Sous le masqueBibliothèque Internationale d'Édition, Edward Sansot (p. 99-100).


Les Yeux


Je vois dans tes yeux clairs, l’innocence et le mal,
Tous deux me sont un vin puissant dont je suis grise,
Et j’aime également le bel éclair loyal
Et cette ruse par laquelle je suis prise.


J’ai beau connaître, au coin de ta lèvre, le pli
Qui donne tant de charme à ton moindre mensonge,
Je préfère ignorer ce que ta bouche dit,
Sur ta sincérité, échafauder mes songes.

Je vois, dans tes yeux clairs, la faiblesse et l’orgueil ;
Et l’orgueil est si haut, la faiblesse est si grande,
Et je fais à tous deux, pourtant le même accueil,
Et leur tends simplement mon amour en offrande.

Car je te sens si faible et si fort à la fois,
Qu’en même temps, j’éprouve et la crainte et l’envie,
De te serrer comme un enfant, tout contre moi
Ou de m’agenouiller pour te donner ma vie.