Sandoz & Fischbacher (p. iv).


iv

Première Cigarette

à miss mary stuart

Quand sous les feux de juin l’éther a palpité,
Souvent un lis blessé penche son blanc calice
Et semble faire appel au nuage propice,
Qui doit garder son front du vif soleil d’été.

Ainsi mon cœur craignant vos éclairs de beauté
Vous pria d’en voiler la flamme & le caprice,
En y faisant flotter la vapeur protectrice
D’un tabac d’Orient qui vous avait tenté.

Mon péril vous émut. Placée en vos doits frêles
La cigarette ombra l’émail de vos prunelles,
Et je crus me soustraire à leur éclat moqueur.

Vaine pitié !… Perçant l’azur d’un trait vainqueur,
Vos lèvres & vos yeux jetaient des étincelles
Qui toutes, chose étrange, allaient frapper mon cœur !