Sonnet (Corneille, II)

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Sonnet (Corneille, II)
Poésies diverses, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome X (p. 127).

XXXVIII

Sonnet.

Ce sonnet est anonyme dans la copie manuscrite de la Bibliothèque impériale (voyez p. 125, note 1).


Deux sonnets partagent la ville,
Deux sonnets partagent la cour,
Et semblent vouloir à leur tour
Rallumer la guerre civile.

Le plus sot et le plus habile 5
En mettent leur avis au jour,
Et ce qu’on a pour eux d’amour
À plus d’un échauffe la bile.

Chacun en parle hautement,
Suivant son petit jugement ; 10
Et s’il y faut mêler le nôtre,

L’un[1] est sans doute mieux rêvé,
Mieux conduit, et mieux achevé ;
Mais je voudrois avoir fait l’autre.


  1. Celui de Voiture, que notre poète dans l’épigramme suivante nomme « un auteur plus poli. »