans un discrédit tel que le nom du peintre fut oublié.
Celui-ci ressuscita sous le nom de Stuerbout en 1833… Les peintures avaient attiré
taurés en 1628 par un artiste appelé Daniel Nobiliers, qui reçut 450 florins, ils tom-
l’attention du roi des Pays-Bas, et voici en quels termes leur histoire à partir de ce
bèrent au xvni' siècle dans un discrédit tel que le nom du peintre fut oublié.
moment est racontée par l’homme le mieux placé pour la connaître<ref>{{sc|Nieuwenhuys}}. ''Remarques sur quelques tableaux historiques'', p. 10.</ref> : • En 1827
Celui-ci ressuscita sous le nom de Stuerbout en i833... Les peintures avaient attiré
ils furent vendus par les bourgmestre et échevins de la ville (de Louvain) à S. M. Guillaume I{{er}}, qui en fit présent à S. A. R. le prince d’Orange. M. Nieuwenhuys fut
l'attention du roi des Pays-Bas, et voici en quels termes leur histoire à partir de ce
chargé d’en effectuer le payement pour le compte de Sa Majesté et de les transporter
moment est racontée par l'homme le mieux placé pour la connaître (3) : • En 1827
de Louvain à Bruxelles où ils ont orné le Palais ducal<ref>Aujourd’hui Palais des Académies.</ref> jusqu’en 1841, époque à
ils furent vendus par les bourgmestre et échevins de la ville (de Louvain) à S. M. Guil-
laume I", qui en fit présent à S. A. R. le prince d'Orange. M. Nieuwenhuys fut
laquelle ils ont été envoyés à La Haye… Après le décès de S. M. Guillaume II, sa
chargé d'en effectuer le payement pour le compte de Sa Majesté et de les transporter
de Louvain à Bruxelles où ils ont orné le Palais ducal (4) jusqu'en 1841, époque à
laquelle ils ont été envoyés à La Haye... Après le décès de S. M. Guillaume II, sa

(1) Cf. Van Even. Ancienne École de peinture, p. 186. note I.

(1) Pour l'identification de> deux compoiilions achevée» avec les tableaux de justice conservés an Moaé* d« Bnudles, Boai
nous inclinona encore une fois devant l'opinion de Van Evcn. Il cal à remarquer toutefois que les comptes U «Hk 4( Ltxnna
mentionnent la somme de six florins donnée à Maître Jan van Haecht, pour le payer d'avoir trouvé le sujet et les ftnommagt» éa
tableau que la ville fit exécuter par Viericke Sluerboul. Cf. Ancienne Ecole de peint, p: lU note t.

(3) NiBUWENHUYS. Hemarques sur quelques labUauj btsloriquetf p. le.

(4) Aujourd'hui Palais des Académies.