II.
Il ne sera pas inutile de mettre ici sous les yeux quelques propositions qui sont d’un usage fréquent dans les questions de ce genre.
1. L’angle de deux droites qui se coupent a pour mesure l’angle compris entre les points qui, sur la surface de la sphère, répondent à leurs directions.
2. La situation d’un plan quelconque peut être représentée par le grand cercle de la sphère, dont le plan lui est parallèle.
3. L’angle entre deux plans est égal à l’angle sphérique compris entre les deux grands cercles qui les représentent, et, par conséquent, a pour mesure l’arc intercepté entre les pôles de ces grands cercles. Par suite, l’inclinaison d’une droite sur un plan a pour mesure l’arc mené normalement du point qui répond à la direction de la droite, au grand cercle qui représente la situation du plan.
4. Désignant par
les coordonnées de deux points, par
la distance entre ces points, et par
le point qui, sur la surface de la sphère, représente la direction de la droite menée du premier point au second, on aura

5. De là on déduit facilement qu’on a, en général,

et, en désignant par
un autre point quelconque de la surface de la sphère,

6. Théorème. En désignant par
quatre points sur la surface de la sphère, et par
l’angle que les arcs
forment à leur point de concours, on aura

Démonstration. Dénotons de plus, par la lettre
, le point même de concours, et posons

nous avons ainsi :

et, par conséquent,

D’ailleurs, comme il part du point
deux branches de chaque grand cercle, il se forme en ce point deux angles, dont l’un est le complément de l’autre à 180 degrés : mais notre analyse montre qu’on doit prendre les branches dont les directions concordent avec le sens de la marche du point
vers
, et du point
vers
: ceci compris, on voit en même temps que, les grands cercles concourant en deux points, on peut prendre arbitrairement celui des deux qu’on voudra. Au lieu de l’angle
, on peut aussi prendre l’arc compris entre les pôles des grands cercles dont font partie les arcs
mais il est évident qu’on doit prendre les pôles qui sont situés semblablement par rapport à ces arcs, c’est-à-dire que les deux pôles soient situés à droite, quand on marche de
vers
, et de
vers
, ou bien tous les deux à gauche.
7. Soient
trois points sur la surface de la sphère, et posons, pour abréger,

et

Que
désigne celui des pôles du grand cercle, dont l’arc
fait partie, qui est placé par rapport à cet arc de la même manière que le point
est placé par rapport à l’arc
Alors on aura, d’après le théorème précédent,

ou, à cause de
degrés,

et, de la même manière,


Multipliant ces équations respectivement par
et ajoutant, nous obtiendrons, au moyen du second théorème rapporté au no 5,

Il faut maintenant distinguer trois cas. Premièrement, chaque fois que
est situé sur le grand cercle dont fait partie l’arc
, on aura
degrés, et par suite,
. Mais quand
est situé hors de ce grand cercle, on aura le deuxième cas, s’il est dans le même hémisphère que
; le troisième, s’il est dans l’hémisphère opposé : dans ces derniers cas, les points
formeront un triangle sphérique, et seront placés, dans le deuxième cas, dans le même ordre que les points
et, dans le troisième cas, dans l’ordre opposé. En désignant simplement par
les angles de ce triangle et par
la perpendiculaire menée, sur la surface de la sphère, du point
au côté
on aura

, et

le signe supérieur devant être pris dans le deuxième cas, et le signe supérieur dans le troisième. De là aussi nous tirons

Il est d’ailleurs évident que le premier cas peut être censé compris dans le deuxième ou le troisième, et l’on voit sans embarras que
est égal à six fois le volume de la pyramide formée entre les points
et le centre de la sphère. Enfin, on tire de là avec la plus grande facilité, que la même expression
exprime généralement le volume d’une pyramide quelconque comprise entre l’origine des coordonnées et les points dont
sont les coordonnées.