« Va !… cours où succomba ton père
Dans son séjour victorieux ;
Puisses-tu, fils chéri ! brillant dans ta carrière,
Suivre un cours glorieux !
Écoute !… le pays t’appelle…
Il combat pour sa liberté !
Laisse ta demeure pour une autre éternelle…
Le sentier de la gloire, à toi, s’est présenté… »
En bénissant ton fils, pleure, pleure, pauvre mère,
Ton fils !… Il veut venger son père…
« Souviens-toi de ta première amante,
Souviens-toi de tes premiers vœux ;
Elle t’unira dans sa prière fervente
Aux braves dans les cieux.
Quand tu vaincras un adversaire,
Ô ! pense aux pleurs qu’elle a versées !
Puissent-ils te servir d’égide salutaire…
Pologne !… pleure tes guerriers. »
Le guerrier part… Vierge ! gémis sur sa victoire,
Son premier… et dernier champ de gloire !
Dans les combats, tous se pressèrent
Sur tes pas de la liberté ;
Mais sous de brutales masses ils succombèrent !
Le tyran seul a triomphé…
Le sort, aux portes de la vie,
Du tendre fils trancha les jours…
La mère pleure sur son fils, sur sa patrie,
La vierge pleure sur ses amours !
Il dort ! il est libre ! respectez le courage !
Lauriers ! prêtez-lui votre ombrage…
N. Aubin..