Quand les violons sont partis/Le palais
Quand les violons sont partis, Librairie Léon Vanier ; A. Messein, Succr, , Poésies complètes d’Édouard Dubus (p. 55).
LE PALAIS
Pour M. Georges Desplas.
L’âme conquise à son désir capricieux
Fut un palais fermé des souterrains au faîte,
Jalouse, elle en bannit l’or du soleil en fête,
Une seule splendeur y rayonna : ses yeux.
Contre l’assaut, dont le courage insoucieux
Aurait bravé la malemort dans la défaite,
Elle entoura son bien d’une muraille faite
De granit et de fer se dressant dans les cieux.
Sous les voûtes, jamais de fleurs ni de ramée,
Mais les lys affolants de sa chair parfumée,
Ses lèvres, ce pavot, et ses cheveux flottants.
La Fantaisie un soir dit : — Belle, voici l’heure
Du départ.
Le Palais croule depuis ce temps,
Ruine abandonnée, où la tourmente pleure.