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Œuvres complètes de François CoppéeLibrairie L. HébertPoésies, tome II (p. 325-326).
SERMENT


O poète, trop prompt à te laisser charmer,
Si cette douce enfant devait t’être ravie,
Et si ce cœur, en qui tout le tien se confie,
Ne pouvait pas pour toi frémir et s’animer
 
N’importe ! ses yeux seuls ont su faire germer
Dans mon âme, si lasse et de tout assouvie,
L’amour qui rajeunit, console et purifie,
Et je devrais encor la bénir et l’aimer.
 

Heureux ou malheureux, je lui serai fidèle ;
J’aimerai ma douleur, puisqu’elle viendra d’elle
Qui chassa de mon sein la honte et le remord.
 
Vierge, dont les regards me tiennent sous leurs charmes,
Si tu me fais pleurer, je bénirai mes larmes ;
Si tu me fais mourir, je bénirai la mort !