« Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1864.djvu/28 » : différence entre les versions
m Ô → O (cf. Choix éd.) |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page validée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
mais dont les rites ont duré jusqu’au triomphe du christianisme. |
mais dont les rites ont duré jusqu’au triomphe du christianisme. |
||
Ligne 5 : | Ligne 6 : | ||
Cette sorte d’apothéose n’était pas le privilége des grands hommes ; on ne faisait pas de distinction entre les morts. Cicéron dit : « Nos ancêtres ont voulu que les hommes qui avaient quitté cette vie, fusent comptés au nombre des dieux. » Il n’était même pas nécessaire d’avoir été un homme vertueux ; le méchant devenait un dieu tout autant que l’homme de bien ; seulement il gardait dans cette seconde existence tous les mauvais penchants qu’il avait eus dans la première<ref>Cic., ''De legib.'', {{rom-maj|II|2}}, 22. Saint Augustin, ''Cité de Dieu'', {{rom-maj|IX|9}}, 11 ; {{rom-maj|VIII|8}}, 26.</ref>. |
Cette sorte d’apothéose n’était pas le privilége des grands hommes ; on ne faisait pas de distinction entre les morts. Cicéron dit : « Nos ancêtres ont voulu que les hommes qui avaient quitté cette vie, fusent comptés au nombre des dieux. » Il n’était même pas nécessaire d’avoir été un homme vertueux ; le méchant devenait un dieu tout autant que l’homme de bien ; seulement il gardait dans cette seconde existence tous les mauvais penchants qu’il avait eus dans la première<ref>Cic., ''De legib.'', {{rom-maj|II|2}}, 22. Saint Augustin, ''Cité de Dieu'', {{rom-maj|IX|9}}, 11 ; {{rom-maj|VIII|8}}, 26.</ref>. |
||
Les Grecs donnaient volontiers aux morts le nom de dieux souterrains. Dans Eschyle, un fils invoque ainsi son père mort : |
Les Grecs donnaient volontiers aux morts le nom de dieux souterrains. Dans Eschyle, un fils invoque ainsi son père mort : Ô toi qui es un dieu sous la terre. Euripide dit en parlant d’Alceste : « Près de son tombeau le passant s’arrêtera et dira : celle-ci est maintenant une divinité bienheureuse<ref>Euripide, ''Alcest.'', 1003.</ref>. » Les Romains donnaient aux morts le nom de dieux Mânes. « Rendez aux dieux Mânes ce qui leur est dû, dit Cicéron ; ce sont des hommes qui ont quitté la vie ; tenez-les pour des êtres divins<ref>Cic., ''De legib.'', {{rom-maj|II|2}}, 9. Varron, dans saint Augustin, ''Cité de Dieu'', {{rom-maj|VIII|8}}, 26.</ref>. » |
||
Les tombeaux étaient les temples de ces divinités. |
Les tombeaux étaient les temples de ces divinités. |