Rational (Durand de Mende)/Volume 2/Quatrième livre/Chapitre 56

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 2p. 403-404).


CHAPITRE LVI.
DE LA POSTCOMMUNION.


I. L’antienne que plusieurs appellent Postcommunion est ainsi nommée parce qu’on la chante après la communion, ou pour marquer que la communion est achevée : car, dans la primitive Église, tous les fidèles, chaque jour, communiaient au corps et au sang du Christ, comme on l’a dit au chapitre de la Communion du prêtre ; et aussitôt après la communion ce chant avait lieu pour que le peuple rendît des actions de grâces et fît entendre des louanges pour la réception du corps et du sang du Christ. Mais, à cause du péché qui nous environne, dans les siècles suivants il fut statué que l’on ne communierait que trois fois l’an, le prêtre seul devant prendre tous les jours le sacrement au nom de tous les fidèles, comme on l’a dit au chapitre du Baiser de paix. Qui donc spécialement a introduit l’usage de chanter cette antienne ? On l’ignore.

II. Or, cette antienne désigne la joie que conçurent les apôtres de la résurrection du Christ, selon ces paroles : « Les disciples se réjouirent à la vue du Seigneur, et ils étaient inondés d’une joie qui tenait de la stupeur. » Or, le chant alternatif qui a lieu dans certaines églises insinue que les apôtres se témoignaient mutuellement leur joie de la résurrection. D’où vient que les deux disciples ayant trouvé les onze rassemblés avec ceux qui étaient avec eux, disant : « Le Seigneur est ressuscité véritablement, et il a parlé à Simon, » ils annonçaient de leur côté ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils avaient reconnu le Seigneur à la fraction du pain. Tous chantent l’antienne pour marquer la joie commune et l’apparition du Seigneur à tous ses disciples.

III. La communion est donc une action de grâces, d’après ces mots : « Les pauvres mangeront et seront rassasiés, et loueront le Seigneur. » Cependant la dernière oraison, dont nous parlerons plus bas, peut être proprement appelée Postcommunion,