ÉPILOGUE.

Un mois après, vers neuf heures du matin, Laurens en tenue de voyage était à cheval devant le château.

Sur le perron, notre brave Maximus, tout ragaillardi, entourait de son bras la tête d’Ernestine.

La jeune fille avait repris ses fraîches couleurs et un sourire joyeux éclairait sa figure.

Céleste était étendu dans un fauteuil pendant que Duroquois gazouillait tendrement à ses pieds.

— Comme cela, dit Maximus en s’adressant au jeune homme, c’est une affaire entendue et décidée ; nous vous attendons dans trois semaines au plus. Vous savez que nous avons hâte, dépêchez-vous. N’est-ce pas, Ernestine ?

La jeune fille devint rouge comme une cerise.

— Vous ne pouvez pas être plus impatient que moi, dit Laurens ; dans trois semaines au plus tard.

— Allons, brigand, sauvez-vous, dit Maximus, et revenez-nous bien vite. J’ai encore mes droits et j’embrasse pour vous votre fiancée.

Le bonhomme appliqua un baiser résonnant sur la joue d’Ernestine qui se jeta en pleurant dans ses bras.

— Ne craignez pas, dit Maximus, je la connais, ce sont des larmes de bonheur.

Laurens souleva son chapeau et s’éloigna dans l’avenue au galop de sa monture pendant que la jeune fille agitait son mouchoir jusqu’à ce qu’il eût disparu dans le lointain.

— Nom d’un nom, dit Duroquois en se levant, je serai le parrain de son premier.

— Chut ! dit Maximus en montrant Ernestine. Rentrons continua-t-il en s’adressant à la jeune fille ; et vous, Duroquois, attention à votre cœur, car nous pourrions bien faire deux mariages au lieu d’un.

Céleste essaya de rougir, pendant que Duroquois tout confus reprit sa position et se remit à roucouler aux pieds de la vieille fille.

Évidemment Maximus n’avait pas tort et pour cette fois du moins il put se vanter d’être un peu prophète.

Napoléon Legendre.
FIN.