Rational (Durand de Mende)/Volume 2/Quatrième livre/Chapitre 58

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 2p. 410-411).


CHAPITRE LVIII.
POURQUOI LE PRÊTRE BAISE-T-IL L’ÉPAULE DU PONTIFE ?


I. Après l’Ite, missa est, le prêtre qui assiste l’évêque à l’autel, dans certaines églises, baise la table de l’autel ou l’épaule droite du pontife, pour montrer qu’il est ce pontife dont l’épaule droite, d’après la figure de la loi, devait être la marque de séparation entre les hosties salutaires et les hosties pacifiques. La puissance et la royauté sont encore certainement figurées par l’épaule, d’après ces paroles du Prophète : « La principauté est venue se reposer sur ses épaules. » Or, la voix de l’Ange, du Prophète et de l’ancienne loi a véritablement annoncé la principauté du Sauveur. Car l’Ange dit à la Vierge : « Le Seigneur lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour l’éternité, et son règne n’aura pas de fin. » Le Prophète dit : « Ton trône sera pour les siècles des siècles, et tu porteras le sceptre de ton royaume. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a choisi par-dessus tes égaux et t’a oint avec l’huile de joie. » Moïse dit, dans la loi : « Réjouissez-vous avec lui, ô cieux ! et que tous les anges de Dieu l’adorent. »

II. Pour désigner cela, trois personnages dans l’Église romaine baisent l’épaule du Pape, en signe de respect ; ce sont : le primicier au commencement, le diacre au milieu, et le prêtre à la fin de la messe.