Sonnets Gaillards et Priapiques/Sainte mère d’amour, et toy Père Priape

Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 42).


Sainte mère d’amour, et toy Père Priape
Puissant Dieu des jardins, vigoureux rougissant,
Las ! voyez en pitié ce Catze languissant,
Aussi mou qu’une trippe, ou la c…lle d’un Pape.

Le pourpre est effacé qui coloroit sa chappe,
Il n’a plus le port fier, terrible, et menaçant ;
Mais dès qu’il treuve un c.n, sa dague il va baissant,
Et me faut rendre au bord le foutre qui m’échappe.

Donc, saintes Déitez, guérissez ma langueur,
Et soufflez en mon v. ma première vigueur,
Que la fièvre traitresse a finement ravie ;

Ou bien s’il ne vous plaît contenter mon desir,
Ne souffrez que je vive exempt de ce plaisir,
Car si je suis sans v., je veux estre sans vie.