Revoil Voyage au pays des Kangarous 1885/ch22

Traduction par Bénédict-Henry Révoil.
Mame (p. 155-161).

CHAPITRE XXII

Le dernier stratagème de Black Peter. – Le feu autour de la forteresse. — La sentinelle. — La pluie survenant à propos. — Le siège sérieux. — Le combat. – Défaite de Peter. — L’abandon de la forteresse. — On se remet en marche. – Repos dans les déserts.


Les jeunes gens comprirent enfin que Black Peter était retourné du côté des noirs, à qui il s’adressait en faisant de grands gestes, leur désignant la forêt sombre et cherchant à les entraîner en avant. Les sauvages s’étaient rapprochés, et se tenaient près d’un massif de buissons peu élevés qui semblait fort les préoccuper.

Quelques moments après, les sentinelles vigilantes virent, à leur grande terreur, des torches s’agiter, briller et pétiller dans les mains des indigènes, qui s’avancèrent en courant du côté de la forêt.

Cette résolution était désespérée et les jeunes gens se hâtèrent de faire retraite du côté de la grotte du volcan en ayant soin de ne pas laisser la moindre trace de leur passage. Ils se réfugièrent en cet endroit et fermèrent la seule entrée qui restât ouverte avec une grande pierre plate, de façon que cette pierre fût placée en dessous des broussailles. Il ne restait plus que quelques fissures qui donnaient de l’air aux prisonniers volontaires et leur permettaient de voir clair dans l’intérieur.

Lorsque Max Mayburn fut informé des moyens employés par Black Peter et les sauvages pour arriver jusqu’à la petite caravane, le pauvre vieillard resta sans voix, complètement abattu, jusqu’au moment où Marguerite le supplia de reprendre courage.

« Hélas ! ma chère enfant, il ne nous reste plus qu’à nous résigner et à prier Dieu.

— Vont-ils nous brûler tout en vie ? demanda Ruth en sanglotant. Ah ! mes poules ! Oh ! mes pauvres pigeons !

— Silence, Ruth fit Marguerite. La puissance du Ciel est grande. En s’adressant à Dieu, il viendra certainement à notre secours.

— Cette grotte n’est pas la seule, fit remarquer Hugues ; Gérald et moi avons découvert quelques boyaux qui doivent aboutir à d’autres issues. L’important est de tenir bon pour user la patience de ces coquins. »

Max Mayburn avait repris courage ; il s’était adressé au Seigneur, et sa famille avait suivi cet exemple.

« Oui ! je le sens, s’écria-t-il enfin, nous serons secourus par la Providence. Ayons confiance en elle. »

Les assiégés tinrent alors conseil afin de savoir quels étaient leurs moyens de défense et les ressources dont ils disposaient. La poudre avait été soigneusement serrée dans une excavation de la roche, où aucune étincelle ne pouvait arriver ; les provisions, quoique de qualité inférieure, suffisaient aux besoins : il y avait des pommes de terre en quantité suffisante pour la nourriture d’une année.

« Allons, nous ne mourrons pas de faim, comme cela arrive, hélas ! dans notre pauvre pays aux malheureux qui n’ont ni pain ni protée. Mon cher capitaine, viens voir la tour naturelle que Hugues et moi avons découverte pour monter la garde. »

Arthur suivit les deux amis, qui, emportant l’échelle avec eux, l’amenèrent, à travers plusieurs détours, jusqu’à un trou élevé. Là ils dressèrent l’échelle et montèrent aussi haut qu’ils purent aller à l’aide de cet instrument. Puis ils s’aidèrent des pieds et des mains, et parvinrent vers une sorte de tour percée de trous en forme de créneaux, d’où l’on pouvait tout voir du haut au bas de la montagne.

De cette grande élévation, qui était le parapet, la lèvre du cratère, il leur était possible de veiller sur leur domaine jadis si tranquille et d’examiner les progrès de l’incendie, qui se développait en vastes torrents de fumée. Les arbres verts avaient longtemps résisté à l’inflammation ; mais, comme les noirs ne cessaient d’apporter des branches résineuses pour attiser la conflagration, les sentinelles virent des sillons de feu traverser la forêt, et les arbres brûlés tomber à travers de sombres nuages. Les branches craquaient, la flamme brillait, et le vent poussait l’incendie dans la direction de l’ouest. Les oiseaux, affolés, laissaient échapper des cris de terreur et s’élevaient dans les airs en tourbillonnant. Quant aux sauvages qui avaient ainsi détruit ces merveilles de la nature, on ne les voyait plus, on ne les entendait pas davantage.

Hugues ne pouvait s’empêcher de plaindre le sort de ces oiseaux brillants, que la chaleur intense suffoquait, et qui tombaient morts par terre ; Gérald se lamentait en voyant flamber la récolte nuire des avoines, tandis qu’Arthur, en proie à une émotion à peine contenue, attendait le cruel moment où, le feu atteignant les broussailles, les pierres qui cachaient les crevasses resteraient à découvert et laisseraient voir les issues de leur cachette.

« Arthur, quel parti allons-nous prendre ? s’écria Hugues. L’incendie fait de grands progrès de notre côté. Il vient de dévorer l’amas de feuilles de pommes de terre que nous avions malheureusement oublié de rentrer. Les flammes atteignent le jardin de Marguerite. Grand Dieu voilà les étincelles qui retombent sur les broussailles qui recouvrent la caverne. Pauvre père ! Chère Marguerite !

— Allons les rejoindre au plus tôt, répondit Arthur ; nous n’avons plus rien à faire ici. Nous devons les consoler et les conduire, si faire se peut, dans un des boyaux les plus cachés de la caverne. Là peut-être échapperons-nous aux fureurs de la conflagration.

— N’avons-nous pas nos fusils pour les défendre ? Notre cause est juste, fit Hugues.

— Certainement, répliqua Arthur. Dieu fasse cependant que nous ne soyons pas obligés de répandre le sang ! nous serions pourtant dans notre droit. Encore un coup d’œil, Gérald. Vois-tu nos ennemis ?

— Non ; mais Dieu agit en notre faveur. Voici la pluie qui tombe. Notre forêt sombre ne sera donc pas consumée entièrement ; peut-être même pourrons-nous échapper. »

En effet, l’orage était survenu, et l’eau tombait par torrents ; si bien que l’incendie ne tarda pas à être éteint.

Lorsque les explorateurs furent revenus dans la caverne, Wilkins leur déclara que les noirs, dont il connaissait les habitudes, avaient dû se sauver dans tous les trous, dans toutes les cavités des roches, afin d’éviter la pluie, qui leur était antipathique.

« Nous ne pouvons rester plus longtemps ici, mon cher fils, dit Max Mayburn à Arthur. Qu’allons-nous faire ?

— Mon avis est qu’il faut tenir tant que cela sera possible, reprit, celui-ci, tout en nous préparant à fuir lorsque l’occasion se présentera. Jack nous indiquera le meilleur moyen pour emporter nos bagages, car nous pouvons arriver dans un désert, et notre provision de pommes de terre nous sera surtout indispensable.

— Nous ne laisserons pas ici mes poulets et mes pigeons ? observa Ruth.

— Nous ferions cependant mieux de leur rendre la liberté, ne fût-ce que pour introduire une nouvelle espèce d’oiseaux dans ce pays. D’autre part, nous pourrions les manger rôtis. »

La pauvre créature demanda grâce pour ses « volailles », et elle ne cessa de gémir que lorsqu’on lui eut promis formellement que la basse cour ne serait point oubliée. Jack répara même la corbeille qui contenait d’habitude ces volatiles, et il se mit à disposer tous les bagages de façon que chacun portât un poids proportionné à ses forces.

Jenny fit cuire deux sacs de galettes d’avoine, que l’on fit sécher pour mieux les conserver. Elle aida ensuite Marguerite et Ruth à façonner des manteaux de fourrures d’opossum, tandis que les jeunes gens réparaient leurs chaussures à l’aide de cuir de kangarous et de chevilles de bois en guise de clous.

Toute la journée fut employée à ces préparatifs. Les sauvages n’avaient pas donné signe de vie ; mais il fallait songer à fuir, et l’on convint que le lendemain matin, après déjeuner, on se mettrait en route, sans tenir compte de la pluie qui menaçait toujours.

Le jour suivant, dès que l’aube parut, on procéda au repas, puis on s’empara des bagages ; mais, avant de se montrer au dehors, les jeunes gens grimpèrent à leur observatoire pour explorer l’horizon.

Leur séjour sur le sommet du cratère fut de courte durée ; ils descendirent aussitôt pour apprendre aux prisonniers de la grotte que tous les sauvages s’avançaient sur les roches intérieures de la montagne.

« Allons ! nous défendrons chèrement notre vie ! s’écria Hugues, qui s’empara d’un fusil et plaça l’échelle vers une des ouvertures.

— C’est moi qui commande, répondit Arthur ; ôte cette échelle de là et obéis-moi. »

Hugues fit la grimace, mais il ne refusa pas de se soumettre.

« Gérald, ajouta Arthur, tu vas monter à la tour, où Marguerite, notre père, Jenny et Ruth vont te suivre ; Baldabella et son enfant se rendront aussi là-haut. Nous serons assez nombreux pour défendre la grotte.

— Mais Marguerite suffira pour faire le guet, moi je préfère être du nombre des combattants.

— Tu te contenteras, mon ami, fit Arthur, de me servir d’aide de camp et de m’apporter les nouvelles des découvertes faites par ma sœur. Hâtez-vous, partez ! »

Chacun obéit à ces ordres, et bientôt Gérald vint apprendre à Arthur que Black Peter, suivi par les sauvages, s’avançait sur la montagne, examinant le sol avec une perspicacité sans pareille. Une pomme de terre oubliée qu’il avait ramassée, le réservoir à eau construit par les jeunes gens et qu’il avait découvert, tout était un indice pour le convict, qui racontait ses découvertes à ses amis les indigènes.

Ceux-ci, sans rien dire, examinaient les rochers tout autour d’eux, comme s’ils se fussent attendus à voir tout à coup quelque démon surgir de dessous terre. Ils reculèrent sérieusement en apercevant le rocher de la grotte où se cachaient les assiégés.

« Les noirs ont peur de Bayl-yas, le mauvais esprit, dit alors Baldabella, qui voyait ce qui se passait.

— Voyons, Marguerite, fit Gerald, laisse-moi leur faire peur : je vais les mettre en fuite. »

Et en parlant ainsi, il poussa un grognement à terrifier le diable.

Les sauvages reculèrent, et il fallut la voix impérieuse de Black Peter, leur chef, pour les ramener près de lui. Le convict n’avait pas tardé à découvrir d’où venait le bruit entendu, car il désignait à ses camarades le pic élevé où les prisonniers se cachaient.

« Quelle imprudence vous avez commise, Gérald ! dit Marguerite à O’Brien. Rendez-vous près d’Arthur et dites-lui ce qui se passe. Les sauvages ne quitteront pas la place avant d’avoir découvert l’endroit où nous sommes réfugiés. »

Gérald, désolé de sa folie, se hâta d’aller raconter à Arthur ce qui avait eu lieu, en lui confessant sa faute. Le fils aîné de Max Mayburn vit bien qu’il faudrait infailliblement se servir de son fusil. Il ordonna à Hugues de ne tirer que quand il aurait, lui, fait feu de ses deux coups. À ce moment-là seulement, il tirerait pendant qu’on rechargerait l’arme. Wilkins et Jack se chargeaient de ce soin-là.

La nécessité forçait Arthur de commettre un acte de cruauté ; mais il s’agissait de légitime défense, et il fallait, de toute façon, se débarrasser de l’infâme Black Peter.

Les sauvages avaient déjà retiré deux des pierres qui couvraient les crevasses de la grotte, mais Peter ne savait pas encore par où pénétrer dans l’intérieur. À la fin cependant il trouva la large dalle que ses compagnons arrachèrent du trou qu’elle recouvrait. Il savait enfin à quoi s’en tenir.

Les noirs se refusaient à aller en avant ; ils hésitaient à perdre inutilement leurs flèches dans l’obscurité.

C’est alors que Black Peter, s’inclinant au-dessus de l’ouverture, cria à pleins poumons :

« Allons, lâches ! montrez-vous donc, ou bien donnez-moi les fusils et la poudre, ainsi que l’argent que vous possédez. À ces conditions, je vous laisserai fuir, vagabonds que vous êtes. Décidez-vous, ou je mets le feu dans votre tanière. »

Wilkins allait répondre, mais Arthur lui imposa silence. Les sauvages jetèrent quelques pierres et lancèrent plusieurs flèches, comme pour appuyer ces menaces ; mais ni les unes ni les autres n’atteignirent les assiégés, qui s’étaient réfugiés dans des creux inattaquables.

Le misérable Black Peter ne se laissait point duper. Il s’adressa à ses compagnons dans leur langage, et Baldabella, qui était revenue dans la grotte, écouta ce qu’il disait.

« Il faut les brûler, disait-il, tous, tous, sans excepter la veuve noire et son enfant Nakina. »

Au même instant, les paroles de Black Peter furent confirmées par l’apparition, à l’entrée de la caverne, de brandons enflammés, qu’Arthur et ses amis éteignirent à l’aide de l’eau du réservoir intérieur, au fur et à mesure qu’ils tombaient devant eux.

Cependant la fumée et la chaleur devenaient intolérables.

« Il faut en finir, ou nous allons périr étouffés, » dit enfin Arthur.

Au moment même, apercevant Black Peter, qui, tenant dans la main une torche allumée, allait la jeter dans l’orifice béant, le fils aine de Max Mayburn pressa la détente de son fusil. Le convict, atteint par la balle, tomba en avant et roula devant la caverne, au milieu des flammes qu’il allait y jeter.

S’emparant aussitôt de l’échelle que l’on était allé chercher, Arthur gravit les échelons et fit encore feu au milieu des sauvages, puis il descendit pour retrouver ses camarades.

Les balles et la détonation des armes avaient produit leur effet dans les rangs des sauvages. Hugues et Gérald furent dépêchés au haut de la « tour d’observation », afin de savoir ce qui se passait au dehors.

Ils virent Black Peter, soutenu par deux noirs, s’éloigner, ayant, en apparence le bras droit cassé. Il sacrait et pestait ; car il était en outre horriblement brûlé, et les sauvages appliquaient des feuilles fraîches sur sa poitrine et sur son visage.

« Je n’ai pas encore eu l’occasion de tirer, observa Hugues. De grâce, Arthur, laisse-moi une fois de plus jeter l’épouvante au milieu de ces horribles coquins.

— Non, répliqua celui-ci ce serait une cruauté inutile ; car, en somme, les indigènes sont poussés par notre ennemi, qui a été puni par mes mains de son incessante persécution. Si cet homme n’était pas venu au milieu des sauvages les exciter contre nous, tout porte à croire qu’ils ne nous eussent jamais attaqués ; nous serions peut-être parvenus à les rendre sociables. Sois certain que s’ils sont encore là, c’est qu’ils ne veulent pas abandonner Black Peter ; ce sentiment d’humanité doit être respecté.

– Je sais, moi, dit Wilkins, comment Black Peter a rencontré les naturels avec qui il se trouve. Je leur ai entendu raconter cette histoire lorsque j’étais enchaîné dans la grotte de leur campement. Les sauvages disaient que ce vaurien avait été marié à une femme de leur tribu, et qu’après avoir été écorché par une tribu ennemie, il avait été soigné et guéri par un chef. Voilà par quel moyen il avait la peau blanche.

— C’est là une invention de Black Peter, qui a voulu s’imposer en abusant de la crédulité de ces pauvres noirs, dit Max Mayburn.

— Les voilà partis, dit à ce moment Wilkins, qui guettait les mouvements des sauvages. Il n’en reste plus un seul. Je pense qu’ils ne sont pas fâchés de s’en aller. Nous sommes débarrassés de Black Peter pour un certain temps. Je crois que nous ferons bien de partir avant que ces « mal blanchis » aient eu le temps de se concerter. Je suis certain que Mademoiselle pense comme moi.

— En effet, répliqua Marguerite. Je crois que nous devons profiter de ce moment opportun pour nous éloigner ; car sans cela nous aurions la mauvaise chance de voir revenir ce misérable pour nous attaquer encore.

— Moi je suis prêt, fit Gérald, qui fixait sur ses épaules un sac contenant sa part des bagages, et fourrait dans une de ses poches une poire à poudre bien remplie, et dans l’autre un sac de balles. Nous ferons bien d’aller aussi vite que nous le pourrons. Regarde, Arthur, ne suis-je pas bien chargé ?

— Certes oui ! je crois même que tu portes trop, observa le fils aîné de Max Mayburn. Mais que chacun suive ton exemple et prenne sur son dos ce qu’il pourra. Je t’engage à ne pas oublier ton arc, qui te servira de bâton pour t’appuyer en marchant. Allons, hisse ! grimpe à l’échelle. »

Hugues prit également une forte charge mais, au lieu d’un arc, il emportait son fusil. Ruth se refusa à abandonner ses poules : on lui confia même un grand sac de pommes de terre. Marguerite, Jenny et Baldabella emportèrent les galettes d’avoine et le reste des pommes de terre, et Nakina se glissa sur les épaules de sa mère.

Max Mayburn prit pour fardeau les coquillages et les récipients à eau qui constituaient le « ménage » des voyageurs. Arthur, Wilkins et Jack emportèrent le reste des effets et des armes défensives.

Les voyageurs se mirent aussitôt en marche en tournant le dos à la forêt qui servait d’asile aux sauvages. Ils s’avançaient d’un pied léger, sans paraître faire attention à leurs charges, et ils pressèrent le pas pendant deux heures, sans s’arrêter, en remontant vers le nord.

Le pays était uni, mais très fertile ; la température se montrait favorable, car le soleil était obscurci par des nuages, quoique la pluie ne tombât pas. Les naufragés du Golden-Fairy ralentirent enfin leur marche, sans s’arrêter toutefois avant la chute du jour. À ce moment-là, chacun demanda à s’arrêter pour manger et se reposer.

On fit halte au milieu d’un buisson d’arbres à thé et d’autres broussailles, et les jeunes gens, ayant déblayé un endroit pour y faire du feu, creusèrent avec leurs haches des niches pour s’y coucher.

Le souper fut très maigre, car il se composa seulement d’infusion de thé dans laquelle chacun trempa une galette d’avoine. Il est vrai que ce repas était embelli par un concert auquel prenaient part l’oiseau moqueur, la pie-orgue et des palmipèdes dont les voix ressemblent fort à celle du courlis.

La nuit se fit, une nuit splendide, comme elle l’est dans les régions tropicales : la brise était embaumée par les parfums des fleurs ravivés par la pluie récemment tombée. Les étoiles dardaient leurs rayons dans l’espace éthéré ; les insectes lophophores voltigeaient dans les arbres ; tout semblait célébrer la puissance de Dieu et rappeler vers lui les pensées humaines.

Les voyageurs s’endormirent paisiblement et ne furent réveillés qu’à l’aube, lorsque le jour revint pour éclairer leur marche.