La Maison de la bonne presse (p. 136-137).


À LA FAMILLE L. A. SEERS, Beauharnois


Sur la mort d’Arthur


Ô fraîche et tendre fleur ! qu’un souffle délétère
Vient d’abattre en portant vers le ciel ton odeur,
Trop pure pour jeter tes reflets sur la terre,
Les anges t’ont cueillie au sein de ta candeur.
Mère, sèche tes larmes,
Cette fleur est au ciel ;
Elle orne de ses charmes
Les pieds de l’Éternel.


Le Seigneur la voyait à l’aurore sourire.
Candide, épanouie, étalant sa beauté,
C’est pourquoi l’invitant là-haut où tout aspire,
Il la reçut soudain pour l’immortalité.
Père, sèche tes larmes,
Cette fleur est au ciel,
Elle orne de ses charmes
Les pieds de l’Éternel.

Qu’eut-elle fait, hélas ! sur cette triste terre,
Où tout flétrit, se souille, au dur contact du temps.
Le ciel, en l’acceptant, l’enlève à la misère,
Et la fera fleurir en d’éternels printemps.
Ô sœurs, séchez vos larmes,
Cette fleur est au ciel,
Elle orne de ses charmes
Les pieds de l’Éternel.


Beauharnois, 6 août, 1886