Rondeaux (Christine de Pisan)/VII
VII
Je ne sçay comment je dure ;
Car mon dolent cuer font d’yre,[1]
Et plaindre n’oze, ne dire
Ma doulereuse aventure,[2]
Ma dolente vie obscure,[3]
Riens, fors la mort, ne désire ;
Je ne sçay comment je dure.
Et me fault par couverture
Chanter quant mon cuer souspire,
Et faire semblant de rire ;
Mais Dieux scet ce que j’endure ;
Je ne sçay comment je dure.