Revoil Voyage au pays des Kangarous 1885/ch11

Traduction par Bénédict-Henry Révoil.
Mame (p. 80-86).

CHAPITRE XI

Voyage sur la rivière. — Le chemin de la Chine. – Cri d’un oiseau étranger. – Fuite rapide. – Une tempête tropicale. – La perte des canots. — La grotte des chauves-souris. — Un désagréable pèlerinage.


Lorsque la terrible chaleur de l’après-midi se fut dissipée, les voyageurs se placèrent dans les canots, et, profitant de la marée montante, s’aventurèrent sur la rivière, dont ils remontèrent le cours. Le courant d’eau, comme nous l’avons déjà dit, coulait entre des montagnes rocailleuses, dont quelques fragments, plus gros que les autres, étaient souvent couverts d’une végétation luxuriante, au milieu de laquelle on distinguait des fleurs aux couleurs étincelantes.

Sur la plupart des branches voletaient, deci delà, des perroquets verts, gris et roses, blancs et jaunes, manifestant, par un caquet incessant, leur étonnement à la vue de ces étrangers, qui venaient ainsi troubler leur solitude.

« Quel splendide paysage ! s’écria tout à coup Max Mayburn. C’est la réalisation du rêve que j’avais toujours fait vivre avec mes enfants bien-aimés dans un endroit paisible, où la vie fût douce et heureuse ! »

Les enfants du fermier écoutèrent les paroles de leur père avec une sorte de consternation ; Ruth elle-même se mit à pleurer en contemplant ce lieu sauvage.

Wilkins, monté dans le second canot, avait entendu la phrase du vieillard il s’écria à son tour :

« Oh non pas, monsieur Mayburn. Je ne puis naviguer de conserve avec vous ; nous ne ferons pas voile ensemble ! Hé quoi ! demeurer ici, au milieu des perroquets et des huîtres ! mais vous me forceriez à retourner à ma vie d’évadé du bagne.

— Oui, il nous faut aller de l’avant, mon père, ajouta Arthur. À mesure que nous continuerons notre route, nous rencontrerons des sites bien plus beaux que celui-ci. Nous nous aboucherons avec des peuplades de mœurs douces, dont nous nous ferons les amis en leur manifestant des sentiments pacifiques.

Et puis, cher père, nous avons maintenant un but : celui de rejoindre les Deverell un jour ou l’autre.

— Je voudrais que nous y fussions déjà, répliqua le père à sa fille ; mais pourrons-nous jamais traverser tout le territoire qui nous sépare de nos amis de l’Amoor ? Comment nous sera-t-il possible de pénétrer au milieu des forêts, de grimper sur la cime des montagnes, et de traverser des rivières débordées ?

— On vient à bout de tout, observa Wilkins. J’ai connu des camarades d’infortune qui, las de l’esclavage de Botany-Bay, s’étaient sauvés, et, malgré tous les dangers d’un voyage à travers le désert, s’étaient aventurés droit devant eux pour se rendre en Chine. J’ai su plus tard qu’ils étaient arrivés à leur destination.

— Et d’ailleurs, continua Arthur, j’ai lu de nombreuses relations sur cette colonie, qui s’accordent à dire qu’il y a, de l’autre côté des plaines désertes, un pays luxuriant de verdure, et des cours d’eau remplis d’excellents poissons. Rien ne nous empêchera, avec l’aide de Dieu, de pénétrer dans ce pays béni, à pied, à petites journées ; car je vous avoue ne plus avoir assez de confiance dans mes connaissances nautiques pour risquer un second voyage jusqu’aux îles. Du reste, c’est à vous de décider ce que vous voulez faire. Parlez, mon père.

— Je veux suivre tes conseils, répondit Max Mayburn, et m’en rapporte absolument à ton énergie et à ton jugement.

— Nous arrêterons-nous à la cascade ? demanda Hugues, qui se trouvait encore dans l’un des canots.

— Débarquons d’abord ici, répondit Arthur. Voici une grotte au milieu des rochers, à l’abri des atteintes de la marée, où nous pouvons reposer cette nuit, dans le voisinage de l’eau douce. »

L’endroit paraissait très convenable, sans être tout à fait à couvert. Marguerite elle-même, délicate comme une jeune fille, ne faisait plus la moindre attention à ces nuits passées à la belle étoile ; sa tête n’avait pour oreiller qu’une roche plate ou un tronc d’arbre ; mais son cœur était tranquille, et elle se confiait en Dieu.

De grand matin les jeunes gens se rendirent près de la rivière, afin de se baigner. Ils découvrirent alors une grande abondance de poissons dans ces eaux, et réussirent, à l’aide d’une lance de bambou, à en transpercer deux énormes, de l’espèce dite « morue de rivière », la même qu’ils avaient pêchée dans le lac de l’île déserte. Ils revinrent bientôt à ! a grotte, tout glorieux de leur capture.

« Voilà une bonne prise, dit le père à ses enfants, qui va nous procurer un excellent repas ! »

On fit bouillir la morue dans de l’eau salée, et les voyageurs se délectèrent de cette nourriture saine et délicate.

Dans l’après-midi du même jour, les deux canots remontèrent la rivière au moment de la marée ; il leur fallut des efforts énergiques pour avancer contre le courant sous un berceau naturel de mangliers, dont les racines étaient couvertes d’huîtres et de moules, suspendues en grappes, comme des fruits aux branches des arbres.

Tous les voyageurs admiraient en silence la beauté de ce paysage sublime, lorsque Ruth poussa une exclamation, en montrant du doigt une multitude d’oiseaux aquatiques, qui s’ébattaient dans l’eau, et promettaient d’excellents repas à tout le monde. La beauté du plumage de ces palmipèdes étonnait M. Mayburn, qui admirait les beautés de la nature partout où il les rencontrait.

L’exercice forcé de la remonte du courant d’eau à l’aide des rames avait accablé de fatigue les jeunes gens, qui s’empressèrent d’atterrir dans une ravine étroite, une sorte de torrent desséché qui lorsque la pluie tombait, devait être remplie d’eau. Au moment où les navigateurs pénétrèrent en cet endroit, il n’y avait plus, çà et là, que quelques flaques d’eau dans le creux des roches. Une végétation luxuriante encombrait presque ce vaste lit de torrent, qu’une ombre obscure couvrait ni entier ; si bien que l’eau ressemblait à d’immenses diamants épais sur le sol. Les cris des perroquets troublaient seuls cette solitude enchanteresse.

Les voyageurs, ayant solidement amarré leurs canots aux racines des mangliers, s’aventurèrent dans ce lit de torrent, à la recherche d’un tapis de gazon, sur lequel il leur serait possible de s’étendre pour dormir après avoir dîné. Tout on s’avançant, ils découvraient, à droite et à gauche, d’autres ravins également couverts d’une riche végétation. C’était là un vrai labyrinthe naturel, d’un aspect enchanteur, et qui inspirait à la fois une terreur irrésistible.

« Je m’étonne de ne pas trouver ici des indigènes, remarqua Marguerite. Ce pays doit être habité.

— Il l’est, en effet, répondit Wilkins, par des oiseaux et des animaux, mais non point par des hommes. Que feraient-ils ici, d’ailleurs ? c’est trop fourré, trop humide.

– Wilkins a raison, ajouta Arthur. Ces parages, très habitables pour la gent allée, écaillée ou hirsute, ne conviennent pas à l’homme. Qui nous dit qu’il n’y a pas ici des carnassiers dangereux ? Je propose donc de retourner sur nos pas, et de nous reposer, près de nos embarcations, à l’ombre des mangliers. »

Avant que cette proposition eût été faite, Jenny avait allumé son feu, et fait cuire son poisson dans l’écaille de la tortue. Par malheur, quand elle le servit, les fourmis vertes s’aventurèrent sur le plat : il fallut les écraser et les jeter, ce qui amusa fort les voyageurs, mais déplut particulièrement à la cuisinière.

Le repas terminé, les voyageurs reprirent courageusement leurs rames, et continuèrent leur route sur la rivière. Ils résistèrent longtemps à la fatigue, et ne s’arrêtèrent qu’au moment où ils parvinrent auprès d’un rivage sablonneux. Il y avait là une roche en forme d’escalier, le long de laquelle croissaient des arbres, et qui servit de lieu de débarquement.

Quoique harassés par l’exercice qu’ils s’étaient donné, les jeunes gens gravirent ces gradins naturels, afin d’examiner, du haut de cet escalier de géants, le pays qui les environnait.

Tout en montant ils découvraient, deci delà, des nids de canards, d’oies sauvages et de cygnes : un de ces nids contenait même des œufs d’un gros oiseau, qui ressemblaient à ceux du pélican. Nos explorateurs s’emparèrent de quelques jeunes oisillons pour pourvoir au repas du soir.

« Attention, Arthur ! s’écria tout à coup Hugues. N’entend-tu pas ces cris étranges ? ce sont ceux d’un oiseau inconnu sans doute. Si nous pouvions nous en emparer pour l’offrir à notre père ?

— Erreur, mes amis fit Wilkins. Souvenez-vous que nous sommes en pays ennemi. Taisons-nous d’abord. Je reconnais ces coo-ee coo-ee, pour les avoir déjà entendus. Ce sont les lèvres maudites des indigènes qui les ont poussés.

— Je crois que c’est réellement vrai, observa Arthur. J’ai entendu parler des rappels gutturaux de ces sauvages.

— Dans ce cas fuyons ! dit à vois basse Max Mayburn. I ! est inutile de risquer le combat et de répandre du sang.

— J’ai grande envie de me glisser à travers les arbres, afin de mieux apercevoir ces peaux noires. Laissez-moi faire ; ils ne me verront sous ces arbres, qui répandent la plus grande obscurité autour de nous. Je pourrai ainsi vous donner de précieuses indications.

— Ne nous quittez pas, maître Gérald, reprit Wilkins. Je sais ce qu’il en est. Il y a là, autour de nous, une centaine d’indigènes qui nous suivent ; ils ne sont pas à craindre. L’essentiel, c’est de retourner à nos bateaux. Les noirs se montreront bien plus vite que vous ne le voudrez. »

En effet, il était prudent de faire retraite. On revint aux bateaux et l’on se contenta de manger des œufs cuits à la hâte ; puis on tint conseil, afin de savoir ce que l’on ferait, au cas où les indigènes se montreraient : ce qui était inévitable.

« J’ai achevé un autre arc, dit Jack. Nous avons donc des armes, des flèches, des épieux et une massue, sans oublier le fusil de M. Arthur.

— C’est l’arme à feu qui est la meilleure défense, observa Wilkins. L’emploi des armes sauvages est plus familier aux indigènes qu’à nous, tandis que la détonation d’un fusil les fera fuir comme une volée de perroquet. Il faut donc épier les mouvements de ces moricauds comme ils surveillent les nôtres. Et surtout, pas de pitié, monsieur Mayburn : nous n’avons rien de bon à attendre de ces gens-là. Entendez-vous leur satané coo-ee ? Eteignez le feu, mistress Wilson ; il ne faut pas que la fumée leur indique la place où nous sommes cachés. »

Jenny et Ruth se hâtèrent d’obéir aux injonctions du convict et se serrèrent contre Marguerite en exprimant, des marques de frayeur. Comme il faisait nuit, les femmes allèrent se coucher dans les canots, tandis que les hommes se mirent aux écoutes, surveillant tout ce qui se passait autour d’eux, afin de résister, au besoin, à une attaque nocturne.

La nuit se passa sans alarme ; mais, avant que le jour parût les voyageurs rejoignirent leurs embarcations avec l’intention de remonter plus haut, pour trouver un endroit, loin des sauvages, où il leur fût possible de déjeuner à leur aise. En effet, ils parvinrent jusqu’à une roche plate qui s’étendait jusqu’au bas de la falaise. C’est là qu’il, firent cuire leurs œuf, pour leur déjeuner, et les deux oisillons, qu’ils gardèrent pour leur repas du soir.

Au moment où les voyageurs reprenaient place dans leurs canots, ils comprirent que leur voyage devenait plus difficile. En effet, la rivière était obstruée par des roches qui produisaient devant elles des rapides et des chutes d’eau ; si bien que le courant était fort dangereux, et la navigation souvent impossible.

Pour comble d’infortune, au moment où ils y songeaient le moins, les neuf voyageurs furent inondés par un orage, où les éclairs et le tonnerre accompagnaient un véritable déluge, dont un vent terrible redoublait la fureur. Les éclats de la foudre, répercutés par les échos produisaient un bruit épouvantable. Ruth pleurait à fendre l’âme, tant elle avait peur, et Marguerite, malgré son courage, tremblait en prêtant l’oreille aux efforts incessants de la tempête.

Les petits canots, tourbillonnant et se heurtant aux roches cachées sous l’eau, semblaient destinés à une destruction inévitable. Enfin, avec l’aide de Wilkins, qui se jeta à l’eau une corde entre les dents, le premier canot vint s’atterrir vers une pierre plate sur laquelle on fit descendre les femmes et ces pauvres créatures se hâtèrent de se cramponner aux troncs et aux branches des arbres, afin de ne pas être emportées par le vent.

Tandis que ceci se passait, le frêle esquif avait été malheureusement entraîné, et il fut impossible de songer à le sauver d’un naufrage inévitable.

L’étiage de la rivière s’était élevé, eu égard à cette pluie inattendue ; aussi Wilkins se jeta-t-il à l’eau, en tendant une rame aux autres voyageurs qui se trouvaient dans le second canot, afin de les amener vers la rive. À peine y avaient-ils mis le pied, que leur embarcation, endommagée, se heurta contre un rocher, et fut brisée en morceaux.

« Dieu soit loué ! personne n’a péri » s’écria Max Mayburn en cherchant un abri contre l’orage sous un arbre touffu.

Ce furent les seules paroles qu’on lui entendit prononcer. Tous les jeunes gens étaient atterrés de leur situation, et se demandaient à part eux ce qu’ils allaient devenir.

À la fin Arthur désigna à ses amis une sorte de niche en vue, laquelle semblait leur offrir un asile plus abrité que l’endroit où ils se trouvaient. Chacun s’y traîna comme il put ; et quand tout le monde fut parvenu sur l’emplacement désigné, on découvrit l’ouverture d’une caverne de pierre tendre, haute de trois à quatre mètres, et dont l’intérieur offrait un abri contre la pluie et le vent.

En pénétrant dans cette grotte, une grande quantité de chauves-souris s’enfuirent à tire-d’aile.

Marguerite et les deux femmes se hâtèrent de prendre possession de leur nouvelle demeure, dont elles approuvèrent la situation inexpugnable et à l’abri de l’humidité.

Tout autour de l’entrée on trouva du bois mort, à l’aide duquel on fit du feu pour se sécher. Les jeunes gens, à leur grande joie, avaient pu sauver leurs arcs, leurs flèches, leurs lances et leur fusil. Ruth elle-même n’avait pas perdu la corbeille aux poules. Au moment du danger, Wilkins avait eu la présence d’esprit de jeter sur la rive la caisse de pommes de terre et le portemanteau contenant des habits de rechange, qui leur furent très utiles à tous pour ne pas rester exposés à l’humidité.

Les deux oisillons rôtis avaient été entraînés mais on fit cuire des pommes de terre, et chacun s’estima très heureux d’avoir un pareil repas tandis que la pluie tombait à verse au dehors et que le tonnerre grondait dans la montagne.

« Il nous sera impossible d’aller plus loin aujourd’hui, observa Hugues, qui venait d’examiner l’horizon. Qu’allons-nous faire, Gérald ? »

Tandis que le jeune Mayburn s’adressait ainsi à O’Brien, Jack, retiré dans un coin, s’occupait à confectionner des flèches au moyen de nombreux bambous qui croissaient de tous les côtés ; et les autres jeunes gens, encouragés par cet exemple, se mirent à fabriquer des zagaies, des arcs et des massues. Arthur nettoyait sa carabine ; Marguerite façonnait une corbeille de joncs pour y loger les œufs, et Max Mayburn lisait un livre de prières.

Wilkins seul ne faisait pas autre chose que de tordre en cigarettes des feuilles d’arbre, et de les fumer paresseusement couché sur le dos.

Tout en travaillant, les jeunes gens avaient remarqué que le niveau de la rivière augmentait toujours, et ils concevaient de l’effroi en voyant que l’eau atteignait presque le sol de la caverne où ils avaient trouvé un refuge. Ils se disaient que, si cette inondation augmentait, il leur serait impossible de fuir. Leur anxiété était extrême, lorsqu’à leur grande joie la pluie cessa, et avant que la nuit fût arrivée le niveau de la rivière s’était abaissé.

Par bonheur, les moustiques avaient disparu, et ils purent se reposer dans leur refuge souterrain.

Quand l’aube parut, les voyageurs étaient toujours bloqués par l’inondation et ne pouvaient songer à s’éloigner ; car il n’y avait aucun sentier frayable le long de la rivière. La journée entière se passa dans la frayeur d’un nouvel orage et dans l’anxiété d’être en proie aux angoisses de la faim.

Le jour suivant, l’eau s’était encore abaissée ; mais les pauvres voyageurs ne pouvaient passer outre : les falaises étaient trop hautes pour qu’on pût les gravir, la rivière trop profonde pour qu’il fût possible de la traverser sans bateau, et ses rives trop glissantes pour qu’on pût les suivre sans se heurter à chaque pas à des roches ou à des arbres abattus.

Peut-être, au risque de grands dangers, eussent-ils pu revenir sur leurs pas jusqu’au ravin dans lequel, deux jours auparavant, ils avaient vu les indigènes ; mais là était le péril. Il ne fallait pas abandonner la bordure de la rivière, qui offrait de l’eau à boire, et le long de laquelle on trouverait des vivres de toutes sortes.

Arthur demanda à son père quel était son avis.

« Fais comme tu l’entendras, répéta-t-il. Quant à moi, je n’ai pas assez d’énergie pour donner un conseil.

— Nous allons diviser entre nous les paquets qu’il faut transporter. Marguerite, tu donneras à Jenny et à Ruth une partie des objets contenus dans le portemanteau.

— C’est inutile, Mademoiselle, répliqua Wilkins, je me charge de porter ce sac de cuir sur les épaules. »

Arthur s’opposa à cet arrangement, et Marguerite allégea le portemanteau en faisant trois paquets, qui furent bissés sur ses épaules et celles de Jack et d’Arthur.

Dans deux sacs, faits avec des taies d’oreillers, on plaça le reste des pommes de terre, dont se chargèrent Max Mayburn et Gérald O’Brien. Ruth ne voulut pas se séparer de la cage à poules ; quant à Marguerite et à Jenny, elles emportèrent les coquillages et les autres petits ustensiles de ménage. La caisse fut abandonnée comme trop gênante pour être transportée.

À un moment donné, les neuf compagnons se mirent en route, à la file indienne ; Arthur marchait à la tête et Wilkins fermait la marche. L’on avançait difficilement, car il fallait tantôt gravir un rocher escarpé, tantôt se frayer un passage à travers des lianes ou des racines de mangliers. En somme, c’était un voyage très pénible et fort difficile à mener à bonne fin.