Sonnets Gaillards et Priapiques/Que je suis tourmenté par un injuste sort !

Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 23).


Que je suis tourmenté par un injuste sort !
Toujours à mes desseins la fortune est contraire,
La femme de Césy m’a quitté pour mon frère,
Avecque des mépris plus fâcheux que la mort.

Antragues pour moy seul a pû faire un effort,
Et de moy, seulement s’est fait nommer sévère,
Et chez Madame Aubry un puissant adversaire
M’a fait voir que l’argent est par tout le plus fort.

Madame de Vilars n’est plus qu’une guenuche,
Saint Brisson avec moy a partagé Fanuche,
Et ma garce ordinaire est dedans le Bordeau ;

Qu’en dis-tu ma raison ? qu’est-ce qui te retarde ?
Que ne vas tu chercher un plaisir tout nouveau,
Et voir en sureté le jeune Bellegarde ?