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la peine s’exécute publiquement et d’une manière ignominieuse comme le carcan et le pilori. Que peut faire d’ailleurs ce condamné qui est dans les fers ? il n’a plus de secours à espérer que du côté de sa famille et cette famille est-elle toujours en état de faire les frais et les poursuites nécessaires pour parvenir jusqu’aux pieds du trône et y faire entendre sa voix. Les Lettres de grâce exemptent de la peine, mais ne lèvent point la note d’infamie, suivant cette maxime vulgaire : ''Princeps quos absolvit notat'' ».
la peine s’exécute publiquement et d’une manière ignominieuse
comme le carcan et le pilori. Que peut faire d’ailleurs
ce condamné qui est dans les fers ? il n’a plus de secours à
espérer que du côté de sa famille et cette famille est-elle toujours
en état de faire les frais et les poursuites nécessaires
pour parvenir jusqu’aux pieds du trône et y faire entendre
sa voix. Les Lettres de grâce exemptent de la peine, mais
ne lèvent point la note d’infamie, suivant cette maxime vulgaire :
''Princeps quos absolvit notat'' ».


Lacretelle avait raison de dire que « l’originalité d’un penseur ou d’un écrivain ne peut pas être dans ses principales idées, qui peuvent se trouver ailleurs et même partout, mais dans les conséquences où elles le mènent, dans le système où il les fond et les lie, dans les développements qu’il leur donne. Il est, dans chaque sujet, une foule d’idées, qui ne peuvent échapper à ceux qui les méditent ; et il peut aussi se rencontrer des esprits de la même nature qui, en procédant par les mêmes recherches, doivent arriver aux mêmes résultats ». Bien que Muyart de Vouglans ait écrit, en 1780, son mémoire sur les Peines infamantes que Robespierre a pu lire et dont il a pu profiter quatre ans après, il ne s’ensuit pas que ce dernier soit un plagiaire. Un avocat, qui étudie une question, consulte les livres où elle est traitée ; qu’il s’agisse de discours académiques ou de plaidoyers, il s’inspire des travaux de ses devanciers. C’est à ce titre que Maximilien Robespierre a mis à contribution le traité des Lois criminelles dont l’auteur de ce recueil encyclopédique avait disserté spécialement sur le préjuge des Peines infamantes, avant que l’Académie de Metz eût mis le sujet au concours.
Lacretelle avait raison de dire que « l’originalité d’un
penseur ou d’un écrivain ne peut pas être dans ses principales
idées, qui peuvent se trouver ailleurs et même partout,
mais dans les conséquences où elles le mènent, dans le système
où il les fond et les lie, dans les développements qu’il
leur donne. Il est, dans chaque sujet, une foule d’idées, qui
ne peuvent échapper à ceux qui les méditent ; et il peut
aussi se rencontrer des esprits de la même nature qui, en
procédant par les mêmes recherches, doivent arriver aux
mêmes résultats ». Bien que Muyart de Vouglans ait écrit, en
1780, son mémoire sur les Peines infamantes que Robespierre
a pu lire et dont il a pu profiter quatre ans après, il ne
s’ensuit pas que ce dernier soit un plagiaire. Un avocat, qui
étudie une question, consulte les livres où elle est traitée ;
qu’il s’agisse de discours académiques ou de plaidoyers, il
s’inspire des travaux de ses devanciers. C’est à ce titre que
Maximilien Robespierre a mis à contribution le traité des
Lois criminelles dont l’auteur de ce recueil encyclopédique
avait disserté spécialement sur le préjuge des Peines infamantes,
avant que l’Académie de Metz eût mis le sujet au
concours.


Brillant élève du collège Louis-le-Grand, couronné au Concours général même depuis la quatrième, Robespierre donne dans ce discours la mesure de sa culture classique. Le jeune avocat, qui « plaidait ses premières causes dans le temps où il écrivait ce discours », ne manque ni de talent ni d’éloquence. Il écrit avec chaleur et parfois avec vigueur.
Brillant élève du collège Louis-le-Grand, couronné au
Concours général même depuis la quatrième, Robespierre
donne dans ce discours la mesure de sa culture classique. Le
jeune avocat, qui « plaidait ses premières causes dans le
temps où il écrivait ce discours », ne manque ni de talent ni
d’éloquence. Il écrit avec chaleur et parfois avec vigueur.