G. Crès (p. 204-205).

13 octobre 1911. — Il faut absolument que je le voie, en dehors de tout geste de théâtre. Ça va très mal, pour ses amis les Mandchous Dynastiques. J’espère que le Sud extrême, cette espèce de colonie tropicale qu’est le Kouang-Tong, travaillée et maladroitement soulevée par Sun-Yat-sen, ne bougera pas… mais toutes les villes du centre s’agitent ; toute la vallée de l’immense Yang-tseu, du Thibet à la mer, — et les grosses villes pendues le long de son cours, « bourdonnent et essaiment comme des ruches », selon la comparaison déjà fatiguée par quatre cents ans de littérature historique chinoise.

Je l’ai, non pas vu… à peine entrevu au moment qu’il montait en un char, spécialement envoyé par l’Impériale spectatrice… Déjà il était costumé, et, véritablement, fort bien costumé en princesse Mandchoue, — mais emportant la veste de cheval, la prétexte, le palladium, un zaïmph qui doit lui assurer partout ses entrées, — les petites et les grandes, — et lui ménager, tel un Matho mêlé de Shahabarim, des dérobades sans danger ! — J’ai à peine le temps de comprendre sa réponse, rassurante :

— Vous troublez donc pas ! On vient de mettre en route sur Han-K’eou une bonne demi-brigade de troupes « impérialistes ». Surtout ne parlez pas de « révolution ». Ce sont des histoires de « rebelles ».

Voilà qui me semble avoir été déjà dit, mais à rebours, il y a quelque cent vingt années, et assez malencontreusement !