Rational (Durand de Mende)/Volume 5/Septième livre/Chapitre 17

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 5p. 67-68).


CHAPITRE XVII.
DE SAINT JACQUES.


I. Jacques-le-Majeur, fils de Zébédée, frère de Jean l’évangéliste, fut envoyé pour évangéliser les Espagnols ; mais, n’ayant pu y convertir qu’un seul prince, il revint à Jérusalem. Enfin, il fut décapité par Hérode, et de nouveau transporté en Espagne : ceux qu’il ne put convertir pendant sa vie, par un miracle divin, il les convertit après sa mort.

II. On célèbre sa fête le viii d’avant les calendes d’août, parce que ce fut en ce jour qu’il fut transporté à Compostelle ; et non qu’il mourut alors, puisqu’il fut mis à mort par Hérode dans les jours des azymes, savoir le viii avant les calendes d’avril, à l’Annonciation du Seigneur, savoir vers la fête de Pâques, comme on l’a lu dans l’épître de ce jour : Misit Herodes, etc. Et ainsi il n’eut point de fête alors, à cause de ces jours mêmes. Or, il fut enseveli dans les calendes de janvier, parce que la construction de son tombeau se prolongea depuis le mois d’août jusqu’à l’époque où on célèbre sa fête.

III. Ou bien l’on fait cette fête le viii d’avant les calendes d’août, parce que c’est en ce jour que l’on dédia à saint Jacques une église à Compostelle. On a dit, à la fête des apôtres saint Philippe et saint Jacques, pourquoi ce saint est appelé saint Jacques-le-Majeur. Cette fête n’a pas de vigile ou de jeûne, comme il a été dit dans la sixième partie, au Mercredi de la troisième semaine de l’Avent. En ce jour, certaines églises disent l’épître Jam non estis (aux Eph., chap. ii) ; d’autres, Benedictus Deus et Pater, etc. (aux Eph., i) ; et l’évangile Accessit ad Jesum (Mathieu, chap. xx).