Sandoz & Fischbacher (p. xiv).


xiv

Paysage féminin

à mlle marie-louise b.

L’été dernier, épris des sites en renom,
Canne ferrée en main, avant jour, nous partîmes
Afin de contempler sous des cieux plus sublimes
Le soleil de juillet se levant au Grand-Som.

Nul ne sut mieux que vous réprimer le frisson
Que fit naître en nos cœurs l’aspect des noirs abîmes ;
Votre ardeur provoqua des bravos unanimes
Et les échos charmés redirent votre nom.

Mais qui l’eût dit ? Au pic le plus haut parvenue,
Vous vîtes à regret une envieuse nue
Cacher la plaine verte & l’astre au front vermeil.

Pour moi, nul horizon ne me plut davantage :
— L’ensemble de vos traits formait le paysage
Et l’éclair de vos yeux remplaçait le soleil !