Quelque six mille proverbes/Proverbes russes


PROVERBES RUSSES


A
  1. Tout moine ne peut être abbé.
  2. Abeilles sans reine, ruche perdue.
  3. Accord vaut mieux qu’argent.
  4. Où va l’aiguille, le fil suit.
  5. Il aime, comme le loup aime la brebis.
  6. Aimer un méchant, c’est se perdre.
  7. Tout est amer à qui a du fiel dans la bouche.
  8. On n’est jamais ami par force.
  9. Pour un ami, sept verstes ne font pas un détour.
  10. Cherche un ami avec soin ;
    L’as-tu trouvé, garde-le bien.
  11. Ton ami te fait un château,
    Et ton ennemi, un tombeau.
  12. Au festin et au cabaret, beaucoup d’amis.
  13. Ne te fie pas à l’amitié d’un bouffon.
  14. Vécusses-tu un siècle, apprends toujours.
  15. Le filet pour l’oiseau, l’argent pour l’homme.
  16. Garde ton argent
    Pour le mauvais temps.
  17. Le pain est cher quand l’argent manque.
  1. Arracher, mais se sauver.
  2. Sept n’attendent pas un.
  3. Sois attentif, mais sois discret.
  4. On ne vit pas longtemps avec l’esprit d’autrui.
  5. Il couvre le toit d’autrui, et le sien est percé.
  6. En mains d’autrui, le morceau est toujours gros.
  7. Il est facile de payer avec l’argent d’autrui.
  8. Le fardeau est léger sur l’épaule d’autrui.
  9. Avarice n’est pas bêtise.
B
  1. N’emporte pas les balayures du logis. (La chronique intime du ménage.)
  2. La barbe n’amène pas toujours la sagesse.
  3. Après la bataille, bien des braves.
  4. Le tombeau redresse un bossu ;
    Et le bâton, un méchant.
  5. Sans berger, brebis ne font pas troupeau.
  6. Qui n’a pas senti le besoin, ne connaît pas le bonheur.
  7. Besoin n’attend pas le beau temps.
  8. Ne blâme pas ce que tu ne saurais louer.
  9. À bois noueux, hache affilée.
  10. Si tu n’allumes pas le bois, il ne brûlera pas.
  1. Mieux vaut être boiteux que toujours assis.
  2. À force de bonnes, l’enfant est devenu aveugle.
  3. On tond une brebis, l’autre attend son tour.
C
  1. La chose casse où elle est mince.
  2. La rouille ronge le fer ; et les chagrins, le cœur.
  3. Jeux de chats, pleurs de souris.
  4. La bande est forte par le chef.
  5. Cher, mais bon ; bon marché, mais gâté.
  6. Cheval mal nourri, ne va pas loin.
  7. Le cheval ne vaut pas l’avoine.
  8. Chien hargneux, proie de loup.
  9. Par le poil on nomme le chien.
  10. Chien sournois
    Mord en tapinois.
  11. À un même clou
    Tu ne pendras pas tout.
  12. Commerce sans intelligence, argent au hasard.
  13. Plus tu conduis loin le voyageur,
    Plus tu verseras de pleurs.
  14. Il a visé un corbeau, et tué une vache.
  15. Vieux corbeau
    Ne croasse pas à faux.
  1. Si tu as saisi la corde, ne dis pas que les forces te manquent.
  2. Tu recevras une corde, et tu rendras une courroie.
  3. Ne mets pas un couteau dans la main d’un furieux.
  4. Cuillère sèche déchire la bouche.
  5. Ce n’est pas le champ qui nourrit, c’est la culture.
D
  1. Le beau moment d’une dette, c’est quand on la paie.
  2. Où il y en a deux, qu’un troisième ne vienne.
  3. Ce que Dieu a mouillé, il peut le sécher.
  4. Il fait bon disputer quand on a des témoins.
  5. Sur un lit mollet, on peut dormir durement.
E
  1. Ne descends pas dans l’eau sans connaître le gué.
  2. Économie vaut mieux que profit.
  3. Mieux vaut de l’eau chez l’ami,
    Qu’hydromel chez l’ennemi.
  4. Ensemble, querelles ; séparés, supplice. (Nec tecum possum vivere, nec sine te.)
  5. Bête épouvantée, court plus loin.
  6. L’été recueille, et l’hiver mange.
  1. Une année n’a pas deux étés.
  2. En été prépare le traîneau,
    Et en hiver le chariot.
F
  1. La faux a rencontré une pierre.
  2. Qui se réjouit de voir venir la fête, est ivre avant le jour.
  3. Suis le fil, tu atteindras le peloton.
  4. La fille est bonne si la mère la loue.
  5. Parole flatteuse,
    Plus que bâton dangereuse.
  6. Veau qui flatte, tette deux mères.
  7. Tirer sur une pierre, c’est perdre ses flèches.
  8. Plus on avance dans la forêt, plus le bois est grand.
  9. À génisse qui frappe de la tête,
    Dieu ne donnera pas de cornes.
  10. On ne sème ni ne plante les fous,
    Ils croissent d’eux-mêmes.
  11. Un chemin pour qui fuit,
    Et cent, pour qui le poursuit.
G–L
  1. En cueillant grain à grain, tu empliras ton panier.
  2. On vous reçoit selon l’habit,
    Et l’on vous reconduit selon l’esprit.
  1. La langue est sans os, on la tourne comme on veut.
  2. Le limaçon vient, quand arrivera-t-il ?
  3. Louange, pour un sot,
    Vaut mieux que cadeau.
  4. Apprivoise le loup, il rêvera toujours au bois.
  5. On ne bat pas le loup parce qu’il est gris,
    Mais parce qu’il a mangé la brebis.
  6. Cheval sur ses gardes ne sera pas mangé du loup.
  7. Malheur aux brebis quand le loup est leur gardien.
  8. Loup affamé brise le loquet.
M
  1. Mains blanches aiment le travail d’autrui.
  2. Une main perd l’autre, un pied fait lever l’autre.
  3. Le malheur est voisin de la sottise.
  4. Tel donne à manger avec le cuilleron, qui crève les yeux avec la spatule.
  5. Mange ou ne mange pas,
    On te le comptera pour un repas.
  6. Le maréchal forge des pinces pour ne pas se brûler.
  7. La vieillesse est plus sage que la jeunesse,
    Mais le matin est plus sage que le soir.
  8. Un grand merci ne se met pas en poche.
  9. Mesure dix fois, mais ne coupe qu’une.
  1. Un petit mot
    Peut briser les os.
  2. On ne joue pas avec ce qui fait mourir.
  3. Prépare-toi à mourir, mais ne renvoie pas tes semailles.
  4. On ne meurt pas deux fois, mais on ne l’échappe pas une.
O–P
  1. Ne touche pas à l’ouvrage de ton journalier, mais ne t’en éloigne pas.
  2. Pain en voyage, n’est pas fardeau.
  3. Sans plat, sans pain, nulle bonne compagnie.
  4. Veux-tu manger du pain, ne reste pas assis sur le four.
  5. Avec un morceau de pain
    On trouve le paradis sous un sapin.
  6. Il est toujours fête pour un paresseux.
  7. En parlant peu, tu entends davantage.
  8. As-tu donné parole ? tiens-la ;
    Ne l’as-tu pas donnée ? tiens bon.
  9. Parole n’est pas flèche
    Et n’en perce que mieux.
  10. Patiente, Cosaque, tu deviendras hetman.
  11. Plutôt pauvre (et libre), que riche et serf.
  1. Une bouchée pour un pauvre est un grand morceau.
  2. L’orgueil va au pauvre, comme la selle à une vache.
  3. Pauvreté n’ôte ni l’esprit ni l’honneur.
  4. Pitié pour le crime, c’est cruauté contre la vertu.
  5. Plaider pour une bagatelle,
    C’est perdre plus qu’elle ne vaut.
  6. Ne lutte pas contre un homme fort,
    Ne plaide pas contre un riche.
  7. Si l’enfant ne pleure pas,
    La mère ne le comprend pas.
  8. Si tu ne prêtes pas, inimitié ;
    Si tu prêtes, procès éternel.
  9. Prière et service, Dieu et le prince récompenseront.
  10. Ne crache pas dans le puits, il peut se faire que tu en boives.
  11. Ne te tiens pas à la queue, si tu as lâché la crinière.
Q–S
  1. Rassasié n’entend pas affamé.
  2. Telle vie, telle réputation.
  3. La rivière est basse, mais les bords sont hauts.
  4. Avec une cuillère on ne tarit pas la rivière.
  5. On ne peut saisir tout ce qui flotte sur la rivière.
  1. Fais asseoir le serf à ta table, il mettra les pieds dessus.
  2. Appelle frère un serf, il voudra s’appeler père.
  3. Quoi qu’on mette dans le sac, le serf le porte.
  4. Bon silence vaut mieux que mauvaise dispute.
  5. La pierre qu’un sot a jetée dans la mer,
    Cent sages ne l’en retireront point.
  6. Théodora est grande, mais elle est sotte.
  7. Tu ne partageras pas ce que tu auras trouvé en la compagnie d’un sot.
  8. Qui se sauve du soleil, aura toujours froid.
  9. Il n’y a pas deux messes pour un sourd.
T–V
  1. À bonne tête, cent mains.
  2. Tête sans esprit, tête de statue.
  3. Tonneau sans fond, tu ne rempliras pas.
  4. Si le tonnerre n’éclate pas,
    Le paysan ne fait pas le signe de la croix.
  5. À grand vaisseau, grand voyage.
  6. À dire la vérité, on perd l’amitié.
  7. Passer la vie, n’est pas traverser une plaine.
  8. Tu ne traverseras pas la vie sans quelque accroc.
  9. Visite rare, aimable convive.
  1. N’achète pas la maison, mais achète le voisin.
  2. L’œil le voit bien, mais la dent ne l’a pas.
  3. Qui vole, pèche une fois ;
    Qui est volé, pèche dix.
  4. Le voleur ne vole pas toujours, mais prends-y toujours garde.
  5. Épargner le voleur, c’est perdre l’honnête homme.