Texte établi par (Charles Bally ; Léopold Gautier), Payot/Droz (p. 405).


SŪDO.
(Mémoires de la Société de Linguistique, V, p. 418. — 1884.)

Du grec (σϝ)ιδιω, skr. svidyāmi, v. h. ail. swizzu, il ne résulte pas que le latin sūdo soit pour *svido. Une contraction de ce genre, admise encore récemment par M. Pott, K. Z. XXVI, 146, supposerait une forme de transition *suido par u- voyelle ; or svadeo, svesco témoignent que le v du groupe initial sv ne se vocalise point.

On doit donc partir de *svoido c’est la diphthongue oi qui seule a fait l’ ū de sūdo. Le v, devant o, devait disparaître comme dans s(v)omnus, s(v)ocer; à défaut, il eût disparu plus tard au contact de l’ ū.

*Svoido peut avoir un o radical primitif, et apparaît dans ce cas comme un dénominatif du vieux mot *swoido-s «sueur» (anglo-sax. swāt = skr. svēdas). Il peut aussi sortir de *sveido. On a dit certainement *svocer pour *svocer avant de dire fīdo pour feido: un groupe latin svei- était donc destiné à devenir svoi-, non svī-.