Revue des Romans/Elizabeth Hervey

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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HERVEY (mistriss Elisa), romancière anglaise.


*LA FAMILLE DE MOURTRAY, trad. de l’anglais par Ét. Aignan, 4 vol. in-12, 1802. — La famille qui donne son nom à ce roman est composée de quatre individus : M. Mourtray, sa femme, un fils passablement étourdi, et Emma, jeune personne douée d’un excellent cœur et d’une figure charmante. Condamnée d’abord par la médiocrité de sa fortune à vivre à la campagne, la famille Mourtray passe tout à coup dans l’opulence à la faveur d’un grand héritage. Cette fortune inattendue place naturellement les personnages dans une nouvelle position, et son influence opère également sur les divers caractères. M. Mourtray seul, homme d’un grand sens, mais d’une grande faiblesse, résiste à une pareille épreuve ; sa femme, au contraire, qui se voyait avec peine contrainte à vivre dans la retraite, s’élance avec ardeur dans le tourbillon du monde, et sa fille la suit. Emma rencontre dans les cercles brillants de Londres lord Miramont, jeune homme charmant, un peu roué, vers lequel l’entraîne son penchant ; malgré les sages représentations de son père, elle l’épouse. Bientôt lord Miramont, épris d’une nouvelle conquête, néglige entièrement son épouse ; cette coupable liaison est suivie d’un duel, et l’époux d’Emma, blessé mortellement, n’a que le temps de demander et d’obtenir le pardon de ses fautes avant d’expirer. Jeune, belle, spirituelle et riche, Emma ne pouvait rester veuve ; elle se maria donc ; mais cette fois, devenue plus sage, elle s’attacha moins à la beauté extérieure qu’au mérite, et trouva le bonheur dans cette nouvelle union. — Des situations simples et touchantes, des scènes pleines de sel et de gaieté, des caractères variés et bien dessinés, distinguent ce roman de la plupart de ceux du même genre qui se publient en Angleterre.

On a encore de mistress Hervey : Amabel, 5 vol. in-12, 1819.